Si Parcs Ontario décernait les Oscars…

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par l’étudiante stagiaire saisonnière Heather Van Den Diepstraten, du parc provincial Rondeau.

On trouve indubitablement dans la nature de nombreux personnages hauts en couleur capables de performances impressionnantes.

En cette saison de remise de prix, j’aimerais prendre le temps d’honorer les stars de notre environnement naturel qui, infatigablement, font leur numéro avec brio afin de survivre.

Meilleure re(mise) en scène : Le pluvier kildir

killdeer

Cette espèce commune s’avère un parent très protecteur. Le parent pluvier kildir fera, de façon très convaincante, semblant d’être blessé à l’aile afin de tenter d’attirer ses ennemis naturels loin de son nid. Une fois sûr que le prédateur est suffisamment loin de ses précieux petits, le pluvier kildir se remettra à voler normalement.

Meilleure création de costumes : La phrygane

Caddis fly larvae

Certains individus de la famille des phryganes tissent des costumes élaborés à partir de soie et de débris, afin de réaliser un camouflage parfait. La larve aquatique de la phrygane tisse la soie qu’elle produit, y incorporant des coquillages, des galets et même de l’or et des perles pour fabriquer un fourreau fonctionnel et néanmoins élégant. On a relevé nombre de superbes exemples de fourreaux de larves de phryganes cultivées.

Meilleure musique « originale » : Le moqueur polyglotte

northern mockingbird

De février à août, le moqueur polyglotte est en pleine répétition de son répertoire, qui peut atteindre plus de 200 sons et chants. Le moqueur est également un excellent imitateur, au point où l’analyse acoustique ne peut pas distinguer l’imitation de l’original. Cet oiseau peut reproduire le jappement d’un chien, les miaulements d’un chat, des cliquetis, le grincement d’un portail, et – évidemment – le chant d’autres oiseaux.

Tant les mâles que les femelles chantent, mais seuls les meilleurs chanteurs mâles réussiront à s’accoupler. Les moqueurs sont des mystificateurs convaincants, réussissant chaque printemps à tromper les observateurs d’oiseaux tant néophytes qu’experts.

Meilleur actrice dans un premier rôle : La luciole photuris

photuris firefly

La femelle de l’espèce photuris (un inscecte de la famille des lucioles) est véritablement une femme fatale. Cette dame funeste imite les signaux d’accouplement d’autres espèces de lucioles, les photinus. Un mâle amoureux et sans méfiance répondra à son appel, espérant trouver une femelle de photinus. Au lieu de cela, la femelle photuris s’emparera du mâle pour assouvir une tout autre sorte d’appétit.

Meilleur ré(acteur) : La couleuvre à nez plat

eastern hog-nosed snake

Comme tout bon personnage de Shakespeare, la couleuvre à nez plat préfère éviter tout conflit en faisant la morte. Mais avant de recourir à cette tactique, la couleuvre aplatira son cou et fera un bruit de crécelle avec sa queue. Le serpent tente de convaincre ses ennemis qu’il est venimeux en imitant un cobra.

Si cette démonstration de force ne convainc pas l’adversaire, en dernier recours la couleuvre à nez plat se retourne sur le dos, sort la langue et va jusqu’à sécréter du musc pour que l’odeur rende la chose encore plus réaliste. Si vous tentez de remettre la couleuvre sur son ventre, elle va de nouveau se tortiller. Ces animaux prennent vraiment leur rôle à cœur.

Familiarisez-vous ici avec d’autres stars du monde naturel.