Qu’est-ce qu’on ne peut faire que dans le parc provincial Quetico, et nulle part ailleurs? Nous l’avons demandé à Trevor Gibb, directeur du parc Quetico.
« C’est facile, répond-il. On peut franchir une frontière internationale en canot pour camper dans un parc de nature sauvage. »
En canot? Franchir la frontière?
Oui. Et on ne voit pas de douaniers, et il n’y a pas de queues pare-chocs contre pare-chocs. Juste un parc de nature sauvage préservée presque aussi grand que l’Île-du-Prince-Édouard.
Vous trouverez le parc provincial Quetico dans le nord-ouest de l’Ontario, à deux heures à l’ouest de Thunder Bay. C’est la moitié canadienne d’une étendue sauvage protégée considérable qui chevauche la frontière entre l’Ontario et le Minnesota. La moitié américaine — la Boundary Waters Canoe Area — jouxte la limite sud de Quetico.
Bienvenue au Canada!
Des gens viennent de loin pour canoter ici. La majorité sont des Américains venus en canot de Boundary Waters. Ces visiteurs qui ont traversé la frontière demandent leur permis pour le parc à un des trois postes d’entrée isolés, le long du périmètre méridional de Quetico.
« Dans le cas de notre poste de gardes de parc Portage Prairie, dit Trevor, on commence son excursion dans Quetico en faisant un court portage pour prendre le permis. C’est un secteur sans chemins, et on franchit donc la frontière en canot, puis on entre dans le parc Quetico le canot sur les épaules, et en portant ses bagages. »
Entrée en pagayant
Les deux autres postes d’entrée isolés sont sur l’eau.
« À notre poste d’entrée de Cache Bay, on pagaie jusqu’à une île sur la frontière canado-américaine. Nous y avons un poste de gardes de parc et on peut y prendre son permis de camping.
« Et du côté sud-ouest du parc, on peut soit entrer en pagayant, soit monter à bord d’un bateau à moteur qui fait la navette vers le poste de gardes Lac La Croix, qui se trouve sur le territoire de la Première Nation du lac la Croix. Il y a toutes sortes de moyens intéressants de pénétrer dans notre parc. »
Un paradis des canoteurs
Une fois que vous êtes inscrit, il ne reste que vous, votre canot et une multitude de lacs et de rivières.
« Les plans d’eau sont de toutes dimensions, petits, moyens et grands. Eau en mouvement et eau calme. Des centaines de lacs, reliés par de courts portages bien entretenus. C’est un paradis pour les canoteurs. »
Belle prise!
Vous ne risquez pas d’avoir faim. La pêche est excellente dans l’ensemble du parc.
« Dans beaucoup des lacs de Quetico, on trouve à la fois l’achigan à petite bouche, le doré jaune, le touladi et le grand brochet. On peut les pêcher tous les quatre le même jour. »
Mais il vous faudra les attraper avec des hameçons sans barbe et des appâts artificiels. Aucun appât organique n’est permis.
Beaux moments à Quetico
Vous partagez le parc avec une faune abondante. Si vous avez de la chance, vous pouvez voir en canotant un orignal se nourrissant de nénuphars jaunes, apercevoir un pygargue à tête blanche planant dans les airs, ou entendre le hurlement lointain d’un loup. Quetico vous réserve quelque chose à tous les détours.
La nuit, vous vous laisserez gagner par le sommeil en entendant le clapotis de l’eau et les murmures des pins, et en rêvant d’un autre lever de soleil à Quetico.
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