Vue en canot sur le lac et la forêt par une splendide journée lumineuse.

365 jours à Quetico

Gary Fiedler, photographe du Minnesota, est sur le point d’entreprendre un voyage de 365 jours dans le parc provincial Quetico. Dans cet article, Gary nous fait part de sa passion pour Quetico et de ce qui l’a incité à faire ce voyage, le voyage d’une vie.  

Le 21 juin 2018, je me lancerai dans une aventure de 365 jours en canot, en solo et durant lequel je ferai du camping d’hiver dans le parc provincial Quetico.

Ce voyage n’est pas un voyage de conquêtes, avec des distances impressionnantes parcourues, des obstacles surmontés, des endroits explorés au bout du monde. Le but de ce voyage est plutôt d’expérimenter le pouvoir transformateur de la nature sauvage, de clarifier la pensée et de contempler mon lien avec la nature dans le calme et la solitude.

Homme sur une chaise de camping avec son chapeau beige du fin fond de l'Australie, un gilet de sauvetage, une veste à capuchon brune et un pantalon gris à séchage rapide, puis il y a l'eau et les arbres à l'arrière-plan.

Au cours des 30 dernières années, j’ai appris à connaître et à aimer l’incroyable beauté des paysages de Quetico et sa grande diversité écologique et j’apprécie le sentiment d’accomplissement qui m’habite après un grand voyage. Au fil de mes aventures, j’apprends quelque chose de nouveau sur moi-même et sur la nature sauvage.

J’ai l’intention de faire de la photo, des enregistrements audio, des vidéographies et des comptes rendus détaillés afin de partager mon expérience avec des amateurs de plein air chevronnés et de futurs explorateurs par le biais d’articles, d’expositions, d’un livre et peut-être d’un film documentaire.

Quetico attire les amateurs de plein air

Le parc provincial Quetico possède un mélange unique de qualités susceptibles d’intéresser un large éventail d’amateurs de plein air.

Homme avec son chapeau sur la tête, au crépuscule, assis devant un feu de camp, et le soleil couchant à l'arrière-plan.

Les campeurs débutants peuvent s’adonner à la randonnée pédestre ou au canotage en partant d’un terrain de camping. Quant aux explorateurs plus résistants et plus déterminés, ils peuvent faire face à de plus grands défis et à la solitude dans l’arrière-pays.

Pays majestueux

Notre pays est majestueux, avec de vastes lacs tentaculaires entremêlés de cours d’eau intimes et nonchalants, de pittoresques rivières, de magnifiques chutes d’eau, de superbes terrains de camping, et des possibilités de pêche au poisson-trophée.

Les formations géologiques intéressantes abondent, avec des falaises imposantes, des substrats rocheux sculptés par les glaces et une grande variété de roches plissées, tordues, témoins du façonnement de terres anciennes par les forces tectoniques.

Ces forêts boréales abritent des orignaux, des ours, des loups, des castors, des aigles et des huards, pour n’en nommer que quelques-uns. Pour les botanistes ou les curieux, la rivière Wawiag est l’une des nombreuses régions où l’on trouve des plantes rares et uniques en raison de sa géologie qui remonte à l’âge glaciaire.

Feux de camp bienfaisants par nuits de pleine lune

Après le coucher du soleil, le vaste ciel nocturne est illuminé par la Voie lactée, par des millions d’étoiles, et parfois par des aurores dansantes, lors de nuits sans lune. Les feux de camp par nuits de pleine lune sont tellement magiques qu’il faut le voir pour y croire.

Bien que dépourvue de grandes montagnes, d’arbres énormes et de vallées profondes, la rivière Quetico est belle en toute saison, avec des voies de pagayage historiques et bien établies ainsi que des portages qui les relient entre elles.

Camping au fil des saisons

Chaque saison a ses hauts et ses bas qu’on n’oublie pas, qu’on se remémore et qu’on embellit parfois dans les histoires racontées en soirée autour de feux de camp. Certains souvenirs de famille nous sont particulièrement précieux, comme l’excitation qu’on peut lire dans les yeux d’un enfant ou d’un être cher qui découvre la nature sauvage en l’explorant.

Le côté sauvage du parc est tout aussi charmant en hiver. Les aventuriers peuvent s’adonner à la pêche sur la glace, à la raquette, au ski de fond, à la promenade et au camping d’hiver.

Un voyage en solitaire de 365 jours peut sembler une entreprise intimidante et relever un tel défi nécessite une certaine expérience et de la préparation. Je fais du canot-camping depuis plusieurs dizaines d’années, tant en solo qu’en famille et entre amis, sur des périodes allant de longues fins de semaine à six semaines.

Le pouvoir transformateur de Quetico

En 2014, j’ai fait une excursion de canot de 221 jours en solo dans la région Boundary Waters Canoe Area Wilderness et dans le parc provincial Quetico. Voici deux extraits tirés du Boundary Waters Journal Magazine, édition d’automne 2015, sur le pouvoir transformateur de la nature sauvage dont j’ai fait l’expérience.

Le 24 octobre 2014, 219e journée sur 221, Ensign Lake, Boundary Waters Canoe Area Wilderness (BWCAW). C’est ici que j’assiste à mon dernier coucher de soleil, debout sur une pointe rocheuse du bord de l’eau. Le coucher de soleil n’est pas particulièrement spectaculaire, mais il enrichit profondément le temps passé à réfléchir sur mon aventure et sur ma vie. Rétrospectivement, le voyage semble être passé si vite et inachevé en quelque sorte. Je me demande si je n’aurais pas dû me pousser un peu plus, affronter les moustiques et prendre un peu plus de risques. J’ai peut-être pris quelques photos incroyables et j’ai peut-être même quelques histoires à faire dresser les cheveux sur la tête qui ajouteront du piquant à mon récit. J’aurais peut-être pu parcourir une distance deux fois plus grande et passer par beaucoup plus de lacs et de rivières. Mais j’aurais alors fait un voyage de conquête, et non pas une expérience de la nature sauvage dans toute son inspirante majesté, sa simplicité et sa tranquillité. La beauté et la tranquillité qui m’ont tant ému n’a pas de prix. Rien n’est comparable à la symphonie apaisante de l’environnement sonore de la nature ou à l’immense pouvoir du silence en regardant un coucher de soleil. Comment quantifier la valeur des défis relevés qui renforcent le courage? Ces mots ne font que commencer à dépeindre l’impact que cette aventure a eu sur moi. La profondeur de mon expérience s’exprime au-delà de toute expression et continue de façonner l’essence même de ma conscience.

Mon amour pour la nature sauvage s’étend au-delà de la beauté des paysages. J’aime aussi voir et entendre des choses surprenantes à tout moment. Je m’assois en fermant les yeux et j’écoute la riche symphonie de sons que la nature orchestre. Je m’allonge sur une vieille pierre verte de trois milliards d’années et je médite le regard tourné vers le ciel étoilé, impressionné par l’immensité du temps qui a créé toutes ces choses autour de moi. Je respecte et j’admire la faune qui habite la forêt, la remplit de sons joyeux, de cabrioles ludiques et qui nous fait prendre conscience du drame de la vie et de la mort. J’aime également l’échelle des choses ici. Le ciel est immense et toujours changeant, allant des tranquilles reflets bleus aux tempêtes déchaînées; tout cela se déroule devant moi d’horizon en horizon.

Sabot de vénus sur le tapis forestier

Ici, il y a de l’espace pour être libre, libre d’errer et de voir des choses que personne n’a jamais vues. C’est un endroit pour rêver et être inspiré. Je ne suis pas seul à nourrir de telles idées. De nombreux écrivains, poètes, peintres, philosophes et photographes sont inspirés par les milieux sauvages. Nous essayons de capturer l’essence de la nature sauvage, de la romancer, d’exprimer sa beauté et d’interpréter ce qu’elle signifie pour nous de façon à en inspirer d’autres. Ce travail est sans fin. Les interprétations sont aussi variées que les individus. Le monde sous nos pieds et les vues panoramiques sont aussi vastes et uniques que notre imagination peu le permettre. Ces réflexions remplissent mes rêves, lorsque j’observe l’horizon au début de chaque excursion en canot dans la nature sauvage. Je vais continuer à rêver d’excursions en canot pendant de nombreuses années encore. Je vais les revivre ces excursions en rêve encore et encore.

Réflexions après le voyage de 2014

La nature a le pouvoir de nous fortifier, de nous mettre à l’épreuve et de guérir nos esprits brisés. Elle ne nous juge pas, elle nous étreint; elle instruit ceux qui prennent le temps de s’arrêter et de l’écouter. La nature sauvage influence nos vies d’une manière ou d’une autre, par le biais de l’art, de la littérature et de la photographie. Elle nous fournit de l’eau, de l’air pur et des loisirs et nous permet de nous évader émotionnellement. Tout ce qu’elle demande en retour, c’est d’exister comme elle l’a toujours fait, magnifiquement intacte.

La région de Quetico est un véritable bijou et elle est accessible à tous. Les explorateurs de cette région sauvage de renommée mondiale découvriront en personne tout ce qu’elle a à offrir.

Pour lire l’article complet en trois parties du Boundary Waters Journal Magazine sur mon aventure de 221 jours dans le secteur sauvage de Quetico, en 2014, et pour voir d’autres photos et vidéos de ma femme et moi, vous pouvez nous joindre sur les médias sociaux (@RadiantSpiritGallery) ou sur Radiant Spirit Gallery online.

Le parc provincial Quetico est l’un des trois parcs du nord-ouest de l’Ontario qui font partie du Concours Découvrez les espaces sauvages du Nord-Ouest.