Une femme debout à côté d’une plage érodée

Quelle différence une année peut apporter!

Le billet d’aujourd’hui provient d’Yvette Bree, naturaliste au parc provincial Sandbanks.

Bon nombre de visiteurs se souviennent de l’année 2017 au parc Sandbanks comme l’année des niveaux d’eau élevés. Le long de nombreux autres lacs, le lac Ontario a atteint des niveaux record au printemps et au début de l’été, apportant d’importantes inondations.

Par conséquent, ce n’était définitivement « comme d’habitude ».

De l’eau partout

Oui, il y avait des effets négatifs, en particulier d’un point de vue humain.

Le terrain de camping Richardson et quelques autres terrains étaient fermés au début de la saison de camping.

Certaines places de stationnement, toujours difficiles à trouver lors des journées de plage achalandées, étaient inondées. La plage Sandbanks – maintenant connue sous le nom de plage Lakeshore – a été fermée tout l’été : ce n’était pas simple, puisque les niveaux d’eau élevés érodaient le rivage.

Une femme se tenant debout dans l'eau
Voici Yvette en 2017, qui se tient où la plage commençait

Les sentiers Dunes et Cedar Sands étaient fermés en raison des inondations massives.

Un homme en kayak sur l’eau près des arbres
Faire du kayak le long du sentier Dunes

Il est important de souligner qu’il s’agissait principalement d’un événement naturel : les fluctuations se produisent naturellement, apportant des changements à l’environnement que nous pensions néfastes.

Des amis improbables

Les pannes de Sandbanks constituent un habitat rare dans le monde caractérisées par une absence de poisons, ce qui est important pour certaines espèces aquatiques qui habitent là, entre autres. Mais le lac Ontario se déversant, l’eau – et le poisson – se sont déversés dans les pannes.­­

En tant que naturaliste du parc, j’étais stupéfaite et consternée au départ par la vue de poissons dans cet habitat, déstabilisant l’équilibre « naturel ». Mais pour revenir à cette année, les niveaux du lac sont plus « normaux », et le poisson est absent : les eaux peu profondes des pannes gèlent au cours de l’hiver et la nature règle le problème.

Une grenouille assise sur une feuille

Les places de stationnement inondées ont bien servies aux grenouilles et aux crapauds, coassant fortement, ce qui a mené une excellence saison de reproduction.

Cette année, on a observé et entendu davantage les grenouilles et les crapauds. Les niveaux d’eau élevés ont eu un effet positif sur les populations d’amphibiens pour de nombreuses années.

Il y a un changement dans l’air

Certains visiteurs du parc cette année ont également fait des commentaires sur les nombreux arbres morts ou en train mourir qu’ils ont observés. Les pins et les cèdres semblaient les plus touchés, mais pour quelle raison? Sont-ils malades?

Il s’avère que la plupart des arbres n’aiment pas vivre dans les terres humides, et c’est là que nombreux d’entre eux se trouvaient l’été dernier.

Des arbres rouges et gris en train de mourir parmi l’herbe jaune

Étant donné que les racines ne sont pas censées se trouver sous l’eau pour de longues périodes, beaucoup d’arbres n’ont pas survécus.

Mais c’est correct également. Dans les forêts, ces arbres seront remplacés par des jeunes arbres qui attendaient patiemment les rayons de soleil pour surgir du tapis forestier afin de pousser et devenir grands.

D’autres arbres poussaient près ou dans les terres humides, cela a rouvert ces secteurs et veille à la continuité de l’habitat de terres humides.

Sans une certaine intervention – les niveaux d’eau élevés, les personnes ou les castors, pour ne nommer que ceux-là – les terres humides se rempliront graduellement et seront remplacées par davantage d’habitat terrestre.

De nouveaux départs

Les inondations de l’an dernier ont renouvelé nos terres humides, qui se portent mieux que jamais.

Des fleurs mauves entourées d’herbe et de feuilles vertes

Il ne suffit que de jeter un coup d’œil aux fleurs dans les pannes du parc Sandbanks cette année pour voir à quel point elles se portent bien.

De mémoire, il s’agit des plus belles fleurs que j’ai observées, soit des touffes de spiranthes blanches parmi des teintes bleues et mauves de lobélies de Kalm, de gérardies et de gentianes frangées.

Peut-être qu’une année anormale était de ce que nous avions besoin pour avoir une année extraordinaire.