Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Brianne Brothers, écologiste de zone dans la zone sud-ouest de l’Ontario.
Ah, la neige. Une substance qui incarne vraiment ce que c’est que d’être canadien.
Alors que nombre d’entre nous avons du mal à apprécier quelque chose qui nous oblige à effectuer des tâches physiques pénibles et à conduire les mains crispées sur le volant, la neige est véritablement pure, fraîche et belle.
Ayant cela à l’esprit, installons-nous avec un bon café dans un confortable fauteuil devant la fenêtre, et explorons la nivologie.
Comment se forme la neige
La formation de la neige dépend de deux facteurs : la température et l’humidité.
En résumé, lorsque la température atmosphérique est de 0 degré Celsius ou moins, l’humidité s’accroche aux particules de poussière ou de pollen en suspension et devient finalement un flocon de neige!
L’élément primordial ici, c’est la température, parce que sans air froid le processus produirait des gouttes de pluie au lieu de flocons de neige. Tout comme c’est le cas pour la pluie, lorsque ces flocons de neige deviennent trop lourds, ils tombent au sol et transforment le paysage en une féérie hivernale (et une corvée de pelletage, désolée…).
Les types de neige
Revenons à nos deux importants ingrédients : la température et l’humidité.
Lorsque la température est douce, le niveau d’humidité est plus élevé, ce qui produit de la neige mouillée. Alors les bords des flocons de neige fondent, et c’est pourquoi ils s’agglutinent ensemble, créant de gros flocons lourds (lourd est relatif lorsqu’on parle de flocons de neige).
La neige mouillée est parfaite pour faire des bonhommes de neige ou attraper des flocons sur notre langue. C’est également le type de neige qui nous fait gueuler un peu lorsque le chasse-neige passe au bout de notre entrée après que nous l’ayons déblayée (ça ne rate jamais!).
Le froid et un niveau d’humidité bas créent de la neige sèche. Ces flocons ne s’agglutinent pas ensemble et sont par conséquent beaucoup plus petits, plus légers et plus aériens. Ce type de neige est souvent appelée « poudreuse ». C’est la préférée des stations de ski.
C’est une idée fausse répandue que les climats froids reçoivent de grandes quantités de neige. En fait, beaucoup de ces endroits ont un niveau d’humidité presque nul (repensez à nos deux ingrédients!), et par conséquent les conditions y sont quasi désertiques, par exemple dans les vallées sèches de l’Antarctique, où on ne trouve pratiquement ni neige ni glace. (N.B. : ne portez pas de sandales dans ce désert.)
Comment les plantes survivent-elles en hiver?
Les plantes sont des championnes de l’adaptation. En hiver, l’eau se fait rare et c’est pourquoi les arbres à feuilles caduques, comme les érables, perdent leurs feuilles et entrent en dormance (cela s’appelle la « sénescence ») afin de conserver leur précieuse énergie.
Les conifères comme le pin blanc conservent leur feuillage, mais recourent à une pellicule cireuse pour empêcher la perte d’eau. La forme des conifères est également une adaptation astucieuse; la forme conique de ces espèces permet à la neige de glisser facilement, et par conséquent de ne pas abimer l’arbre par son poids.
Quel est le lien entre la science de la neige et la faune?
Les flocons de neige subissent plusieurs changements avant d’arriver au sol. Ces modifications multiples sont causées par les changements dans l’humidité de l’air, la température et d’autres facteurs environnementaux.
Une fois que la neige a atteint le sol, elle continue de changer au fil du temps. Ce processus s’appelle durcissement par vieillissement. Au fur et à mesure que la neige vieillit et subit des périodes de réchauffement et de refroidissement, sa composition change et différentes couches sont créées.
Les couches les plus proches du sol sont plus chaudes que les couches supérieures, et ce réchauffement produit une neige fragile, ressemblant à du sucre, qui est beaucoup moins dense que celle à d’autres endroits du manteau neigeux. Cette couche fragile est appelée givre de profondeur, et elle permet aux animaux de se déplacer librement et de créer des réseaux de tunnels sous la neige. Ce monde sous la neige est appelé zone subnivale.
La prochaine fois que vous vous trouverez dans de la neige profonde, rappelez-vous que certains animaux tels que des souris, des campagnols et des musaraignes sont juste sous vos pieds en train de batifoler dans cet environnement subnival.
Glossaire de termes reliés à la neige
Conseil de pro : utilisez ces mots le plus souvent possible pour avoir l’air d’un vrai fou de la neige.
- Givre de surface : En bref, c’est du givre solide. Il se produit lorsque la vapeur dans l’air entre en contact avec une surface qui est sous le point de congélation (comme une clôture en métal), et se solidifie automatiquement en cristaux de glace. Une humidité élevée accompagnée de vent peut créer de belles formations hivernales comme celles ci-dessous :
- Averse de neige : Neige qui tombe en intensité variable pendant une courte période
- Rafale de neige : Neige légère qui tombe pendant une courte période. Généralement l’accumulation est légère
- Bourrasque de neige : Averses de neige courtes mais intenses qui peuvent causer une forte accumulation (Les Ontariens qui habitez près des Grands Lacs, vous savez de quoi je parle, n’est-ce pas?)
- Grésil : Gouttes de pluies qui gèlent avant d’atteindre le sol. Elles rebondissent souvent et peuvent vous faire mal si vous regardez en l’air
- Pluie verglaçante : Pluie qui gèle au contact d’une surface. Restez à l’écart de ce truc
- Poudrerie élevée : Neige que le vent soulève à une hauteur de 2 à 4 m
- Poudrerie basse : Le processus est le même que pour la poudrerie élevée, mais la neige reste sous les 2,4 mètres. C’est ce qui provoque des bancs de neige bien découpés et ondulés le long des routes
Alors n’hibernez pas
On peut s’amuser beaucoup dans la neige de nos hivers. Pourquoi ne pas vous emmitoufler et organiser votre prochaine aventure!