Un panneau Écosystème fragile à l’entrée d’un sentier social.

Pourquoi les sentiers sociaux sont si dommageables pour les parcs provinciaux

Les amateurs de parcs sont des explorateurs naturels, et nous apprécions la passion pour l’aventure de nos visiteurs.

Parfois, nos visiteurs empruntent leurs propres raccourcis dans des habitats sensibles. C’est ce qu’on appelle aussi des sentiers sociaux.

Les effets dommageables des sentiers sociaux sur les aires protégées peuvent être très variés, et nous demandons à nos visiteurs de toujours rester sur les sentiers désignés.

Qu’est-ce qu’un sentier social?

Un sentier créé à proximité d’une clôture.
Un sentier qui contourne une clôture ou une barrière (comme celui-ci au parc provincial Bronte Creek) endommage souvent un écosystème sensible.

En d’autres mots : c’est un raccourci.

Avez-vous déjà fait votre propre raccourci pour accéder plus directement à une plage ou à un point d’observation au lieu de passer par le sentier désigné? Vous avez alors créé un sentier social.

Ça peut vous paraître anodin, mais les autres visiteurs suivront probablement votre exemple. Un nouveau sentier naît sans le vouloir lorsque de nombreux visiteurs le font avec le temps.

Des sentiers sociaux sont plus faciles à créer dans certaines conditions, tels que dans des sols sablonneux ou mouillés.

Les conséquences sur l’environnement

Les sentiers sociaux ont d’importantes conséquences sur les aires dans lesquelles ils sont créés.

La circulation des randonneurs endommage les plantes et cause finalement de l’érosion, la perte de terre végétale essentielle à un peuplement végétal sain, et la dégradation de la qualité de l’eau des cours d’eau locaux. Elle compacte également le sol, ce qui nuit à la croissance des racines et réduit la quantité d’eau qu’elles peuvent retenir pour les organismes vivants.

Vue aérienne du réseau de sentiers sociaux
Photographies aériennes du parc provincial Pinery montrant l’étendue du réseau de sentiers sociaux. Les plantes des dunes meurent facilement lorsqu’on marche dessus, ce qui signifie que les sentiers sociaux ont des conséquences directes sur la santé de l’écosystème des dunes.

Il aggravent la fragmentation de l’habitat. Les voies piétonnières étroites peuvent ne pas causer de problèmes pour les plus gros animaux comme les écureuils ou les cerfs de Virginie, mais elles peuvent être très problématiques pour les petits animaux comme les insectes, les grenouilles et les salamandres qui sont vulnérables aux prédateurs lorsqu’ils doivent traverser ces grandes (pour eux) étendues dégagées.

Les sentiers sociaux peuvent réduire l’habitat disponible pour les oiseaux nicheurs. Les animaux ont ce que les scientifiques appellent une « distance de fuite ». Il s’agit de la distance entre la menace perçue (comme un randonneur) et l’animal lorsqu’il fuit. Un grand nombre de sentiers enlève de l’espace aux oiseaux pour nicher, tandis qu’un réseau de sentiers pourrait carrément empêcher un oiseau de nicher avec succès.

Un sentier social créé dans le sable au parc Presqu’ile.

En quittant un sentier, vous pourriez accidentellement écraser des plantes rares, des mousses ou des lichens. Les parcs protègent certains des habitats et des espèces les plus rares de l’Ontario; certaines des espèces que nous protégeons ne se retrouvent qu’à un ou deux endroits dans la province. Leur perte pourrait avoir un grand impact sur la population provinciale.

Des espèces envahissantes suivent partout où l’humain foule les pieds. De petites graines se cachent dans la boue et les brindilles collées sous vos chaussures. Les employés des parcs consacrent déjà beaucoup de temps au retrait des espèces envahissantes le long des sentiers officiels des parcs.

Les sentiers sociaux entraînent la dissémination des graines des espèces envahissantes dans les aires protégées, créant ainsi un problème insurmontable pour le personnel. Pour réduire la prolifération des espèces envahissantes, restez dans les sentiers, tenez votre chien en laisse et nettoyez vos chaussures après chaque randonnée.

L’effet sur nos visiteurs

Les sentiers sociaux peuvent également poser un risque pour les randonneurs.

Un trottoir de bois dans une aire sablonneuse et herbeuse.
On trouve sur de nombreux sentiers désignés, comme celui-ci, des trottoirs de bois, de la poussière de pierre, de petits panneaux de signalisation ou des balises montrant la voie.

Les sentiers sociaux ne font pas partie du réseau officiel, mais nos visiteurs les confondent souvent avec des sentiers officiels et entretenus par les parcs. Vous pourriez vous perdre ou amener une autre personne à s’égarer! Ce qui peut être dangereux.

Les sentiers sociaux ne sont pas entretenus par les parcs. Les employés n’y enlèvent pas les arbres dangereux, ils n’y  patrouillent pas et ils ne les ont pas conçus pour suivre un parcours sécuritaire.

Si vous vous perdez ou vous blessez, beaucoup de temps pourrait s’écouler avant que l’on vous trouve. Nous vous recommandons de toujours rester sur les sentiers bien balisés et figurant sur les cartes des parcs.

Carte du sentier Twin Bridges.

Quitter les sentiers désignés accroît votre risque de tomber sur des espèces ayant des effets néfastes sur les humains. Vous pourriez accroître votre exposition aux tiques, qui vivent dans les zones herbeuses et boisées. Il pourrait également y avoir de l’herbe à puce. Ouache!

Ce que vous pouvez faire

Des études sont menées et des efforts de planification sont déployés pour tous les sentiers désignés créés dans le réseau de Parcs Ontario.

Restez toujours sur les sentiers désignés dans les parcs et demandez à vos amis de faire de même.