Vivre avec le zhiishiigweg (crotale massasauga) : point de vue des Anichinabés

Le billet d’aujourd’hui provient d’Adam Solomon, stagiaire en relations en matière de projet autochtone, et de Kenton Otterbein, responsable du programme Découverte, au parc provincial Killbear. Adam est membre de la Première Nation Henvey Inlet.

La vue d’un crotale massasauga (zhiishiigweg en anishinaabemowin) peut provoquer diverses émotions allant de la peur à la fascination.

Malheureusement, la peur causée par la désinformation exagérant le danger des morsures des crotales a poussé de nombreuses personnes à tuer ces serpents au cours des 200 dernières années de colonisation européenne dans cette province.

Les Anichinabés ont une vision différente du crotale massasauga.

crotale massasauga
Le crotale massasauga (zhiishiigweg) est le seul serpent venimeux en Ontario. Il est considéré comme une espèce menacée et est protégé partout où il se trouve dans la province.

Cette vision du monde s’appuie sur le respect et la compréhension du rôle du crotale dans la création.

Découvrir cette vision du monde peut nous aider tous à orienter nos efforts visant la conservation de la nature.

Bimaadizi

Les Anichinabés vivent sur les rives de la baie Georgienne depuis des millénaires.

Leurs enseignements traditionnels sur le crotale reflètent leur tradition consistant à vivre en harmonie avec la nature.

Le terme bimaadizi se traduit librement en anglais par « vivre d’une manière bonne et respectueuse ».

rive

Les Anichinabés et d’autres populations autochtones ont acquis de vastes connaissances sur la manière de vivre en harmonie avec nos relations non humaines dans la nature (bimaadizi).

Le lien des Anichinabés avec la terre constitue un fondement solide pour la conservation à l’avenir. Il nous permet de rester en contact avec la création et d’honorer cette dernière par la prière, en veillant à ce que notre esprit soit lié à la terre.

Partage du savoir

Les Anichinabés s’assurent d’honorer et de reconnaître tout ce qui fait partie de la création.

articles au centre de découverte
Enseignement sur le crotale au centre de découverte Killbear par Sam Kewaquado

Bon nombre de ces leçons sont partagées par le biais d’histoires orales, de cérémonies et d’activités familiales.

Les enseignements suivants ont été partagés par Sam Kewaquado, un aîné de la Première Nation de Shawanaga, qui n’est plus parmi nous. Nous le remercions, ainsi que sa famille, d’avoir partagé ces connaissances.

« Le crotale joue un rôle important dans l’écosystème naturel, car il est connu comme un protecteur naturel. Pendant l’été, il passe une grande partie de son temps à se cacher dans les buissons de bleuets pour éviter les prédateurs et attendre ses proies.

Lorsque les gens récoltent des bleuets, le rôle du crotale est de leur rappeler, en secouant sa cascabelle, de ne prendre que ce dont ils ont besoin et d’en laisser pour les autres créatures. Le crotale veille à ce que les plantes puissent continuer à produire des fruits à l’avenir pour toute la création.

Le crotale joue un autre rôle essentiel en tant que guérisseur. Les communautés ojibwées ont appris le pouvoir médicinal qu’il possède. Les sorciers invoquaient le nzagima (grand serpent) avec des prières et des offrandes.

snake

Ils informaient le nzagima des maladies dans la communauté et demandaient un remède. Partout où le corps du serpent se contractait, les sorciers raclaient les écailles de cette partie du corps à l’aide d’une spatule en bois et d’un bol.

Les écailles servaient ensuite à créer une potion pour guérir les personnes malades. »

Un partenariat de protection

carte
La côte est de la baie Georgienne et de la péninsule Bruce sont les deux régions où l’on trouve toujours des crotales en un nombre relativement sain en Ontario

Le parc provincial Killbear continue de travailler pour protéger cette espèce en collaboration avec d’autres partenaires, notamment :

En savoir plus au sujet de la vie avec le zhiishiigweg

Pour obtenir un complément d’information au sujet des crotales et pour découvrir quelques-uns des efforts déployés par le parc provincial Killbear pour les protéger, consultez ces autres billets :