Les troncs d’arbres abattus servent d’habitat à la salamandre cendrée

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Laura Sagermann, chargée des programmes éducatifs du patrimoine naturel au parc provincial Bon Echo .

Partout en Ontario, nos parcs provinciaux protègent un vaste éventail d’écosystèmes et d’habitats de l’impact des activités humaines, du développement urbain et d’autres menaces environnementales.

Toutefois, ces zones protégées ne sont pas à l’abri des espèces envahissantes. Il s’agit d’espèces non indigènes qui ont été introduites (soit volontairement, soit accidentellement) et qui ont une incidence néfaste sur une région.

À Bon Echo, la plus récente espèce envahissante découverte est la combinaison insecte-champignons responsable de la maladie corticale du hêtre.

Qu’est-ce que la maladie corticale du hêtre?

La maladie corticale du hêtre est une maladie causée par l’association d’un insecte et de champignons qui ont été introduits en Amérique du Nord dans les années 1890 en provenance d’Europe. Elle est provoquée par la cochenille du hêtre et par un champignon provoquant un chancre, qui se nourrissent de l’écorce de l’arbre, y pénètrent par les blessures qu’ils ont ainsi causées et finalement se répandent pour infecter et tuer la partie intérieure du tronc de l’arbre.

tree with beech bark disease

Bien qu’un arbre infecté par la maladie corticale du hêtre puisse avoir l’air en santé de l’extérieur, l’intérieur est souvent en train de pourrir lentement – ce qui peut provoquer sa chute inopinée.

La maladie corticale du hêtre et son incidence sur la forêt de Bon Echo

Le négatif :

La densité des hêtres sur le terrain de camping Hardwood Hill, à Bon Echo, est élevée. C’est donc malheureusement un endroit de prédilection pour la cochenille du hêtre et le champignon à l’origine du chancre. Depuis la découverte de la maladie corticale du hêtre à Bon Echo en 2009, près de 300 arbres dangereux ont été coupés – arbres se trouvant près des chemins, des terrains de camping et des installations sanitaires.

tree with beech bark disease

Les arbres infectés par la maladie corticale du hêtre qui se trouvent plus loin des activités publiques ont été laissés en place pour préserver aussi longtemps que possible l’intégrité de la forêt.

Le positif :

Bien qu’il soit malheureux qu’autant de hêtres aient dû être abattus dans le parc, ils ne seront pas perdus.

La plupart de ces arbres ont été laissés sur place, au sol, où ils joueront un nouveau rôle. Au fur et à mesure que ces arbres morts se décomposeront, ils deviendront un merveilleux habitat pour de nombreuses espèces d’insectes, de limaces, de champignons, de mousses et de salamandres.

salamander

Ce printemps, les employés du parc Bon Echo ont inspecté un certain nombre de hêtres à Hardwood Hill qui avaient été coupés un an auparavant.

Sous ces troncs en décomposition, ils ont découvert de nombreuses créatures qui prospéraient dans l’atmosphère fraîche et humide qu’ils procuraient – et parmi elles des salamandres à dos rouge!

salamanders

Au service de l’intégrité écologique

Un des objectifs de Parcs Ontario est de préserver les écosystèmes de l’Ontario en veillant à ce que les zones protégées par nos parcs demeurent le plus naturelles possible. Si un écosystème est équilibré et dans un état durable caractéristique de son environnement naturel, c’est un un écosystème intact.

heron in wetland

Étant donné que l’insecte et les champignons responsables de la maladie corticale du hêtre ont été introduits en Ontario par des humains, il est impossible d’assurer une intégrité écologique totale dans des zones infectées comme Hardwood Hill. Toutefois, le personnel de Bon Echo fait constamment tout ce qu’il peut pour préserver le plus possible (et dans le cas qui nous occupe créer) des habitats pour les espèces indigènes de l’Ontario, afin que nos parcs soient aussi sains, équilibrés et naturels que possible.

Vous entendrez des histoires d’intégrité écologique dans tous les parcs que vous visiterez : les écopassages dans le parc The Pinery, les clôtures pour les tortues sur le bord des routes, dans le parc Algonquin,  et le programme de surveillance du pluvier siffleur dans le parc Wasaga Beach en sont des exemples.

Si vous êtes curieux de savoir ce que nous faisons pour protéger les écosystèmes ou contrôler les espèces envahissantes dans un parc, posez des questions à un membre du personnel de Parcs Ontario lors de votre prochaine visite! En attendant, voici quelques-unes des façons dont VOUS pouvez aider.