Les oiseaux forestiers du parc Misery Bay

Le billet d’aujourd’hui nous provient de Dave Sproule, spécialiste des programmes éducatifs du patrimoine naturel.

Une excursion au parc provincial Misery Bay sur la charmante Île Manitoulin est toujours un bonheur. Y aller durant la migration printanière l’est doublement.

La grande île (Manitoulin est la plus grande île en eau douce du monde) est un point névralgique pour les oiseaux migrateurs qui se dirigent vers le nord pour l’été.

Oiseau chanteur ayant une base blanche et des rayures brunes et noires, perché sur une branche de cèdre.
Bruant chanteur

L’île est située au nord du lac Huron et, tout comme la péninsule Bruce, elle sépare la baie Georgienne de la partie principale du lac. Elle constitue une voie de migration naturelle pour les oiseaux qui traversent les Grands Lacs, ainsi qu’une importante zone d’alimentation pour les oiseaux fatigués.

Zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) de Manitoulin

Sur la route menant de la partie continentale à Misery Bay, qui se trouve sur la côte sud-ouest de Manitoulin, l’autoroute 540 traverse une route en remblai qui divise la baie Wolsey du chenal Nord du lac Huron.

Carte de l’île Manitoulin – les ZICO sont encerclées en rouge
ZICO (zones importantes pour la conservation des oiseaux et de la biodiversité) de l’île Manitoulin

C’est un excellent endroit où s’arrêter (il y a une aire de pique-nique pratique à l’extrémité sud de la route en remblai). Une grande partie de la côte nord de l’île Manitoulin, y compris la baie Wolsey, est une zone importante pour la conservation des oiseaux et de la biodiversité (ZICO).

De l’observation et encore de l’observation dans la ZICO!

Au début de mai, on a pu voir une bande de 500 garrots communs, ainsi qu’une douzaine de petits garrots, de grands harles et de harles huppés (deux espèces de canards pêcheurs à bac dentelé), quelques-uns des premiers huards à se pointer ce printemps et plusieurs grèbes esclavons au plumage remarquable et aux yeux rouge cramoisi.

Une bande de 30 hirondelles bicolores a fait de l’acrobatie au-dessus du pont en attrapant les premiers insectes à éclore.

La sauvagine a des plumes blanches sous le ventre et des plumes noires sur le dos. La tête est en grande partie noire, avec une tache blanche à l’arrière.
Le petit garrot niche dans de vieilles cavités de pics, particulièrement celles fabriquées par le pic flamboyant

La zone, située près du lac, compte généralement plusieurs balbuzards pêcheurs nicheurs, car ce sont des rapaces pêcheurs. Au cours des dernières années, on y a même vu une grande aigrette.

Deux balbuzards pêcheurs perchés sur un grand nid contenant quelque chose qui pourrait être un poisson.

Balbuzards pêcheurs et poisson fraîchement pêché dans un grand nid de branches

La route en remblai sert aussi de goulet migratoire pour les oiseaux forestiers, et les arbres grouillent d’activités avec les fauvettes qui chassent les insectes.

Dans le parc

Le parc provincial Misery Bay abrite divers habitats, notamment les eaux libres du lac Huron et de Misery Bay, les plaines calcaires rases, appelées alvar, et une forêt mixte dense, lesquelles sont parsemées de flaques temporaires au printemps.

Ornithologue amateur portant un blouson bleu et une casquette noire, debout derrière un télescope d’observation posé sur un trépied, regardant par-dessus un marais par un temps gris.
Observation d’oiseaux au fond de la baie avec un télescope

Le parc, classé réserve naturelle provinciale pour ses valeurs exceptionnelles du patrimoine naturel, renferme la plus grande zone humide sur l’île Manitoulin, laquelle est considérée comme une terre d’importance provinciale.

Abri d’un habitat rare à l’échelle mondiale

L’alvar, l’autre habitat clé que le parc protège, est un habitat très rare dans le monde. L’habitat des alvars de Misery Bay est composé de ce qui suit :

  • Alvar arboré – ressemble à une forêt clairsemée où les arbres ont trouvé des fissures assez larges dans le calcaire pour les soutenir
  • Alvar de prairie ouvert – ressemble à un champ gazonné
  • Plaine sur substratum rocheux – ici, les plantes vivent dans les fissures et doivent travailler pour survivre aux inondations printanières, à la chaleur estivale et au froid hivernal
Deux personnes marchent le long d’une plage de substrat rocheux et de sable par une journée où le ciel est tout bleu. Il y a une forêt de conifères à gauche et de l’eau à droite.
Le sentier côtier de l’alvar longe le rivage de Misery Bay

Pour les visiteurs de Misery Bay

Des personnes marchent sur la promenade vers une forêt de conifères par une journée où le ciel est tout bleu.

Il n’y a pas de terrain de camping dans le parc parce que les réserves naturelles sont généralement juste assez développées pour permettre une certaine appréciation de leurs valeurs du patrimoine naturel.

Le parc provincial Misery Bay offre un petit centre de la nature et environ 15 km de sentiers pour la randonnée pédestre et l’observation des oiseaux.

Le parc est exploité avec l’aide de bénévoles extraordinaires des amis de Misery Bay, un groupe d’amants de la nature dévoués.

Oiseaux à observer à Misery Bay

Du centre d’accueil à la rive du lac Huron et au « pavillon des amis » bien situé (un bon endroit où se reposer, prendre une collation et observer les oiseaux), le sentier croise des parcelles d’alvar ouvert (pavement calcaire) qui apparaissent dans la forêt.

On y retrouve les espèces suivantes :

  • Grive solitaire
  • Sittelle à poitrine rousse et sittelle à poitrine blanche
  • Roitelet à couronne dorée
  • Mésangeai du Canada
  • Grand pic

Vous aurez également la chance de voir et d’entendre plusieurs espèces de magnifiques parulines :

  • Paruline à croupion jaune
  • Paruline noir et blanc
  • Paruline à tête cendrée
  • Paruline à flancs marron
  • Paruline à gorge orangée
  • Paruline à joues grises
  • Paruline jaune
Petit oiseau jaune, noir et blanc sur une branche au printemps.
Paruline à tête cendrée

Vous pourriez voir également une gélinotte huppée et, selon l’heure de la journée, vous pourriez entendre le grand-duc d’Amérique et la petite nyctale.

Grenouille marbrée gris et vert s’agrippant à une petite branche.
Le cri de la rainette versicolore sonne remarquablement comme celui d’un oiseau

Dans cette zone, on entend aussi d’autres chants pouvant parfois confondre les gens qui s’attendent à voir des oiseaux. La rainette versicolore dont le cri est souvent mépris pour celui d’un oiseau est un tel usurpateur.

Sauvagines, oiseaux de rivage et échassiers

Du pavillon des amis, vers le nord et le sud le long du sentier côtier de l’alvar qui longe le rivage est protégé de Misery Bay, se trouve un important habitat marécageux qui se caractérise par une vie riche en insectes et en activités d’oiseaux.

Trois oiseaux de rivage (blancs à dos gris et col noir) dans une zone à végétation clairsemée.
Des pluviers semipalmés traversent un alvar à végétation clairsemée le long de la côte de Misery Bay

Durant les saisons des eaux libres, on voit régulièrement des oiseaux migrateurs qui visitent cette zone pour se reposer et se nourrir, dont plus de vingt espèces d’oiseaux de rivage (tels que le pluvier semipalmé, montré ci-dessus). On a repéré onze grèbes esclavons ici au début de mai, ainsi que plusieurs couples de magnifiques canards pilets, grands harles et harles couronnés.

Environ douze sauvagines descendant une plage de sable vers l’eau bleue de la baie. Il y a des conifères en arrière-plan.
Une famille de grands harles se repose sur la plage au parc Misery Bay

Les oiseaux de rivage et les échassiers visiteurs comprennent également ce qui suit :

  • Marouette de Caroline
  • Grue du Canada
  • Grand chevalier
  • Petit chevalier
  • Grand héron du Pacifique
Deux grands échassiers bruns dans un marais avec des conifères et un ciel bleu en arrière-plan.
Des grues du Canada nichent dans une zone humide d’importance provinciale du parc Misery Bay, la plus grande sur l’île Manitoulin

Et l’observation continue…

Un aigle à tête blanche, un busard Saint-Martin et un faucon émerillon constituent le contingent des oiseaux de proie à Misery Bay. Durant la saison de reproduction, trois espèces de mouettes, une sterne et diverses espèces de canards s’y établissent généralement.

L’élégant canard pilet. Photo : Yvette Bree
Une paruline à couronne rousse, l’un des nombreux visiteurs au chant mélodieux du parc

De nombreuses espèces de la « lisière » utilisent le point de rencontre entre la lisière de la forêt et l’alvar ouvert ou l’eau, tandis que d’autres oiseaux préfèrent l’intérieur de la forêt profonde du parc.

Jusqu’à présent, les visiteurs hâtifs sont les suivants :

  • Paruline à croupion jaune
  • Paruline à couronne rousse
  • Bruant chanteur
  • Roitelet à couronne rubis
  • Roitelet à couronne dorée
  • Moqueur roux
  • Moucherolle phébi

De bons conseils pour l’observation des oiseaux à Misery Bay

Les tyrans tritris sont réputés pour chasser les insectes depuis des perchoirs dans l’alvar.

Fleurs jaunes sortant de petits pédoncules verts, poussant à travers un sol mousseux et rocailleux. Un monarque est perché sur l’une des fleurs.
Un monarque migrateur goûte à un hyménoxys herbacé (aussi appelé « or de Manitoulin »)

C’est aussi un excellent endroit pour voir divers papillons en saison qui profitent des nombreuses plantes à fleurs du parc, comme le rare hyménoxys herbacé (aussi appelé « or de Manitoulin ») et la magnifique gentiane frangée.

Fleur jaune unique au centre orange, avec de la verdure en arrière-plan.
L’hyménoxys herbacé qui est habituellement rare se trouve en abondance à Misery Bay. Sur l’île Manitoulin, l’hyménoxys herbacé est aussi appelé « or de Manitoulin »

Où que vous choisissiez d’aller ce printemps pour voir des oiseaux en vol, bonne observation d’oiseaux!