Fragmentation de l’habitat : le parcours du combattant quotidien de la faune

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Jess Matthews, spécialiste des programmes éducatifs du patrimoine naturel dans le parc provincial Rondeau.

Imaginez que vous devez vous rendre au travail ou à l’école.

Maintenant, imaginez que de multiples obstacles mystérieux vous bloquent le chemin. Votre déplacement habituel, au lieu d’un trajet agréable en vélo ou à pied, se transforme en une série d’épreuves qui ralentit votre progression et pourrait même mettre votre vie en danger!

C’est à ce genre de situation que les animaux sauvages doivent faire face partout dans la province lorsqu’ils se déplacent pour trouver des ressources, s’accoupler ou trouver un habitat adéquat pour leurs petits.

Qu’est-ce que la fragmentation de l’habitat?

highway through forestLa fragmentation de l’habitat est une expression générale pour décrire une situation où de grandes portions d’habitat sont morcelées, notamment par des routes ou des bâtiments. Ce développement divise littéralement (fragmente) des habitats autrement reliés.

Pour la faune, la vie peut s’avérer un gigantesque parcours du combattant. La fragmentation de l’habitat n’est qu’un des obstacles auxquels sont confrontées de multiples espèces en Ontario.

Les tortues

Au printemps, les tortues sont une des espèces les plus manifestement touchées par la fragmentation de l’habitat.

snapper

Les tortues femelles émergent des milieux humides où elles s’abritent normalement pour trouver des endroits adéquats où nidifier et pondre leurs œufs. Pour nombre de tortues, traverser des routes afin de trouver l’endroit idéal pour nidifier est pratiquement inévitable. La stratégie défensive de ces créatures qui se meuvent lentement est la suivante : se dissimuler dans leur carapace et ne plus bouger – mais elles n’ont aucune chance contre un véhicule qui roule.

La plupart des tortues de l’Ontario sont des espèces en péril, et le taux élevé de mortalité sur les routes menace considérablement leur survie.

Que faisons-nous pour aider?

Nos parcours du combattant ne vont vraisemblablement pas disparaître de sitôt, mais il existe des moyens de minimiser les effets de ce type de fragmentation de l’habitat.

De nombreux parcs, notamment Pinery et Killbear, installent des écopassages dans des secteurs de grande circulation. Ces tunnels sous la route permettent aux animaux de se déplacer plus librement dans leur habitat sans avoir à traverser une route.

Ecopassage fencing
La clôture incite les petits animaux – comme les tortues et les serpents – à longer la route jusqu’à ce qu’ils trouvent un écopassage.

Le parc provincial Rondeau a fermé d’une clôture une route importante qui traverse le parc en son milieu, réduisant considérablement ce faisant l’impact de la circulation routière. Actuellement, la faune ne doit plus composer qu’avec les vélos, les patins à roues alignées et les piétons.

rondeau roadway

Vous aussi, vous pouvez faire des efforts!

brake for wildlife signAidez-nous à protéger nos parcs :

  • ralentissez lorsque vous conduisez
  • soyez à l’affut des animaux sauvages sur la route
  • arrêtez-vous et attendez que les animaux aient terminé de traverser
  • aidez les animaux à traverser (si vous pouvez le faire de façon sécuritaire) en les incitant à traverser dans la direction à laquelle ils font face.
  • partagez ce billet sur les médias sociaux pour faire passer le message

De la part de la faune unique et variée de l’Ontario – merci!