Les yeux vers le ciel – avril 2017

Bienvenue à la série « Les yeux vers le ciel » de Parcs Ontario. Cet espace (<– vous voyez ce que nous avons fait là?) couvrira un vaste éventail de sujets astronomiques, et particulièrement ce qu’on peut voir dans les ciels purs de nos parcs provinciaux.

Pour nous en Ontario, avril est un mois de transition entre le temps hivernal et le temps printanier. La neige commence à fondre, les lacs commencent à dégeler et, à la fin du mois, les premiers bourgeons peuvent apparaître sur les arbres. Grâce à l’heure d’été, le soleil se couche et se lève maintenant plus tard, et nous avons davantage de temps pour profiter des activités du jour.

Voici nos faits saillants astronomiques en avril 2017 :

La lune

moonrise

Les phases de la lune en avril sont les suivantes :

  • Premier quartier le 2 avril
  • Lune gibbeuse croissante le 5 avril
  • Pleine lune le 11 avril
  • Lune gibbeuse décroissante le 13 avril
  • Dernier quartier le 18 avril
  • Nouvelle lune le 25 avril
  • Premier croissant le 28 avril

Les planètes

Vénus n’est plus visible le soir, et ne l’est maintenant que dans le ciel du matin (mais pas pendant quelques semaines en avril). Mercure est cependant bien visible au début du mois, avant de passer aussi sous l’horizon occidental au coucher du soleil.

mercuryComme Vénus, Mercure passe par des phases dans son orbite autour du soleil. Également, à l’instar de Vénus, Mercure peut être aperçue dans le ciel du soir, et parfois  le matin, mais elle n’est jamais visible trop loin du soleil.

Contrairement à Vénus, Mercure n’a pratiquement pas d’atmosphère et sa vitesse de rotation est très étrange. Mercure est en résonance avec le soleil (ce qu’on appelle une résonance de marée); elle tourne sur elle-même trois fois en effectuant deux révolutions autour du soleil. En raison de ce comportement singulier, il y a des moments où le soleil semble ne jamais se déplacer tel que vu depuis la surface de Mercure.

Mercure, la planète la plus proche du soleil, n’est jamais très loin de celui-ci. Il est donc assez difficile de la voir (bien qu’il s’agisse en fait d’une des planètes les plus brillantes). Le meilleur moyen de voir Mercure est de la chercher lorsqu’elle est loin du soleil (le 1er avril, par exemple) et de veiller à avoir devant vous un grand horizon occidental, comme depuis les terrains de camping Agawa Bay, dans le parc provincial du Lac-Supérieur.

Constellations en vedette : les Ourses et un Dragon

Dans le billet du mois dernier, nous avons parlé des constellations qui sont bien visibles au printemps : le Lion, le Cancer et la Chevelure de Bérénice (reine d’Égypte). Ce mois-ci, nous nous intéresserons surtout à deux des constellations les plus connues, et une des plus longues, visibles dans le ciel nocturne : la Grande Ourse et la Petite Ourse.

La Grande Ourse (Ursa Major)

Certains la connaissent sous le nom de « grande casserole » (on dirait plutôt une louche), mais cette constellation est normalement associée aux ours.

D’après une tradition haudenosaunee, les quatre étoiles du rectangle ont la forme d’un ours, alors que trois autres étoiles représentent trois chasseurs qui sont à ses trousses. Le premier chasseur, le plus proche de l’ourse, est Merle (un oiseau complètement noir). L’étoile-chasseur suivante est Mésange à tête noire, et la plus éloignée de l’ourse est Mésangeai.

bear constellation
La poursuite des chasseurs est évidente d’après le mouvement des constellations au fil des saisons (les étoiles paraissent toutes tourner dans le sens horaire autour de l’étoile Polaire, ou étoile du Nord).

Le trio poursuit l’ourse du printemps à l’automne, l’ourse distançant constamment les chasseurs, Mais à l’automne l’ourse, fatiguée, s’arrête et combat les chasseurs. À ce moment, Merle tire une flèche à l’ourse et la blesse. Le sang de l’ourse tombe sur les arbres, ce qui explique pourquoi ils changent de couleur en cette saison. De la même manière, le sang de l’ourse recouvre complètement Merle. Alors que celui-ci fait de son mieux pour se débarrasser du sang, un filet rouge demeure en permanence sur sa poitrine, d’où le fait que les merles ont aujourd’hui la poitrine rouge.

La mythologie classique voit également dans cette constellation une ourse, d’où le nom d’Ursa Major, ou « Grande Ourse ». L’histoire de la Grande Ourse vient de celle de Callisto et Arcas. Callisto a été transformée en ourse par l’épouse jalouse de Zeus, Héra, et elle était sur le point d’être tuée par son fils Arcas, qui ne reconnaissait pas sa mère sous sa forme d’ourse. Au moment où celui-ci s’apprêtait à transpercer Callisto d’un coup de lance, Zeus s’émut et transforma la mère et le fils en deux constellations : « Ursa Major » (la Grande Ourse) et « Ursa Minor » (la Petite Ourse).

Dans nos ciels pollués par la lumière, il est difficile de voir toutes les étoiles pâles qui constituent le corps de la Grande Ourse. Toutefois, nous pouvons voir l’énorme queue et la partie médiane de l’ourse, qui forment ce qu’on appelle la « grande casserole ». Chose amusante, l’élément le plus visible de la Grande Ourse – sa longue queue – est presque complètement absente chez les ours qui arpentent nos étendues sauvages aujourd’hui.

Trouver le Nord grâce à la Grande Ourse

Étape 1 – Trouver la Grande Ourse

Pour trouver la Grande Ourse, essayez de localiser les quatre étoiles formant un rectangle (qui constituent le récipient de la casserole / le corps de l’ourse), puis essayez de trouver trois étoiles qui forment un triangle vers la gauche du récipient (qui constituent le manche de la casserole).

Étape 2 – Trouver les Gardes

Trouvez les deux étoiles du récipient qui sont à l’opposé du côté où le manche y est fixé. On appelle parfois ces deux étoiles, « Dubhe » et « Merak », les « Gardes ».

Étape 3 – Trouver l’étoile Polaire

Utilisant la distance entre les Gardes comme guide et continuant dans la direction que ces étoiles indiquent, jusqu’à un point à peu près à mi-chemin vers le zénith, déplacez votre regard sur environ cinq fois la distance entre les Gardes. Vous devriez être en train de regarder l’étoile Polaire.

Étape 4 – Trouver le Nord

Une fois que vous avez trouvé l’étoile Polaire, suivez simplement une ligne directement vers le sol. Ce sera le Nord. Comme ces constellations sont toujours visibles en Ontario, quel que soit le moment de la nuit ou du jour, tout au long de l’année, vous pourrez vous servir de cette technique pour trouver le Nord avec un degré de précision assez élevé.

Le Dragon

La dernière des constellations que nous examinons dans l’édition d’avril de « Les yeux vers le ciel » est celle du Dragon.

draco

Dans la mythologie grecque, le Dragon est Ladon, à qui Héra confie la tâche de garder ses pommiers. Hercule, dans le cadre de ses 12 travaux, a dû rapporter certaines des pommes de l’arbre et tuer le dragon. Aujourd’hui, la constellation du Dragon figure en bonne place parmi les étoiles septentrionales, et la constellation d’Hercule (dont il sera question dans une prochaine édition) se trouve près de sa tête.

Thuban (l’ancienne étoile du Nord)

Une des étoiles les plus brillantes du Dragon – Thuban – se trouve entre le récipient de la « petite casserole » et les étoiles Mizar et Alcor. Comme les pôles de la Terre se déplacent lentement au fil des millénaires (ce que nous appelons la précession), c’est Thuban, et non l’étoile Polaire, qui était en fait l’étoile du Nord entre environ 4000 et 2000 av. J.-C. Un couloir de beaucoup de pyramides égyptiennes était aligné en direction de Thuban, l’étoile du Nord!

Pluies de météores

shoreline tent, starry skiesLa pluie de météores des Lyrides

La pluie de météores des Lyrides atteint son apogée dans la nuit du 21 au 22 avril, plusieurs dizaines de météores étant visibles par heure dans le ciel du petit matin. Ces météores semblent avoir leur origine dans la constellation de la Lyre, laquelle est plus visible l’été.

Les bolides de la fin d’avril

Lorsqu’un météore devient très brillant, plus brillant que Vénus, on lui donne le nom de bolide!

Pour des raisons que la science n’a pas parfaitement élucidées, on peut voir un grand nombre de bolides au cours de la dernière semaine d’avril. Ces météores n’ont aucun lien avec ceux qui viennent de la Lyre, car ils sont plus lents et plus brillants et semblent venir du Corbeau (beaucoup plus au sud au printemps). Donc, entre les Lyrides et les bolides de la fin d’avril, l’observateur devrait pouvoir profiter d’une ou deux semaines remarquables en fin de ce mois d’avril pour examiner le ciel nocturne.

Ceci complète notre examen du ciel d’avril…

N’oubliez pas de vous habiller chaudement pour profiter du ciel de nos parcs. Les étoiles attendent ceux et celles qui font un effort pour les admirer!