Les parcs provinciaux ne sont pas des îles.
En fait, certains d’entre eux le sont. Ce que nous voulons dire, c’est qu’il n’y a pas de mur invisible autour des parcs, limitant leurs relations avec le monde extérieur.
Même si vous ne visitez jamais un parc, vous bénéficiez de la diversité des pollinisateurs qu’il protège, du CO2 qu’il séquestre dans le bois, les racines et la tourbe, ainsi que l’eau propre filtrée par les zones humides protégées.
Les plantes, les animaux, les champignons, les microbes, l’eau et l’air vont et viennent dans les espaces protégés, avec des liens étroits aux niveaux local et mondial.
De la même manière, les événements qui se produisent en dehors des limites des parcs ont une incidence sur les écosystèmes qui s’y trouvent. Ce que vous faites à la maison, au travail ou dans vos loisirs peut avoir un impact sur nos parcs.
Que vous viviez à côté d’un parc ou à 100 km de celui-ci, voici six façons dont vos actions quotidiennes peuvent contribuer à préserver la santé et la biodiversité des parcs et des réserves naturelles :
1. Éteignez vos lumières
Nos cieux étoilés sont de plus en plus pollués par la lumière, même dans les parcs.
Si vous avez déjà traversé des terres agricoles ouvertes la nuit, vous avez probablement remarqué la lueur des infrastructures telles que les villes, les usines et les serres à de très grandes distances.
Cet excès de lumière provoque ce que l’on appelle un halo lumineux. Un halo lumineux cache les étoiles et réduit l’obscurité générale que nous connaissons la nuit.
La perte d’obscurité est plus que la perte tragique de la beauté céleste. Presque toutes les espèces sur Terre dépendent de l’obscurité pour maintenir leur rythme circadien.
Les plantes utilisent la longueur du jour pour déterminer le moment de leur floraison et de la chute de leurs feuilles pour l’année. Les insectes ont évolué pour être actifs aux moments de la journée où ils peuvent à la fois trouver de la nourriture et être à l’abri des prédateurs. Les oiseaux qui chassent ou migrent la nuit dépendent de la lumière de la lune et des étoiles.
La pollution lumineuse a des effets négatifs sur tout, des poissons aux grenouilles, en passant par les arbres. La lumière artificielle diminue la production de graines de plantes, perturbe la reproduction des grenouilles et attire les papillons de nuit hors de leurs habitats naturels comme un aspirateur.
Certains parcs provinciaux ont obtenu la désignation de réserves de ciel étoilé. De nombreux autres parcs ne sont pas admissibles à cette désignation, car le halo lumineux de leur ciel nocturne provient des villes à l’extérieur des limites du parc.
Éteindre toutes les lumières extérieures ou les remplacer par des ampoules de couleur chaude avec gradateur est l’un des moyens les plus simples d’aider les parcs et la faune.
Consultez ce site Web pour de plus amples renseignements.
2. Empêchez la propagation d’espèces envahissantes
Les espèces envahissantes envahissent les écosystèmes jusqu’à évincer les espèces indigènes et perturber les réseaux alimentaires.
Elles constituent l’une des plus grandes menaces aux écosystèmes et à la biodiversité, et une fois établies, elles sont très difficiles à contrôler.
Plus une espèce envahissante est répandue, plus elle est difficile à contrôler et plus elle risque de se retrouver dans un parc.

Pour faire votre part depuis votre domicile, faites de votre jardin une zone sans plantes envahissantes.
Faites attention aux espèces comme l’alliaire officinale, qui produit de minuscules graines qui peuvent se propager sur les chaussures. Les phragmites se propagent de la même manière, par les graines transportées par l’air, les rhizomes et le sol contaminé.
Les plantes comme le nerprun cathartique produisent des baies que les oiseaux mangent, transportent sur de longues distances dans leur ventre, puis défèquent sans le savoir dans un parc voisin.
Protégez les zones naturelles en vous assurant que votre jardin n’est pas une source de graines pour ces espèces.
Surveillez les espèces envahissantes dans votre voisinage et signalez-les sur iNaturalist ou EDDMaps. Les biologistes utilisent les données de ces applications pour planifier les efforts d’élimination dans toute la province.
Vous pourriez être la première personne à trouver une espèce nouvellement envahissante, ce qui permettra aux biologistes de s’attaquer rapidement au problème !
Autres conseils pour #ArrêterLaPropagation :
- Nettoyez vos chaussures et autre équipement (y compris les bateaux, les vélos, les véhicules et tout ce qui peut se salir) avant de vous déplacer d’un espace naturel à un autre;
- Achetez toujours du bois de feu à proximité de l’endroit où vous le brûlerez;
- Ne relâchez jamais un animal de compagnie dans la nature.
3. Plantez des espèces indigènes
Parcs Ontario protège des zones d’une incroyable biodiversité, mais il nous est impossible de toutes les protéger.
Il est essentiel que les espèces aient des liens d’habitat entre les zones protégées pour s’assurer que leurs populations ne deviennent pas trop fragmentées.
Lorsqu’une espèce est divisée en parcelles isolées, il est beaucoup plus probable que l’espèce disparaisse et que la biodiversité et la résilience des écosystèmes de l’Ontario en souffrent.
Préservez la santé des espèces dans les parcs et les réserves de conservation en faisant de votre cour ou de votre communauté un habitat sain.
Les plantes indigènes sont l’échafaudage dont dépend la majeure partie de notre biodiversité. La plantation d’arbres, d’arbustes et de fleurs sauvages indigènes dans votre cour peut donc avoir un impact énorme. Faites un effort supplémentaire en travaillant avec des groupes communautaires pour ajouter des plantes indigènes dans votre quartier!
Les plantes indigènes n’ont pas à occuper la totalité de votre espace! Vous ferez la différence juste en en ajoutant une ou deux. Pour gagner des points supplémentaires, remplacez une partie de votre pelouse par un jardin de pollinisateurs.
N’oubliez pas que les zones protégées doivent conserver leurs plantes et qu’il est souvent illégal de les enlever.
Achetez des plantes dans des magasins et des pépinières qui proposent des espèces indigènes, ou demandez à un ami si vous pouvez récolter des graines (comme des gousses d’asclépiade ou des glands) de son jardin ou son lot boisé.
Non seulement les plantes indigènes feront de votre espace un habitat précieux, mais vous aurez également l’avantage d’attirer des oiseaux, des papillons et d’autres animaux sauvages pour le plaisir de vos yeux.
4. Rendez votre maison accueillante pour les oiseaux
La vie des oiseaux est pleine de drames.
De nombreuses espèces entreprennent régulièrement des migrations palpitantes et dangereuses vers l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud, puis font demi-tour et reviennent quelques mois plus tard.

D’autres gagnent leur vie au cours d’hivers rigoureux et enneigés en utilisant leur intelligence ou leur force. Si nous connaissions leur histoire, chacun de nos millions d’oiseaux aurait vécu une vie digne d’un roman captivant.
Les humains rendent également le monde dans lequel vivent les oiseaux de plus en plus dangereux.
Des millions d’oiseaux entrent en collision avec des fenêtres chaque année, subissant au mieux des commotions cérébrales, au pire des lésions cérébrales mortelles.

Des millions d’autres sont tués par des chats domestiques et sauvages; les oiseaux qui nichent au sol sont particulièrement menacés.
Assurez-vous que le voyage d’un oiseau ne se termine pas dans votre jardin en rendant vos fenêtres accueillantes pour les oiseaux et en gardant votre chat à l’intérieur.
5. Utilisez moins de plastique
Les plastiques à usage unique, les emballages et les équipements en plastique mis au rebut sont monnaie courante dans les parcs très fréquentés (et #Pourlamourdesparcs, veuillez jeter vos déchets de manière responsable).
Mais une grande partie du plastique qui se retrouve dans les parcs vient d’ailleurs, échoué sur nos côtes par le vent et les vagues.
Des millions de kilogrammes de plastique sont déversés dans les Grands Lacs chaque année, et davantage encore dans les petits lacs intérieurs.
Les microplastiques ne sont pas seulement un problème pour l’océan : on estime qu’il y a 43 077 microplastiques dans chaque kilomètre carré d’eau des Grands Lacs.
Le plastique peut mettre des centaines ou des milliers d’années à se décomposer, et il y a de fortes chances que le plastique que vous avez utilisé se soit retrouvé dans nos lacs.
La meilleure façon de s’attaquer à notre crise du plastique est d’en utiliser moins. Évitez les plastiques à usage unique, achetez des articles d’occasion et optez pour des articles réutilisables chaque fois que vous le pouvez.
6. Faites ce que vous pouvez pour lutter contre la crise climatique
Comme tous les problèmes énumérés ci-dessus, le changement climatique est un problème important que les individus ne peuvent pas résoudre seuls. C’est aussi l’une des plus grandes menaces pour nos parcs. Cette liste ne serait pas complète sans le mentionner.
La chaleur piégée par le carbone atmosphérique provenant de la combustion de combustibles fossiles réchauffe la province très rapidement, et l’on prévoit que le changement climatique sera encore plus extrême dans le Nord.
Le réchauffement des températures provoque des phénomènes météorologiques extrêmes, endommage les arbres et nuit aux poissons.
Pour éviter que le réchauffement ne s’accentue, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que davantage de CO2 et de méthane n’atteignent l’atmosphère.
Ces mesures seront différentes pour chaque personne et chaque région, et nous devrons tous apprendre, écouter et coopérer.
Bon nombre des menaces qui pèsent sur nos parcs sont de grande ampleur et nous avons parfois l’impression que nous ne pouvons pas faire grand-chose en tant qu’individus.
Mais dans le cas de grands problèmes comme celui-ci, nous avons besoin de beaucoup de gens qui vont dans la bonne direction.
Éteindre la lumière de notre véranda, planter un arbuste indigène au lieu d’un arbuste envahissant, ajouter des motifs de pois à nos fenêtres pour aider les oiseaux et parler à nos amis et à notre famille des façons dont nous pouvons nous attaquer collectivement aux problèmes sont des gains importants pour nos parcs et pour la biodiversité globale de l’Ontario.