Phare en arrière-plan d’arbres et de la rive.

Qu’est-ce qui se cache derrière un nom? Un aperçu historique des noms de deux parcs du Sud-Est de l’Ontario

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se cachait derrière le nom de votre parc préféré?

Parc provincial Voyageur

Le parc provincial Voyageur, le parc le plus à l’est de l’Ontario, situé sur la rivière des Outaouais (rivière Ottawa), a une histoire intéressante. Tout d’abord, Voyageur n’était pas le nom d’origine de ce parc.

Un commerçant de fourrures populaire

Établi en 1971, le parc Voyageur s’appelait initialement « parc provincial Carillon », d’après un habitant de la ville voisine du côté québécois de la rivière des Outaouais, Philippe de Carillon.

Eaux lacustres avec un rivage boisé, sous un ciel bleu.

Il possédait une parcelle de terre sur laquelle il a établi un poste illicite de traite des fourrures avec les coureurs des bois. Finalement, confondu avec un autre terrain de camping nommé parc Carillon au Québec, Voyageur a été renommé en 1994.

Une halte pour les explorateurs, les commerçants et les voyageurs

L’histoire de l’origine du nom de Voyageur remonte aux années 1600, lorsque la région était habitée uniquement par les Premières Nations. En fait, le nom « Ottawa» vient du mot algonquin « adawe », qui signifie « faire le commerce ». Les forêts autour de Voyageur abondant en pins, pruches et érables étaient denses, ce qui rendait les voyages par voie terrestre difficiles et par voie navigable plus faciles, faisant de la rivière des Outaouais une route commerciale populaire.

Rive avec location de canots offerte au loin.

Lorsque les colons européens sont arrivés, cette route a marqué la frontière entre le Haut et le Bas-Canada dans les années 1700-1800. À cette époque, le territoire qui est maintenant le parc provincial Voyageur est devenu une halte de choix pour les explorateurs, les commerçants de fourrures et les voyageurs.

Une vocation périlleuse

Les voyageurs étaient embauchés pour transporter des marchandises, y compris des fourrures, en canot vers différents postes de traite. La plupart travaillaient pour l’une des deux entreprises suivantes : la Compagnie de la Baie d’Hudson ou la Compagnie du Nord-Ouest.

Vue sur l’eau et le ciel depuis la plage.

Tout navigateur voyageant le long de la rivière des Outaouais devait franchir trois séries de rapides totalisant 13 km de long : les rapides de Carillon, les rapides de Chute-à-Blondeau et les plus dangereux, les rapides du Long Sault.

Marais avec des herbes.

Les voyageurs risquaient leur vie chaque jour pour s’assurer que les gens en aval disposent des approvisionnements nécessaires pour survivre et coloniser de nouvelles villes. En fin de compte, des routes ont été construites le long du littoral pour permettre le portage et contourner les rapides, et de nombreuses vies ont été épargnées.

Un lieu plus paisible aujourd’hui

Dans le parc provincial Voyageur des temps modernes, les jours de la traite des fourrures sont révolus depuis longtemps, mais les vestiges de l’époque peuvent encore être appréciés.

Jeune fille pêchant sur le rivage d’une grande étendue d’eau.

Que vous parcouriez les anciens sentiers de portage à travers des forêts vierges ou que vous goûtiez le silence du canotage dans l’une des baies tranquilles de la rivière des Outaouais, il existe de nombreuses façons de vous projeter dans le passé.

Parc provincial Presqu’ile

Une des questions que les visiteurs anglophones posent le plus couramment à nos employés est « What does Presqu’ile mean? » (Que signifie Presqu’ile?). Instinctivement, nous répondons « Almost an island » (Presque une île). Toutefois, le nom Presqu’ile signifie plus que cela.

Presqu’ile est une masse terrestre en forme de L qui s’avance dans le lac Ontario, avec trois de ses côtés bordés d’eau.

Phare en arrière-plan d’arbres et de la rive.

Notre nom est tiré du terme « presqu’île », autrement dit péninsule. Cependant, Presqu’ile n’a pas toujours été une péninsule.

Le tombolo

Il y a des milliers d’années, ce n’était qu’une île calcaire (maintenant les terrains de camping et l’aire de fréquentation diurne du parc) et un chenal la séparait du territoire continental. Peu à peu, ce chenal s’est rempli sous l’effet de courants changeants et d’une accumulation de sable, formant un pont terrestre également appelé tombolo.

Homme observant avec des jumelles.

Presqu’ile possède l’un des plus grands tombolos en eau douce du monde et cette formation terrestre unique explique pourquoi Presqu’ile présente une si grande biodiversité pour un si petit endroit.

Un habitat unique et précieux

Le tombolo présente de nombreux habitats différents, allant de la plage aux dunes en passant par le marais, la forêt ancienne et la prairie. Presqu’ile abrite des milliers d’espèces de plantes et d’animaux et agit comme une halte cruciale pour les insectes et les oiseaux migrateurs.

Un pluvier siffleur avec du sable sur le bec.

Cette petite parcelle de terre s’épanouit grâce à sa diversité et sa résilience aux conditions en constante évolution qui en font une péninsule du lac Ontario.

Une tournure tragique des événements

Un autre nom lié à la péninsule est Newcastle, le nom de la capitale du district qui devait être établie dans les années 1800.

La ville de Newcastle a commencé à se développer avec la construction d’un palais de justice entreprise dans l’espoir d’y tenir son premier procès en octobre 1804. Cependant, aucun procès ne devait être déferré au palais de justice et le projet de Newcastle a été abandonné lorsque le HMS Speedy – un navire transportant un meurtrier mis en accusation et des représentants du gouvernement de York (Toronto) à Newcastle – a sombré au large pendant une tempête. Il n’y a eu aucun survivant.

Personne en blouson rouge, observant le lac, photographiée de dos.

Puisque le seul moyen de se rendre à Newcastle à l’époque était en bateau, on a jugé inapproprié de faire de l’endroit la capitale compte tenu de la force des tempêtes et du péril que cela pouvait présenter. La capitale a plutôt été déplacée à Amherst, aujourd’hui Cobourg.

Diverses formulations

Bien que personne n’ait été crédité de l’appellation Presqu’ile, notre nom français était un équivalent courant de péninsule sur les cartes dressées par les explorateurs français comme Frontenac et La Salle.

Un groupe d’enfants et d’adultes participant à un programme à Presqu'ile.

La formulation concernant Presqu’ile a soulevé maintes discussions étant donné les nombreuses variantes relevées selon la carte consultée. L’endroit était connu sous le nom de Presque Isle de Quinte en 1798 puis Presque Isle Bay en 1840. En fin de compte, Presqu’ile Bay, Presqu’ile Park et Presqu’ile Point devinrent les noms standards de la péninsule en 1933.

Couple assis autour du feu, près d’un VR stationné sur emplacement de camping au bord de l’eau à Presqu'ile.

Au fil de son histoire, le nom de Presqu’ile a changé autant que son paysage. Néanmoins, Presqu’ile est toujours une aire florissante sur les Grands Lacs et un lieu d’activité important pour les oiseaux, les insectes, les plantes et les humains.