Rebecca enlevant des roseaux dans l’eau.

La vie d’une intendante des ressources

Le billet d’aujourd’hui provient de Rebecca Rogge, une intendante des ressources voyageant dans la zone du Nord-Est.

J’ai commencé à travailler dans le cadre du programme d’intendance des ressources de la zone du Nord-Est en 2011. Cela semble faire une éternité.

À ce moment-là, c’était un poste plus ou moins nouveau à Parcs Ontario. Le programme n’existait que depuis quelques années, et les intendants étaient peu nombreux.

Plusieurs parcs ont été créés en 1999, la plupart étant des parcs provinciaux « non opérationnels ». Ceux-ci ne comptent généralement aucune installation ni aucun employé à plein temps. Un bon nombre protègent les cours d’eau à vocation récréative, et les réserves naturelles protègent la flore, la faune et les paysages géologiques rares.

C’est dans ces endroits magnifiques et diversifiés que les intendants des ressources passent la plupart de leur temps.

Quel est donc notre rôle?

Les intendants des ressources sont comme des gardiens de parc itinérants. À l’occasion, des gardiens de parc en formation, qui se promènent d’un parc à l’autre, nous accompagnent. Nous documentons, cartographions, éduquons et faisons appliquer les règles dans ces endroits fortement sous-développés.

Promenade en bateau sur la rivière Témagami.

Nous sommes les yeux et les oreilles des gestionnaires de parc et les ressources sur le terrain.

Dans la zone du Nord-Est, nous pouvons travailler n’importe où entre Muskoka et la baie James, de la frontière du Québec au lac Supérieur. C’est un travail difficile, car nous nous retrouvons dans un nouvel endroit presque chaque jour.

Il faut du temps pour apprendre à connaître ces endroits en lisant des plans d’aménagement, en examinant des cartes et en parlant aux surintendants, aux planificateurs et aux écologistes. Notre travail comporte tellement de facettes!

Enlèvement d’alliaires officinales, une espèce envahissante, au parc provincial Killbear.
Enlèvement d’alliaires officinales, une espèce envahissante, au parc provincial Killbear

Cela étant dit, c’est un travail très enrichissant. Nous avons l’occasion de voir tout ce que Parcs Ontario a à offrir. Nous accomplissons diverses tâches, notamment :

  • installer des clôtures pour les espèces en péril;
  • dégager les portages;
  • cartographier les emplacements de camping et les sentiers;
  • enlever les plantes envahissantes.
Débarquement du train pour commencer à pagayer sur la rivière Missinaibi.
Débarquement de l’équipement de train pour entamer une excursion sur la rivière Missinaibi

Comme les endroits où nous travaillons sont éloignés, nous devons être autonomes et bien préparés. Aujourd’hui, je peux me rendre au travail en canot, demain en VTT et, la semaine prochaine, en train ou en avion.

Moments marquants

Le sauvetage d’un faon exténué sur le point de se noyer et l’assistance portée à plusieurs randonneurs et canoéistes égarés comptent parmi les moments marquants les plus valorisants de ma carrière à titre d’intendante des ressources.

Un faon qui peine à traverser la rivière.

J’ai dégagé des sentiers dans des parcs éloignés après qu’un orage ait bloqué un grand nombre de portages, et j’ai effectué une excursion de canotage en train sur la rivière Missinaibi (l’une des plus longues rivières de nos parcs provinciaux, désignée rivière du patrimoine canadien).

Dégagement d’un gros arbre dans un sentier de portage.
Dégager les sentiers est un processus sans fin

Au cours de la seconde année, j’ai trouvé une note laissée sur mon camion à un poste de déchargement d’ordures pré-établi, m’informant de surveiller le ciel, car un avertissement de tempête était en vigueur. Juste au moment où je finissais de dégager le portage des chutes Talon en vue de la prochaine course de canot de la rivière Mattawa, une tempête s’est déchaînée, et mon partenaire et moi sommes allés nous abriter tandis que les arbres autour de nous et la pluie nous aveuglaient pratiquement.

Dix minutes plus tard, la tempête s’est calmée, nous laissant encore une fois la tâche de dégager d’autres arbres tombés du portage le plus difficile sur cette route des fourrures historique.

Le moment le plus marquant

Plus récemment, mes collègues et moi avons aidé une équipe d’incendie à éteindre des feux de forêt au parc provincial Noganosh Lake, causés par des feux de camp abandonnés. Nous avons recueilli les membres de l’équipe près d’une aire de posé d’hélicoptère située à côté de l’autoroute et les avons amenés en bateau, avec leur équipement, jusqu’au site.

La fumée provenant du feu de forêt Parry Sound 33 couvre le ciel.

L’année dernière, mes collègues et moi avons aidé à assurer la sécurité du public durant le feu de forêt Parry Sound 33 près de la rivière des Français, en veillant à ce que les routes fermées près du feu restent fermées.

Le plan de l’année

Cette année, un étudiant et moi nous emploierons à évaluer et à enlever les espèces envahissantes dans nos parcs. Ces plantes sont responsables de la réduction de la biodiversité dans ces endroits particuliers.

Rebecca enlevant des roseaux dans l’eau au parc provincial La Cloche.
Il ne faut pas avoir peur de se mouiller dans ce secteur d’activité

Oh, les endroits où vous irez

Depuis que nous avons commencé en 2007, le programme d’intendance des ressources a beaucoup changé.

Nous ne sommes plus seulement que quelques individus dans un emplacement inconnu dans le Nord-Est. Il y a maintenant des intendants des ressources dans d’autres régions de Parcs Ontario.

Pour la prise d’une photo, le personnel se tient debout derrière une clôture nouvellement installée qui servira à protéger les espèces en péril.
Installation d’une nouvelle clôture pour protéger les espèces en péril

Au fil des ans, un bon nombre de mes collègues sont devenus des planificateurs, des agents de conservation et des surintendants de parc.

La prochaine fois que vous nous apercevrez sur le terrain, n’hésitez pas à venir nous dire bonjour pour en apprendre un peu plus sur notre travail dans la région.