Une paroi rocheuse en saillie dans un lac. Une personne est assise sur le rocher au loin. Plus loin, on aperçoit une forêt sur la rive, en face du rocher.

Planifier un voyage de votre liste du cœur au parc provincial Quetico

Le billet d’aujourd’hui provient de Dave Caughey, un passionné de pagayage qui, avec sa femme, s’est récemment rendu au parc provincial Quetico.

Pendant des années, ma femme et moi avons rêvé de visiter le parc provincial Quetico. Nous avions entendu dire que le canotage y était impressionnant, sur un terrain parsemé d’innombrables lacs et sur des parcours qui pouvaient nécessiter des jours entre les portages!

Mais Quetico semblait incroyablement loin de chez nous, à Ottawa – 1 600 km pour être exact! Qui serait prêt à parcourir une telle distance, juste pour aller pagayer?

Pendant ce temps, nous préparions notre 30e anniversaire et avions planifié un grand voyage en Europe. Mais la pandémie avait d’autres plans. Et puis, un fait nous a frappés… nous étions tout à fait disposés à passer une longue journée à voyager vers une destination outre-mer, mais nous pensions que Quetico était trop loin?

Nous avons commencé à réaliser que Quetico n’est pas vraiment plus loin, mais que le voyage est remarquablement différent. L’un implique d’être assis immobile et côte à côte dans un avion ou dans des aéroports bruyants et occupés, et l’autre implique de conduire à travers des paysages d’une beauté à couper le souffle autour du lac Supérieur, tout en ayant la liberté de nous arrêter chaque fois que nous voulons nous dégourdir les jambes ou manger une poutine.

Nous avons donc changé d’avis et nous nous sommes dit : « Pourquoi ne pas faire de Quetico notre voyage d’anniversaire? » Et c’est alors que nous avons commencé à planifier sérieusement.

Planifier le voyage à Quetico

Pour le voyage aller-retour à Quetico, nous avons décidé de l’étaler sur quelques jours et de faire du trajet une partie intégrante du voyage, c’est-à-dire de ralentir et d’en profiter.

Nous avons cherché à savoir ce que nous pourrions voir en chemin et où nous pourrions loger. Il y a beaucoup d’options, de la baie Pancake au sentier Agawa Canyon dans le parc provincial Lac-Supérieur, en passant par la magnifique longue plage du parc provincial Neys.

En fin de compte, nous avons décidé de faire une longue journée (près de 11 heures) de route d’Ottawa au parc provincial Lac-Supérieur, puis une journée plus détendue (7 heures) le long de la rive nord du lac Supérieur jusqu’à Quetico, et de garder la plupart de nos excursions secondaires pour notre voyage de retour. Nous voulions avant tout arriver en pleine forme pour notre excursion de pagayage et éviter qu’une entorse à la cheville subie lors d’une randonnée pédestre occasionnelle ne vienne compromettre notre objectif ultime d’entreprendre une longue excursion de pagayage dans l’arrière-pays.

Notre parcours de pagayage à Quetico

Après quelques discussions, nous avons décidé de faire un voyage de 8 nuits et 9 jours. C’était un peu plus long que nos voyages habituels de 5 ou 6 nuits, mais nous nous sommes dit que si nous ne pouvions pas faire un voyage plus long, alors nous n’avions vraiment pas le droit d’être mariés depuis 30 ans. Notre prochaine étape a été de commencer à chercher un itinéraire qui correspondrait à nos compétences et à notre forme physique.

Ni ma femme ni moi ne sommes enclins à nous prélasser. Si nous faisons une excursion de pagayage, autant voyager et explorer la nature sauvage. Nous avons donc prévu de faire entre cinq et huit heures de déplacement par jour, y compris une pause dîner relaxante et une heure ou deux pour le portage. Nous savons que nous pagayons à une vitesse d’environ 5 ou 6 km à l’heure, ce qui signifie que nous devions parcourir en moyenne 20 km par jour. Et si nous prévoyions un jour ou deux de repos, en raison du mauvais temps ou parce que nous aimions l’endroit où nous nous trouvions, nous devions alors prévoir environ 140 km.

 Une personne debout sur un barrage de castors avec une pagaie de canot à côté de son canot, qui est sur l'eau avec un sac à dos à l'intérieur.
Prévoyez du temps pour le portage… un des cinq barrages de castors sur Deux Rivières

C’est à ce moment-là que nous avons commencé à étudier la carte imperméable que nous avions commandée au parc pour déterminer où 20 km par jour pouvaient nous mener et quelle boucle nous pouvions parcourir. En fin de compte, nous avons tracé un itinéraire qui nous faisait aller vers l’est jusqu’au lac Pickerel, puis descendre vers le sud en passant par Dore, l’extrémité nord de Sturgeon et le lac Russell. De là, nous explorerions les chutes dans les environs du lac Chatterton et du lac Keats, puis nous nous dirigerions vers l’ouest dans la partie principale du lac Sturgeon, et nous retournerions à Nym en passant par les lacs Walter, Jesse et Maria.

Étant donné qu’il est désigné comme un parc sauvage, Quetico n’a pas d’emplacements réservés : vous êtes libre de camper où vous pouvez trouver une place. Mais il est utile de savoir où se trouvent les emplacements utilisables (il y en a plus de 2 000 dans le parc) pour planifier son itinéraire. Il existe un site Web appelé PaddlePlanner.com qui propose des repères cartographiques et des commentaires sur la plupart des emplacements de camping connus. Mais prenez les commentaires avec un gros grain de sel! (Des gens ont donné une seule étoile à des emplacements parce qu’il pleuvait!) Nous avons plutôt trouvé utile de simplement noter l’emplacement de bon nombre des emplacements de camping connus sur les lacs que nous prévoyions traverser en pagayant, afin de savoir si les emplacements se trouvaient à l’extrémité est ou ouest du lac, ou sur une île, etc.

Il convient également de noter que les portages ne sont pas marqués non plus. Sur certains des lacs les plus fréquentés, ils sont faciles à trouver. Mais sur d’autres lacs, pour trouver le portage, il faut être capable de se repérer, ainsi que le portage, sur une carte, et de scruter les arbres à la recherche de quelque chose qui ressemble à un sentier. Certains appareils GPS (par exemple, notre Garmin InReach) sont préchargés avec des cartes topographiques qui indiquent même la plupart des portages à Quetico! Mais ne vous fiez pas exclusivement aux cartes du GPS, car nous avons trouvé quelques cas où elles étaient fausses d’environ une centaine de mètres. La carte officielle du parc est toujours fiable, et il est indispensable de savoir lire une carte pour s’aventurer dans l’arrière-pays.

Photo prise depuis la moitié arrière d'un canot, montrant la moitié avant du canot qui contient plusieurs sacs et une personne pagayant dans un plan d'eau rempli de roseaux
Il y a un portage quelque part au bout de cette baie!

Notre excursion en arrière-pays

Nous étions un peu nerveux au début de la partie arrière-pays de notre excursion, car les feux de forêt dans la partie sud du parc avaient entraîné une zone de fermeture qui s’étendait jusqu’à la partie principale de notre itinéraire.

Un ciel brumeux au coucher du soleil. Le soleil se couche sur un lac. Le ciel est d'un rose poussiéreux. On aperçoit une forêt au loin.
Les feux de forêt dans le sud du parc ont créé un ciel étrange!

En effet, lorsque nous avons accosté au lac Nym, il y avait une nette odeur de fumée et le ciel était brumeux, le soleil n’apparaissant que sous la forme d’un faible disque orange, même si c’était le milieu de la matinée! Après trois jours, le vent a changé de direction et le ciel s’est éclairci, mais pendant un certain temps, c’était assez surréaliste.

Nous avons profité d’excellents vents arrière pendant nos deux premiers jours et avons réussi à atteindre le lac Russell en deux jours seulement. Là, nous avons trouvé un emplacement de camping absolument magnifique sur une pointe, où nous prenions nos repas en admirant le ciel.

Une paroi rocheuse en saillie dans un lac. Une personne est assise sur le rocher au loin. Plus loin, on aperçoit une forêt sur la rive, en face du rocher.
Un magnifique emplacement de camping sur le lac Russell

Depuis notre emplacement au lac Russell, nous avons fait une excursion d’une journée dans les lacs Chatterton et Keats pour voir les différentes chutes d’eau. En effet, beaucoup de ces chutes sont magnifiques, mais les chutes Snake ont vraiment captivé notre imagination.

Un canot avec une personne à l'avant pagayant vers une chute de petite taille et large, entourée d'arbres.
La fourche nord des chutes Snake au bout du lac Keats

D’un côté d’une île, la rivière se déverse doucement sur des rochers lisses, ce qui a pour effet de créer des piscines naturelles à débordement qui étaient réchauffées par les rayons du soleil. C’était un endroit magique, et comme peu ou pas de gens s’aventurent sur le lac Keats, nous avions l’endroit entier pour nous seuls.

Une personne assise dans un bassin d'eau peu profond dans un plus grand plan d'eau, entouré d'une forêt au loin.
Des « piscines à débordement » gorgées de soleil au milieu des chutes Snake.

Nous étions épuisés après trois jours intenses de pagayage, alors nous avons pris une journée de repos et avons fait le tour du lac Russell, exploré les chutes Chatterton depuis le fond, pêché et relaxé.

Une personne assise à l'avant d'un canot, faisant face à la caméra et souriant, tenant une canne à pêche dans une main et un poisson dans l'autre.
Gardez du temps pour pêcher et profiter du soleil

Le lendemain, nous avons profité de 18 km de canotage sans portage pour atteindre un endroit légendaire sur une énorme pointe de sable le long de la rive sud du lac Sturgeon.

Cet endroit a été utilisé par les Premières Nations pendant des milliers d’années et a été le site d’un camp de traite des fourrures pendant de nombreuses années.

Nous avons ensuite commencé à remonter vers le nord, mais comme nous avions fait plus vite que prévu, nous allions soit finir un jour plus tôt, soit avoir plusieurs jours très courts. Nous avons donc ajouté une excursion au lac Oriana.

Un soleil rouge se couchant sur l'horizon, se reflétant sur un lac clair avec de gros rochers perçant la surface. Le ciel est nuageux et les nuages se reflètent également sur la surface.
Coucher de soleil spectaculaire sur le lac Oriana

Malheureusement, le manque de pluie qui avait contribué aux incendies dans le parc signifiait également que l’eau était à un niveau historiquement bas. Par conséquent, certaines des rivières qui étaient censées être pagayables n’étaient rien de plus qu’un filet d’eau peu profond dans un lit boueux.

Un lit de rivière asséché
Les niveaux d’eau historiquement bas ont rendu l’accès au portage difficile, et certaines parties des rivières ne sont pas navigables

Nous avons donc dû aligner notre canot le long des rivières, pataugeant dans les roseaux et les herbes coupées, parfois sur un kilomètre, juste pour atteindre le début d’un portage, et nous avons découvert que nous devions portager de longues sections d’une rivière qui aurait dû être pagayable. Renseignez-vous auprès du personnel du parc sur les niveaux d’eau lorsque vous planifiez votre itinéraire!

Ajoutez à cela une glissade malencontreuse sur les rochers et une vilaine coupure qui a nécessité des premiers soins (rien de tel pour un « voyage d’anniversaire » que de revenir à la maison avec des vêtements trempés de sang et des points de suture de l’Hôpital général d’Atikokan!), et il nous a fallu presque cinq heures pour parcourir les deux derniers kilomètres de la journée.

Une personne faisant du portage dans des herbes très hautes
Certains des portages les moins utilisés étaient très envahis par la végétation

Mais cette journée a servi à souligner l’importance d’emporter un dispositif de communication d’urgence par satellite (comme un Garmin InReach ou un SPOT) lors d’un voyage comme celui-ci, car si notre blessure avait été plus grave (p. ex., une fracture) alors que nous étions coincés à mi-chemin d’un portage aussi difficile, nous aurions peut-être dû appuyer sur le bouton SOS. À Quetico, vous êtes vraiment dans la nature sauvage, alors porter un dispositif d’urgence relève du simple bon sens.

Le lendemain matin, nous avons pagayé sans incident et terminé ce qui s’est avéré être un trajet de 167 km.

Le voyage de retour

Comme nous l’avions prévu, nous avons pris le chemin du retour plus lentement. Nous avons fait la randonnée pédestre de 23 km de « Top of the Giant » au parc provincial Sleeping Giant et avons été récompensés par des vues panoramiques spectaculaires.

Nous sommes passés devant les falaises et les îles gorgées de soleil couchant le long de la rive nord du lac Supérieur. Nous avons flâné le long des plages vides balayées par le vent du parc provincial Neys.

Lorsque vous planifiez votre voyage, gardez à l’esprit ce qui suit :

  • La distance jusqu’à Quetico est raisonnable, surtout si on la compare avec une destination vers le sud ou outre-mer.
  • Le trajet peut être très détendu, et sera certainement beaucoup plus agréable que tout autre mode de déplacement.
  • Le personnel du parc est très serviable et vous donnera de nombreux conseils sur les itinéraires et les conditions.
  • Apportez un appareil de communication par satellite.
  • Allez aussi loin que possible (et prudemment) dans le parc, et profitez de la solitude totale dans un parc sauvage de renommée mondiale.
Un soleil jaune bas sur l'horizon sombre, se reflétant sur un lac clair. Au-dessus, le ciel est parsemé de nuages blanc-gris.
Encore un autre magnifique coucher de soleil

Nous avons hâte d’y retourner, car nous avons l’impression que nos neuf jours de pagayage ont à peine effleuré la surface de ce magnifique parc.