Une super-héroïne de Sandbanks se mérite le Prix pour l’intégrité écologique

Nous sommes fiers d’annoncer le nom de la lauréate du Prix de Parcs Ontario pour l’intégrité écologique de cette année : Yvette Bree, qui est coordonnatrice des programmes éducatifs du patrimoine naturel au parc provincial Sandbanks!

Depuis quelques dizaines d’années, Yvette se dévoue avec passion pour protéger l’intégrité écologique d’un de nos parcs les plus achalandés.

Le défi : mettre en équilibre intégrité écologique fragile et loisirs animés

Être une super-héroïne de l’intégrité écologique est un défi dans un parc aussi achalandé.

Sandbanks est célèbre pour ses immenses plages de sable, et le parc accueille des centaines de milliers de visiteurs chaque été.

Sandbanks beach

Yvette dit que ce nombre ne cesse d’augmenter : « La toute première année que j’ai travaillé ici, nous avons atteint les 324 000 visiteurs. L’été dernier, nous avons dépassé les 700 000. Donc, en 30 ans, le nombre de visiteurs a doublé. »

Comme vous pouvez l’imaginer, une telle fréquentation peut considérablement détériorer le parc.

Yvette travaille d’arrache-pied pour atténuer l’impact sur l’environnement.

Protecteur des dunes

Sandbanks protège le plus grand système dunaire à barachois d’eau douce au monde.

Les dunes West Lake, qui présentent un contraste saisissant avec l’animation des plages, sont la partie du parc qu’Yvette préfère. « C’est un tout autre monde au cœur des dunes. »

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Les dunes de Sandbanks abritent quelques populations subsistantes de plantes plus communes dans un écosystème de prairie, comme le grémil blanchâtre.

Les dunes sont ce qui explique que Sandbanks ait de si belles plages; elles fournissent le sable fin. À l’origine, le sable a été apporté par des glaciers. Comme il n’y a plus de glaciers, c’est une ressource finie.

Comme l’explique Yvette, les plages elles-mêmes sont assez résistantes. Les gens ne peuvent pas faire grand-chose de pire aux plages que ce que font déjà tempêtes hivernales.

Mais les dunes sont une autre affaire.

dunes« Les dunes sont très fragiles, explique Yvette. Les gens les escaladent et redescendent, et détruisent la végétation. Et c’est la végétation qui retient les dunes. »

Et si les dunes sont détruites, les plages ne survivront pas.

C’est pourquoi Yvette a consacré des années de temps et d’efforts à protéger les dunes. Son équipe a érigé des clôtures pour contribuer à limiter l’érosion dunaire naturelle (et provoquée par l’homme), et pour éloigner les foules des secteurs les plus écosensibles.

Yvette a également mobilisé le personnel du parc pour planter des ammophiles parmi les dunes. Cette végétation contribue à retenir le sable.

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Ammophiles

Pour que cette restauration demeure rentable et simple pour le personnel, Yvette a établi dans le parc une pépinière d’ammophiles. Maintenant, si le parc doit reconstituer un secteur de dune, le personnel transplante les ammophiles cultivées sur place sans frais et sur-le-champ.

path through dunes
Veillez à rester sur les sentiers; ne piétinez pas les dunes.

Yvette trouve même des moyens de remplacer une partie du sable perdu. « Tous les printemps, nous passons au bulldozer le stationnement [derrière les dunes] et nous recueillons le sable poussé par le vent dans le stationnement et le remettons sur la plage. »

Yvette croit dans la nécessité de trouver un équilibre entre les facteurs sociaux, économiques et environnementaux au sein des parcs. En protégeant les dunes, Sandbanks protège les plages que tant d’Ontariens aiment.

« Nous [Sandbanks] sommes la plage – c’est ce pour quoi nous sommes connus. Surveiller l’environnement du parc est donc futé sur le plan économique. »

Yvette ajoute : « Il n’y a pas beaucoup de systèmes dunaires dans la province. Il est important de protéger les zones que nous avons. »

Bastion contre les espèces envahissantes

Les espèces envahissantes sont une des plus grandes menaces contre les écosystèmes naturels de Sandbanks.

Parmi les ennemis quotidiens d’Yvette figurent : l’alliaire officinale, le dompte-venin de Russie, le nerprun, le roseau commun et le mélilot blanc.

buckthorn cuttings at Sandbanks
L’équipe des PEPN de Sandbanks élimine DES TAS d’espèces envahissantes du parc.

L’alliaire officinale peut éliminer des fleurs sauvages et même des gaules et des semis d’arbres. « On peut penser avoir une forêt en santé, dit Yvette, mais il faut la surveiller avec soin pour s’assurer que de nouveaux arbres poussent sous le couvert forestier. »

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Alliaire officinale

Yvette et ses équipes luttent depuis plus de 20 ans contre l’alliaire officinale. Il est difficile de garder de l’avance parce que les graines demeurent viables pendant au moins sept ans dans le sol. On enlève l’alliaire officinale à la main, et l’enlèvement des espèces envahissantes est une tâche habituelle pour le personnel de Sandbanks.

Donc, Sandbanks ne cessera jamais d’arracher l’alliaire officinale?

« Pas vraiment, dit Yvette. Nous espérons continuer de le faire jusqu’à ce que quelque chose change, qu’une nouvelle mesure soit introduite. »

Et ce n’est pas aussi improbable qu’on pourrait le croire. Après tout, Sandbanks a déjà vaincu une espèce envahissante depuis qu’Yvette travaille pour le parc…

Gardien d’écosystèmes rares

Jusqu’à tout récemment, la panne de Sandbanks (un écosystème rare à l’échelle mondiale) était menacée par la salicaire pourpre.

Sandbanks panne
L’écosystème de la panne de Sandbanks est un habitat G20 – ce qui signifie qu’il existe moins de 20 endroits semblables dans le monde!

Le personnel du parc enlevait constamment cette espèce envahissante, comme il le fait toujours pour l’alliaire officinale et le nerprun.

Mais ce n’est plus le cas.

Un contrôle biologique a été introduit sous la forme d’un coléoptère et de deux espèces de charançon. Les insectes attaquent les feuilles et les racines de la salicaire pourpre. La plante continue de croître, mais elle ne peut plus éliminer les espèces indigènes et dominer la panne.

Un écosystème en équilibre.

Grâce aux efforts constants d’Yvette et des autres membres du personnel du parc pour tenir à distance la salicaire pourpre, les écosystèmes de panne G20 ont survécu assez longtemps à l’invasion pour qu’un contrôle soit introduit. Et l’intégrité de l’habitat a été maintenue.

La protection de la panne est une des réalisations dont Yvette est le plus fière.

« Je suis très heureuse du résultat de la lutte contre la salicaire pourpre, dit Yvette. Ça m’a vraiment convaincue que ça vaut la peine d’effectuer ce travail.

« Certains jours, on arrache des espèces envahissantes pendant des heures et on a l’impression de n’avoir rien fait. Mais le résultat est quand même là. Nous avons sauvé cet habitat. »

Inspiration pour les nouveaux éco-intendants

park rangers
Yvette est un excellent mentor pour les jeunes membres du personnel.

Et, bien entendu, Yvette accorde une importance particulière à l’éducation.

« Je pense que l’éducation des visiteurs et du personnel est d’une importance primordiale pour tout ce qui concerne la gestion des ressources, affirme-t-elle. Sandbanks est un parc de la catégorie environnement naturel, mais il est souvent considéré comme un parc de loisir. Intendance est donc un mot que j’emploie beaucoup. »

Félicitations, YvetteYvette

Yvette Bree est un véritable atout pour Parcs Ontario. Elle a supervisé la plantation de plus de 100 000 arbres au cours des 10 dernières années, diversifiant les forêts de Sandbanks.

Elle a personnellement enlevé de pleins chargements de camion de plantes envahissantes, et contribué à la sauvegarde de deux écosystèmes en péril.

Vous voulez remercier Yvette?

Traitez son parc avec amour.

« La plupart des gens ne pensent qu’aux plages, mais il y a beaucoup d’autres choses, dit Yvette. Je veux que les gens soient conscients du fait que le parc provincial Sandbanks est un milieu exceptionnel et fragile. »