L’importance de la recherche dans les parcs de l’Ontario

Vous êtes-vous jamais interrogé sur la recherche scientifique dans un parc provincial, ou avez-vous souhaité vous y consacrer? Le billet d’aujourd’hui, qui a été rédigé par Lindsey Boyd, écologiste stagiaire dans la Zone du Nord-Ouest, et Evan McCaul, écologiste adjoint principal de la Zone du Nord-Ouest, devrait répondre à vos questions.

Répartis dans l’ensemble de l’Ontario, nos 340 parcs provinciaux protègent 8,27 millions d’hectares de terres et 1,3 million d’hectares de lacs et de rivières. En plus des parcs, il existe également 295 réserves de conservation qui forment un réseau de zones protégées. Des mousses aux orignaux, les zones protégées sont la source d’interminables sujets et possibilités de recherche.

Sur le plan scientifique, les parcs provinciaux sont un endroit excellent pour effectuer des recherches. Les parcs peuvent servir de lieu de référence pour mesurer des conditions naturelles dans le cadre d’une étude de paysage plus générale, ou constituer un excellent endroit où étudier les conséquences du climat sur les espèces et les systèmes en un lieu où des pressions humaines telles que les routes, ou les niveaux de bruit, de lumière et de pollution de l’air, sont moindres.

Donc, vous aimeriez faire des recherches dans un  parc provincial?

Tout d’abord, bienvenue!

Nous sommes heureux que vous vous joigniez à notre réseau en pleine croissance réunissant les parcs et des chercheurs de l’extérieur. Mais avant de vous emparer de votre filet à libellules et d’enfiler vos bottes-pantalons, voici quelques choses que vous devez d’abord faire.

researchers in the pond

Pour effectuer des recherches dans un parc provincial (ou toute zone protégée de l’Ontario), vous devez remplir le formulaire du processus d’autorisation de recherches. Cela nous aide à garantir que les précieuses ressources naturelles et culturelles que protègent nos parcs ne subissent pas de dommages indus. Cela nous permet également d’établir des liens avec vous et d’officialiser une entente de partage d’information.

Les demandes pour effectuer des recherches dans une aire protégée peuvent être présentées ici.

Une fois votre demande reçue, le personnel de Parcs Ontario et des zones protégées de l’Ontario procéderont à l’examen. Le demandeur et le personnel s’entendront sur le cadre de référence de la recherche, une lettre d’autorisation sera envoyée au principal chercheur et la recherche pourra débuter.

Nous sommes en train de rationaliser cette approche, mais le processus d’approbation exige actuellement jusqu’à 60 jours. Comme beaucoup d’entre nous sommes ou avons été nous-mêmes des chercheurs, nous n’ignorons pas qu’il y a de nombreux obstacles logistiques pour la planification d’une saison de travail sur le terrain, mais plus le processus d’approbation débute tôt, mieux c’est pour tous les intéressés!

Une biologiste de Parcs Ontario au travail
Biologiste de Parcs Ontario au travail

Dès que la saison des recherches sur le terrain a pris fin, vient le temps du rapport.

Il faut présenter des données et un rapport. Pour les projets pluriannuels, tout changement proposé aux activités de recherche pour la saison suivante doit être noté.

Les données et les résultats figurant dans ces rapports sont extrêmement précieux pour les parcs, car nous pouvons les utiliser pour mieux protéger et gérer nos ressources. Comme l’Ontario possède un paysage immense et unique, la coopération est nécessaire en matière de recherche pour connaître le mieux possible notre paysage et nos espèces.

Vous voulez harmoniser votre recherche aux besoins de nos parcs provinciaux? Jetez un coup d’oeil à notre rapport sur les 10 principaux besoins en matière de recherche!

Pour savoir si vous avez besoin d’une autorisation pour vos recherches et comment l’obtenir, voyez ici.

Brève histoire des recherches dans les parcs

À notre connaissance, la plus ancienne mention de recherches dans un parc remonte aux années 1930, lorsqu’on a étudié le Touladi dans le lac Opeongo du parc Algonquin. Les activités de recherche ont connu une croissance importante dans les années 1970, vraisemblablement en raison de la popularité du mouvement écologiste et de l’expansion du réseau de Parcs Ontario, ce qui amenait une hausse du financement et de nouvelles subventions pour la recherche.

Nombre de permis approuvés pour effectuer des recherches dans les parcs provinciaux par décennie
Nombre de permis approuvés pour effectuer des recherches dans les parcs provinciaux par décennie

L’importance de la recherche dans les parcs est maintenant clairement reconnue par la loi. Un des principaux objectifs de Parcs Ontario est ainsi défini dans la Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation : « Faciliter la recherche scientifique et fournir des repères pour soutenir la surveillance des changements écologiques du paysage plus étendu. »

Au cours des 10 dernières années, les activités de recherche approuvées dans la province se sont accrues d’un peu plus de 140 %. Il y a cependant lieu de noter qu’une partie de cette hausse peut être attribuable à une augmentation de l’utilisation du processus d’attribution de permis.

Toutes les recherches scientifiques réalisées par des membres du personnel du Ministère et par des chercheurs de l’extérieur sont extraordinairement précieuses pour permettre au personnel des parcs de prendre des décisions de gestion sur une base scientifique.

Recherches sur un rapace fascinant : le Project Peregrine (projet faucon pèlerin)

L’étude du faucon pèlerin est un exemple de recherches en cours dans les parcs de l’Ontario. Le Project Peregrine, qui a lieu dans le nord de l’Ontario, est coordonné depuis 1989 par les naturalistes du groupe Thunder Bay Field Naturalists. L’objectif premier de ce travail est de surveiller les populations de faucons pèlerins du bassin du lac Supérieur.

Faucon

Ces recherches sont particulièrement importantes parce que le faucon pèlerin a disparu de cette région dans les années 1960 à cause de son exposition au DDT, un  pesticide, ce qui a causé un effondrement de la population. Le statut d’espèce disparue est donné aux espèces qui ne sont plus présentes dans un  secteur qu’elles habitaient auparavant.

De 1989 à 1996, 87 jeunes faucons pèlerins ont été placés dans des cages d’élevage et relâchés dans leur habitat de falaises. De 1996 à aujourd’hui, ces faucons et leurs petits ont été étroitement surveillés.

Un chercheur redescend vers leur nid les oisillons qui viennent d'être bagués
Un chercheur redescend vers leur nid les oisillons qui viennent d’être bagués

Surveiller ces oiseaux n’est pas aisé, parce qu’ils préfèrent nicher sur les parois de falaises abruptes. Chaque année, on examine en hélicoptère les sites de nidification des faucons pèlerins. D’adroits grimpeurs descendent en rappel des falaises pour recueillir de nouveaux oisillons, qui sont bagués et évalués.

Jusqu’ici, en 2017,  27 territoires occupés ont été identifiés dans 11 parcs provinciaux du nord-ouest de l’Ontario. Cela donne au personnel des parcs la possibilité de contribuer à ces recherches et d’apprendre d’experts comment protéger ces oiseaux et leur habitat.

Petit faucon pèlerin qui vient d'être bagué
Petit faucon pèlerin qui vient d’être bagué

La bonne nouvelle, c’est que la population de faucons pèlerins a récupéré lentement!

Chaque année, on en apprend davantage sur les territoires du faucon et sur les couples reproducteurs de cette population. Brian Ratcliff, coordonnateur de projet, affirme que, depuis le début de ce projet, 600 petits faucons pèlerins ont été bagués.

Apprenez-en davantage ici sur le Project Peregrine.

Diagramme montrant le niveau de danger des espèces en voie de disparition
Le faucon pèlerin n’est désormais plus une espèce en voie de disparition, mais simplement une espèce préoccupante!

En date de 2011, le faucon pèlerin, qui était en voie de disparition, est devenu simplement une espèce préoccupante en Ontario. Ce n’est qu’un des nombreux exemples de ce que permet la recherche dans les parcs de l’Ontario. C’est magnifique!