Eildon Hall vu de l’extérieur

Les trésors familiaux de Sibbald Point

Le billet d’aujourd’hui provient de Laura McClintock, naturaliste principale au parc provincial Sibbald Point.

Déménager dans une région inconnue peut se révéler une tâche difficile.

Pensez à la dernière fois où vous avez déménagé. Quels trésors familiaux avez-vous emportés avec vous? Qu’est-ce qui a facilité ou compliqué le déménagement?

Dans ce billet, nous retournons près de 200 ans dans le passé, jusqu’au déménagement qui a donné son nom au parc provincial Sibbald Point.

Une famille de pionniers

Le parc Sibbald Point a été nommé en l’honneur de la famille Sibbald, qui a été la dernière propriétaire des terres avant la création du parc en 1957.

Les Sibbald en ont été les propriétaires entre 1835 et 1951, et le souvenir de leur passage en ces lieux se perpétue au musée d’Eildon Hall, où est exposée une partie des biens de la famille.

Des peintures à l’huile aux livres, en passant par la porcelaine et l’argenterie, la collection Sibbald regorge d’objets. Chacun d’entre eux est accompagné de sa propre histoire mémorable.

Mais d’abord, qui étaient les Sibbald?

Les origines européennes

Susan Mein Sibbald (1783-1866) était la fille du docteur Thomas Mein, un médecin de la Royal Navy. Elle grandit en Angleterre et passait l’été près de Melrose, en Écosse, dans la propriété estivale de la famille, l’Eildon Hall d’origine et l’éponyme de ce qui serait plus tard la résidence nord-américaine de la famille.

Pendant son séjour en Écosse, Susan rencontra son mari, le colonel William Sibbald. Ils se marièrent en 1807 et eurent ensemble onze enfants – neuf fils et deux filles.

En commençant par Susan, Eildon Hall à Sibbald Point allait devenir la demeure de nombreuses générations de la famille Sibbald.

Bâtiment blanc avec une plaque historique
Eildon Hall de Sibbald Point

Un voyage dans le Haut-Canada

Dans les années 1830, à la suggestion du lieutenant-gouverneur du Haut-Canada et ami John Colborne, les Sibbald prirent la décision de s’installer en Amérique du Nord.

Avant le déménagement, Susan envoya deux de ses fils apprendre l’agriculture à Orillia.

Une rumeur laissant entendre que les fils vivaient dans une taverne circula en Écosse, ce qui troubla Susan. Conservatrice, elle attendait de ses fils qu’ils vivent dans un endroit respectable.

Susan, inquiète pour leur réputation, traversa l’Atlantique pour évaluer elle-même leurs conditions de vie.

La taverne s’avéra être une auberge agréable.

Satisfaite de leur installation, Susan prit la navette pour traverser le lac Simcoe et explorer la région. Sur la rive sud du lac Simcoe, elle découvrit un domaine connu sous le nom de Penrains, appartenant au major William Kingdom Rains.

Sentier forestier.

Le domaine comptait 500 acres de terre et une petite cabane en rondins. L’arrivée de Susan était opportune, car le major Rains cherchait à vendre sa propriété pour déménager et fonder une colonie sur l’île Saint-Joseph, près de Sault Ste Marie.

Susan acheta la petite cabane en rondins et les terres qui allaient devenir Eildon Hall et Sibbald Point.

Susan retourna en Écosse pour annoncer la bonne nouvelle à son mari, mais elle fut accueillie par l’avis de son décès.

De retour au lac Simcoe en 1836, elle décida de commencer un nouveau chapitre de sa vie.

Susan apporta deux navires remplis de possessions, y compris des objets qui sont toujours exposés à Eildon Hall aujourd’hui!

Un souvenir de famille

Bien que Susan ait apporté la majeure partie des possessions, notamment des peintures à l’huile et des meubles, d’autres membres de la famille rapportèrent au fil du temps des objets qui sont également importants dans l’histoire des Sibbald.

Horloge de cheminée

Une possession qui se trouve toujours sur le meuble en noyer de la bibliothèque est l’horloge de cheminée (ou de table) des Sibbald.

Les anciens modèles d’horloges de cheminée étaient fixés au mur (par un support), avec un pendule pour donner l’heure. Les horloges de cheminée plus récentes, comme celle-ci, étaient actionnées par un ressort et n’étaient pas montées.

Cette horloge a été fabriquée par James Cowan, un célèbre horloger écossais du milieu du XVIIIe siècle. La poignée sur le dessus de l’horloge permettait de la déplacer d’une pièce à une autre.

Cette horloge appartenait à William Sibbald, le défunt mari de Susan Sibbald. Elle l’apporta en 1836 en mémoire de son mari, car c’était son horloge préférée.

Susan vécut le reste de son existence comme une veuve et une femme indépendante.

Elle maintint une vie sociale active, se rendant régulièrement à Toronto et rendant visite à des amis notables tels que l’évêque John Strachan et Sir John Beverley Robinson.

L’horloge lui permit de conserver ses souvenirs alors qu’elle s’adaptait à sa nouvelle vie dans le Haut-Canada.

Le respect des valeurs religieuses

Outre la construction d’Eildon Hall sur les fondations de Penrains, Susan Sibbald a contribué à l’édification de l’église anglicane St George, située juste à l’extérieur du parc actuel.

Susan était une anglicane dévouée, et sa religion a été une force directrice dans sa vie. Grâce à son statut social et à sa situation financière, elle a pu faire don de terrains et de fonds pour la création d’une église anglicane.

En arrivant dans un endroit inconnu, la religion a permis aux Sibbald de préserver leurs valeurs dans la communauté en développement.

La musique

Susan communiqua ses valeurs à la famille. Leur engagement auprès de l’église St George’s s’est poursuivi pendant plusieurs décennies.

Les fils de Susan, le capitaine Thomas, le docteur Frank et Hugh, contribuèrent au financement de la reconstruction de l’église dans les années 1870 en mémoire de leur mère.

Harmonium

Cet harmonium, un petit orgue à pompe, a appartenu à la petite-fille de Susan, Susan Sibbald Everest.

Il fut construit en Angleterre dans les années 1860 et était un instrument populaire à l’époque. Il était prisé pour sa petite taille et les poignées sur les côtés qui le rendaient portable.

Susan Sibbald Everest était mariée au révérend George Everest, ministre à St George.

Cet harmonium était à la fois un élément central des services religieux dans la salle, à l’église et dans les environs. Sans parler des spectacles!

Les objets anciens comme fenêtres sur le passé

L’observation de quelques objets anciens ne fait qu’effleurer l’histoire des Sibbald, qui s’étend sur de nombreuses générations de voyages, de services militaires, de culture et de changement.

Tout au long de leur présence sur le lac Simcoe, les Sibbald sont restés fidèles à leurs racines et à leurs valeurs de tradition et de raffinement.

Au fil de notre vie, nous pouvons réfléchir aux possessions qui nous tiennent à cœur et aux histoires qu’elles illustrent.

Plus nous transmettons de souvenirs, plus nos vies s’enrichissent, car nos histoires façonnent l’avenir.