Le soleil se lève derrière de grands arbres à feuilles persistantes dans un champ enneigé.

Il n’y a pas de recherche comme la recherche « SNOW »

Dans le billet d’aujourd’hui, Helen McConnell, spécialiste du marketing et des communications au parc provincial Algonquin, explique ce qu’est « SNOW » et comment les données SNOW sont utilisées pour protéger nos parcs et les espèces qui y vivent.

Par un lundi glacial de mars, je me suis retrouvée à faire de la raquette avec notre biologiste du parc, en faisant crisser bruyamment neige tandis que nous suivions un « parcours SNOW » à travers la forêt de feuillus.

Un site de recherche intensif sur le réseau SNOW

Un parcours SNOW est un site de recherche. Celui-ci, dans le parc provincial Algonquin, a été mis en place pour le Snow Network for Ontario Wildlife (oui, l’acronyme est réellement « SNOW » – neige en français).

Le parc Algonquin est l’un des huit parcs provinciaux qui contribuent à ce projet de recherche, avec près de 60 sites de recherche SNOW actifs répartis dans l’ensemble du parc!

Un poteau en bois planté dans la neige, entouré d’un ruban adhésif rose et jaune.

Le jour où j’ai participé aux travaux SNOW, nous nous sommes rendus à chaque poste le long d’un site de recherche SNOW particulier pour enregistrer les données à chaque endroit.

Chaque site de recherche SNOW comporte 10 postes, espacés de 20 m, marqués par un ruban de signalisation identifiant un piquet muni d’une règle jaune vif.

La règle doit mesurer au moins un mètre de haut.

La raison en est que ces règles servent à mesurer l’épaisseur de la neige à cet endroit et que, dans ces régions de la province, la neige peut être très abondante!

Pourquoi SNOW mesure-t-il la neige?

Les mesures recueillies par SNOW sont utilisées pour calculer un « indice d’épaisseur de neige » (Snow Depth Index – SDI), y compris l’épaisseur de neige cumulée au cours de la saison entière.

Ces mesures sont des indicateurs clés de la rigueur de l’hiver. Par exemple, un SDI supérieur à 590 cm signifie un hiver « modérément rigoureux », tandis qu’un SDI supérieur à 760 cm représente un « hiver rigoureux ».

SNOW enregistre des mesures le long du site de recherche SNOW une fois par semaine, à partir de la première chute de neige en automne (ou le premier lundi de novembre) et jusqu’à ce que toute la neige ait fondu.

Un poteau métallique planté dans la neige dans une forêt

Outre les conditions météorologiques, les chercheurs enregistrent l’état de la neige croûtée – absence de croûte, légère croûte ou croûte suffisamment solide pour supporter une personne en raquettes.

À certains endroits, une sonde de pénétration de la neige (SPN) est utilisée pour imiter la pression exercée par le sabot d’un cerf de Virginie moyen sur le manteau neigeux. Cela permet de déterminer la capacité des cerfs à se déplacer dans les conditions enneigées.

Seulement un tiers des sites de recherche SNOW disposent d’une SPN – et le parc Algonquin est l’un d’entre eux!

Une tradition provinciale de science hivernale

Le travail de surveillance des hivers de l’Ontario par le biais d’un réseau d’enneigement est en cours dans la province depuis 1952.

Un sentier enneigé traversant une forêt avec un bouleau arcbouté sur le sentier

Aujourd’hui, le travail de SNOW est assuré par la Section de la recherche et de la surveillance en matière de faune du ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Les données recueillies permettent de surveiller l’impact des conditions hivernales sur les populations de cerfs et d’autres animaux sauvages de la province.

Le site de recherche SNOW le plus au sud se trouve dans le comté de Grey, tandis que le plus au nord se trouve à Moosonee.

L’équipe de la Section de la recherche et de la surveillance en matière de faune élabore des cartes sur la base des informations collectées :

Carte thermique de l’Ontario montrant l’épaisseur de la neige en 2019, la zone située au nord-est du lac Supérieur étant ombrée en rouge pour les chutes de neige cumulées les plus importantes.

Depuis l’an 2000, le site de recherche qui enregistre l’épaisseur annuelle la plus élevée « Red Rock » près de Wawa, dans le parc provincial Lac-Supérieur, avec des épaisseurs maximales qui dépassent régulièrement 120 cm.

Toutefois, l’épaisseur de neige la plus élevée jamais enregistrée a été de 204 cm en 1990 à Red Lake!

Notre recherche soutient notre faune

Les données du projet de réseau d’enneigement nous aident à prévoir la rigueur de l’hiver. Elles nous aident également à prendre de bonnes décisions sur la manière de gérer la santé de nos parcs et des espèces qui y vivent.

Cerf dans la neige

La recherche a contribué à l’élaboration de projets et de rapports tels que :

  • déterminer si les chutes de neige sont suffisantes pour réaliser des inventaires aériens d’orignaux – il est préférable d’avoir des chutes de neige fraîche pour voir les traces récentes d’orignaux et repérer les animaux individuels
  • comprendre la variabilité de la mobilité des loups tout au long de l’hiver et les effets en cascade sur les populations de cervidés

Lynx

  • modéliser l’adéquation ou l’hétérogénéité de l’habitat du lynx, de la martre d’Amérique et du pékan en Ontario afin de comprendre les schémas de répartition et la diversité génétique
  • déterminer la limite septentrionale de l’aire de répartition du cerf de Virginie en Ontario
  • évaluer la pertinence de l’habitat pour la réintroduction de dindons sauvages en Ontario

Un beau palmarès pour un projet de recherche aussi humble et modeste que le réseau de recherche SNOW!