Membres du personnel de Parcs Ontario regardant du haut d’une falaise.

Unité DROP formée pour récupérer le matériel d’égoportrait perdu

Le billet d’aujourd’hui provient du naturaliste de parc Roger LaFontaine, spécialiste DROP hautement qualifié qui aide à la recherche de la technologie en situation de détresse ou de danger imminent.

L’année dernière, les gens ont été si nombreux à se rendre dans nos incroyables parcs que les médias sociaux ont regorgé de photos. Ils ont pris des photos du paysage, de la faune, des membres de leur famille et de leurs amis, et d’eux-mêmes – beaucoup d’eux-mêmes.

Peu après le retour de nos visiteurs printaniers, nous avons commencé à recevoir des appels.

En général, les appels ressemblaient à ceci : « Salut, j’étais sorti avec ma famille sur le sentier X, et je me suis approché du bord de la falaise pour prendre un égoportrait de notre groupe. Pendant que j’essayais de prendre la photo, j’ai échappé mon téléphone par-dessus le bord. Quelqu’un peut-il aller le chercher pour nous? »

À ce moment-là, Parcs Ontario ne disposait pas de plan précis de récupération des téléphones portables, mais lors de la longue fin de semaine de juillet, la toute première unité DROP (Device Recovery Ontario Parks) a été créée au parc provincial Algonquin.

Homme sur un bateau observant dans des jumelles.
Avant d’arriver sur les lieux, il est important de repérer les voies d’accès potentielles.

Entre en scène l’unité DROP

Cette première semaine, l’unité – composée de moi-même et de mon collègue naturaliste Brent Travers – a récupéré 11 téléphones, 2 appareils photo numériques et une caméra Super 8 (la caméra était détruite, mais nous avons récupéré la pellicule en bon état!).

Les pertes d’appareils dans les parcs étaient si répandues qu’on nous a demandé de tenir des séminaires et des séances de formation sur la manière de créer et d’équiper des unités similaires dans d’autres parcs.

Membres du personnel de Parcs Ontario regardant du haut d’une falaise.
Employés provenant de divers parcs formés à l’évaluation des risques pour l’unité DROP.

À la fête du Travail, six autres parcs disposaient d’une unité DROP et certaines se déplaçaient même dans d’autres parcs.

Le processus de récupération

En général, nous arrivons sur les lieux et trouvons le visiteur désemparé. Il nous donne une description de son appareil (marque, modèle, couleur du boîtier, fissures caractéristiques de la protection de l’écran, sonnerie, etc.) et nous indique où il l’a vu pour la dernière fois, puis nous élaborons un plan pour le récupérer.

Personnel du parc affairé à la planification autour d’une table de réunion.
L’unité DROP prépare le calendrier de garde avant la longue fin de semaine d’août. Bien que cela puisse sembler simple, il faut tenir compte de certaines complexités. S’assurer que l’équipement est préparé et disponible, que les batteries des radios et des lampes de poche sont chargées et que les cordes de rappel sont en bon état.

Selon l’endroit, nous pouvons même apporter du matériel d’escalade pour descendre en rappel sur la paroi de la falaise. Nous gardons généralement du matériel de plongée dans le camion, car nous avons eu un certain nombre de récupérations aquatiques, même si les appareils ne sont malheureusement plus en état de marche.

plongeur avec tuba

Nous avons même dû inventer nos propres outils pour certaines de ces récupérations.

  • piège à souris sur une canne à pêche et une ligne
  • perche avec plusieurs rallonges
  • aimants de récupération à usage intensif pour d’autres articles

Les appels en provenance de l’arrière-pays sont particulièrement difficiles, car il n’est pas aisé de se rendre sur ces lacs isolés et il faut parfois y aller par avion.

Pourquoi DROP?

Nous avons deux raisons d’agir ainsi.

Il est évident que le fait de restituer aux gens leur appareil réduit rapidement le stress et la panique causés par le manque, et permet de diffuser leurs égoportraits avec des filtres sympas sur les médias sociaux dès que possible.

L’autre raison, la plus importante, est l’intégrité écologique.

Sentier Spruce Bog Boardwalk Trail au parc Algonquin

Les déchets électroniques constituent un problème sérieux. Les plastiques, les piles, les minéraux et les métaux contenus dans les téléphones peuvent être assez nocifs pour les environnements naturels.

C’est encore pire lorsqu’ils sont dans l’eau, alors veuillez tenir fermement vos appareils autour de nos lacs et rivières. (Nous avons également remarqué, en récupérant les téléphones dans les lacs, un nombre alarmant de bouteilles, de matériel de pêche et d’autres déchets dans les lacs. N’oubliez pas de rapporter ce que vous emportez, et ne laissez pas de déchets derrière vous!).

Notre unité DROP a été très occupée à Algonquin l’année dernière. Brent a déclaré : « Un rapide sondage effectué l’été dernier a montré qu’un visiteur sur 20 avait perdu ou failli perdre un appareil pendant son séjour dans le parc. Nous avons environ 1 million de visiteurs, donc 1/20 = 5 %, soit 20 000 personnes. Un téléphone moyen pèse 160 g, donc 20 000 x 160 = 3 200 kg de déchets électroniques! »

C’est une quantité ridicule de déchets électroniques potentiels, sans parler des déchets réguliers produits dans les parcs.

Nous avons récupéré la plupart des appareils pour lesquels nous avons été appelés, mais certains sont perdus. Les futurs archéologues et historiens tenteront de reconstituer la vie de nos visiteurs à partir de leurs téléphones et de leurs étuis.

Recruter de l’aide

Des appareils se retrouvent dans des endroits très difficiles à atteindre. Pour l’année 2021, nous nous efforçons d’obtenir un animal d’assistance spécialement dressé qui puisse se glisser dans des endroits exigus.

Le premier choix de Brent est la martre d’Amérique, car elle peut grimper aux arbres, pénétrer dans de petites crevasses et nager si nécessaire.

Belette regardant l'appareil photo à travers les branches
Une stagiaire de l’unité DROP?

Personne n’a encore réussi à dresser une martre, mais Brent dit qu’il est prêt à relever le défi. (Je ne pense pas qu’il le soit, et de plus, le bilan en matière de belettes d’assistance n’est pas très reluisant).

Un rapport au parc provincial Kap-Kig-Iwan, mentionne qu’un grand corbeau a ramassé un téléphone portable au pied des chutes.

un corbeau posé sur une branche enneigée
Évaluation en cours

Le rapport précise que la coque du téléphone était éblouissante, et les corbeaux aiment les objets brillants. On ne sait pas s’ils ramassent les téléphones mats. Ce printemps, je vais vérifier quelques nids de corbeaux pour voir s’ils contiennent des téléphones.

La recherche d’un membre d’équipe se poursuit.

Prenez des égoportraits en toute sécurité et protégez nos parcs

En fin de compte, nous voulons que les gens profitent de nos zones protégées, mais nous souhaitons qu’ils fassent attention à leurs effets personnels.

Une personne sur un sentier prenant une photo.
Prenez des égoportraits en toute sécurité. Soyez conscient de l’endroit où vous êtes et de ce qui se trouve en dessous de vous.

Les déchets sous toutes leurs formes sont inacceptables et même les déchets électroniques.

Des accidents arrivent, mais des égoportraits non sécuritaires peuvent carrément nuire à l’environnement, et même être dangereux pour le photographe.

Aidez-nous à dissoudre l’unité DROP pour la saison 2021 en tenant fermement vos appareils et en surveillant attentivement votre environnement.

Poisson d’avril!