Pouvez-vous apprendre de nouvelles astuces à un vieux naturaliste?

Le blogue d’aujourd’hui provient de Tim Tulley, coordonnateur du programme Découverte au parc provincial Awenda.

Telle est la question.

Après avoir fait les choses d’une certaine manière pendant des dizaines d’années, puis-je rassembler les forces du changement et adopter une nouvelle façon d’enregistrer les données sur les espèces? Devrais-je soumettre ou non des données sur les espèces à iNaturalist?

J’ai décidé d’enquêter empiriquement de manière scientifique impartiale. Plus précisément, pourquoi tout ce tapage autour de iNaturalist de toute façon?

Voici ce que j’ai découvert…

En quoi consiste cette application?

Il s’agit littéralement d’une révolution « virtuelle » en matière de conservation, une application qui permet de collecter facilement des registres d’espèces en soumettant une photo. Tout le monde peut le faire, n’importe où sur la planète.

Visiteuse accroupie, utilisant l’application.

Si vous avez un téléphone cellulaire, un clic photographique (s’agit-il vraiment d’un clic?) et vous avez fait votre part pour la conservation. Prenez un instantané de toute espèce que vous rencontrez et téléchargez-le facilement avec l’application iNaturalist qui, incidemment, enregistre la position GPS de votre observation.

Pourquoi l’utiliser?

L’application iNaturalist est approuvée par les principaux organismes de conservation du monde entier, y compris Parcs Ontario et les données recueillies sont utilisées par les gestionnaires de la conservation et les scientifiques à un moment crucial de l’histoire vécue de la Terre.

La biodiversité de la planète est l’affaire de tout un chacun.

Une profusion de données!

Ce qui se limitait autrefois à une centaine de registres d’espèces, enregistrés par une poignée de passionnés, de naturalistes et de biologistes, est désormais un trésor de la science citoyenne renfermant des centaines de milliers de registres.

Capture d’écran des marqueurs d’identification du parc provincial Awenda dans l’application iNaturalist.
Capture d’écran d’Awenda dans l’application iNaturalist. Que d’observations!

Il y a quelques années à peine, l’identification des espèces nécessitait un processus méthodique et minutieux :

  • trouver et identifier une espèce sur le terrain avec des guides (imaginez… de vrais livres!)
  • prendre une photo
  • enregistrer un lieu
  • documenter le dossier écrit

Maintenant, il suffit d’un bouton d’écran tactile qui « clique ».

Peu importe que vous ne sachiez pas ce que vous avez photographié

La communauté d’experts et d’amateurs en ligne se penchera souvent sur l’espèce que vous avez vue et vous contactera pour confirmer une identification positive de « qualité scientifique » – souvent en quelques minutes seulement!

Capture d’écran depuis l’application iNaturalist
Exemple d’observation sans identification. Elle sera rapidement identifiée par un autre utilisateur!

En outre, un logiciel de reconnaissance d’algorithme doté d’une intelligence géographique peut réduire le nombre d’espèces similaires et vous « suggérer » une correspondance d’espèces.

J’ai observé de jeunes naturalistes dans les parcs qui ont adopté la nouvelle technologie avec enthousiasme (et de manière compétitive!). Une pléthore de nouveaux registres du parc – en particulier pour des groupes moins connus comme les insectes – est apparue à l’écran.

De nouvelles listes de contrôle virtuelles se forment sous vos doigts. Vous pouvez accéder à l’information sur les espèces de tout endroit, ou en ce qui nous concerne, de tout parc provincial.

Alors… qu’est-ce que j’attends?

J’ai pris ma première photo pour iNaturalist. Ma première image provenait intentionnellement d’un groupe de plantes, les verges d’or, dont il existe de nombreuses espèces similaires prêtant à confusion.

Je ne peux pas identifier visuellement les plantes avec les espèces sans prendre le temps de répondre aux questions dans un guide « clé » décrivant les caractéristiques et analysant leurs différences.

Verge d’or bleuâtre (Solidago caesia L.)
Verge d’or bleuâtre (Solidago caesia L.)

Nous n’avons pas de service cellulaire sur le terrain, je devais donc télécharger l’image une fois de retour au parc. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Je ne pouvais pas la laisser non identifiée. Je voulais en savoir plus.

J’avais amené Goldenrods of Ontario de John Semple. Semple a passé sa carrière botanique à étudier les verges d’or et les asters et il a mis au point une clé binomiale pour aider les passionnés comme moi à en apprendre davantage sur ce groupe d’espèces qui, de toute évidence, l’intéressait au plus haut point.

Aster à grandes feuilles (Aster macrophyllus)
Aster à grandes feuilles (Aster macrophyllus)

Je me suis rendu compte que j’aimais le processus d’identification « minutieux » et parfois frustrant. J’apprenais quelque chose de nouveau chaque fois que j’ouvrais un guide d’identification. Assis sur une pente sablonneuse baignée de soleil, dans le bonheur tranquille de l’automne, je passais 10 minutes privilégiées avec une espèce que je ne connaissais pas par son nom.

Photo de guides du randonneur.
Tant de guides du randonneur si utiles! Ils ne m’ont jamais déçu lorsque je les ai consultés.

J’ai fait des observations comparatives dans le livre et utilisé une pensée critique pour découvrir l’espèce en question. Sa hauteur : 40 cm. Feuilles spatulées à oblancéolées (allez-y et embellissez ma journée de naturaliste; cherchez le sens des termes!). Fleurons jaunes bien visibles et pétales ligulés. Verge d’or gris-vert avec de minces poils denses, présente dans un habitat sableux ouvert.

Verge d’or bleuâtre.

En qualité de naturaliste, rien n’est plus agréable que le processus d’apprentissage et de découverte.

Aster lancéolé (Aster lanceolatus) (1)
Aster lancéolé (Aster lanceolatus)

Tout au long de ma carrière, je me suis donné pour règle de ne pas révéler aux naturalistes du département le nom d’une espèce s’ils le demandaient, jusqu’à ce qu’ils aient tenté de l’identifier eux-mêmes.

Ces nouveaux naturalistes en étaient souvent frustrés, mais je ne croyais pas que l’identification instantanée soit gratifiante, car je savais qu’ils se souviendraient probablement du nom de l’espèce, alors que je les aurais privés d’une précieuse occasion d’apprentissage et d’interaction avec cette espèce.

Lente adoption

Peut-être ne pouvez-vous donc pas « apprendre » une nouvelle astuce à un vieux naturiste rouspéteur. Toutefois, vous pouvez le convaincre des avantages d’un outil de conservation facile à utiliser apportant une manne de données grâce à des applications pratiques.

Aster ponceau (Aster puniceus)
Aster ponceau (Aster puniceus)

J’admets que pour certains, dans ce monde numérique saturé, iNaturalist puisse être la porte ouverte vers un environnement de plein air et l’apprentissage de l’histoire naturelle.

Quant à moi, naturaliste grisonnant, je me dirige à contrecœur vers l’autoroute technologique. Je dirais qu’il y a place pour un guide d’identification et un téléphone cellulaire dans votre périple de naturaliste.

Mais ne vous attendez pas à ce que je vous dise de quelle espèce il s’agit sans un engagement à tenter de l’identifier vous-même… même en utilisant une application en ligne.

Placez-vous votre téléphone à côté de votre guide du randonneur dans vos bagages? Inscrivez-vous à iNaturalist ici.