À jamais protégés : les raisons pour lesquelles le parc provincial Pinery a sa place

Notre série « À jamais protégés » explique les raisons pour lesquelles chacun de ces parcs a sa place au sein de Parcs Ontario.

Ce n’est que lorsque j’ai commencé à travailler pour Parcs Ontario que je me suis rendu compte que notre excellent réseau d’aires protégées repose sur un modèle de représentation. Chaque parc est différent et essentiel au succès de l’ensemble de notre réseau d’aires protégées.

Je suis le superviseur des programmes éducatifs du patrimoine naturel et de la gestion des ressources au parc provincial Pinery et j’aimerais vous dire pourquoi Pinery a sa place dans notre réseau provincial.

Écosystèmes représentatifs de Pinery

Un phénomène commun à Pinery est la rareté : on y trouve partout des créatures et écosystèmes rares, mais peut-être plus important encore, le relief de Pinery lui-même est rare.

Dunes sableuses côtières
Dunes côtières en eau douce. Photo : Alistair MacKenzie

La masse terrestre de Pinery a été créée au cours des 6 000 dernières années par des formations de dunes sableuses, créant ainsi un impressionnant complexe de dunes sableuses côtières qui s’étendent sur 9,5 km du littoral du lac Huron.

Dans une province principalement constituée de la masse rocheuse du Bouclier canadien, le sable est rare. Si nous combinions toutes les dunes sableuses côtières de l’Ontario, elles ne représenteraient que moins de 0,5 % des terres de notre province.

Outre les dunes sableuses côtières, Pinery est peut-être plus célèbre pour ses communautés écologiques de savanes de chênes.

Couvert clair
Photo : Alistair MacKenzie

Contrairement à la plupart des forêts de feuillus de la région forestière des Grands Lacs, les forêts de Pinery ont un couvert forestier clair dominé par sept espèces de chênes, entrecoupées d’arbustes, de prairies à herbes hautes et de fleurs sauvages qui fleurissent d’avril à octobre.

Sept feuilles d’espèces de chêne
Rangée du haut, de gauche à droite : chêne noir (Quercus velutina), chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa), chêne blanc (Quercus alba). Rangée du bas, de gauche à droite : chêne nain (Quercus prinoides), chêne rouge (Quercus rubra), chêne jaune (Quercus muehlenbergii), chêne bicolore (Quercus bicolor).

e parc Pinery compte plusieurs autres communautés écologiques, chacune fournissant un habitat aux espèces associées qui ont évolué et se sont adaptées au cours des siècles pour se soutenir mutuellement. Le parc se trouve au cœur de la zone carolinienne, l’écorégion la plus au sud du Canada, et de nombreuses espèces méridionales s’y trouvent.

Le parc abrite également de rares communautés écologiques de prairies humides, où la nappe phréatique irrigue la dépression interdunaire entre les lignes de dunes, les prairies à herbes hautes et les peuplements naturels de pins rouges (Pinus resinosa).

Espèces représentatives : la richesse de la biodiversité de Pinery

Des milliers (voire des millions) de formes de vie ont élu domicile à Pinery.

Le parc se targue d’abriter plus de 320 espèces d’oiseaux, plus de 850 espèces de plantes et d’arbres, une variété de mammifères, de reptiles et d’amphibiens, ainsi qu’un nombre inconnu d’espèces d’insectes.

En fait, un chercheur associé a découvert à Pinery en 2018 une espèce de papillon auparavant inconnue de la science!

Il est impossible de rendre compte intégralement de l’immense variété d’espèces présentes dans le parc, mais en voici seulement dix remarquables :

1. Asclépiade tubéreuse (Asclepias tuberosa)

Peut-être ne reconnaissez-vous pas ce membre de la famille des asclépiades, contrairement aux papillons et à d’innombrables autres insectes qui y voient une source de nectar aux couleurs vives en milieu d’été.

Asclépiade tubéreuse
Photo : Alistair MacKenzie

2. Couleuvre tachetée (Lampropeltis Triangulum)

La couleuvre tachetée non venimeuse est discrète et passe une grande partie de son temps à chercher à se dissimuler sous des morceaux de bois.

Couleuvre tachetée
Photo : Alistair MacKenzie

3. Calopogon tubéreux (Calopogon tuberosus)

L’observation de calopogons en fleur pendant quelques instants vous permettra de voir d’innombrables pollinisateurs, entre autres des papillons, des asiles et des araignées.

Calopogon tubéreux
Photo : Alistair MacKenzie

4. Micocoulier de Sope (Celtis tenuifolia)

Cet arbuste appartenant à une espèce en péril est très répandu dans le secteur Pinery, mais son aire de répartition est très limitée en Ontario, d’où l’importance capitale de sa protection continue à Pinery.

Micocoulier de Sope
Photo : Alistair MacKenzie

5. Grand héron (Ardea Herodias)

Le grand héron révèle rapidement ses prouesses de chasseur furtif; les poissons, les têtards, les grenouilles et même les tamias risquent de disparaître en évoluant trop près.

Grand héron
Photo : Alistair MacKenzie

6. Mésange bicolore (Baeolophus bicolor)

Le caractère enjoué de la mésange bicolore explique clairement pourquoi les observateurs d’oiseaux sont ravis d’en repérer un.

Mésange bicolore
Photo : Alistair MacKenzie

7. Chardon de Pitcher (Cirsium pitcheri)

Pinery protège la population la plus au sud de chardons de Pitcher en Ontario et des efforts sont entrepris pour aider à rétablir la taille de la population.

Chardon de Pitcher
Photo : Alistair MacKenzie

8. Cicindèle verte des pinèdes (Cicindela patruela

Bien qu’il puisse exister d’autres populations à découvrir, Pinery est actuellement le seul territoire connu de cette espèce au Canada.

Cicindèle verte des pinèdes
Photo : M. Runtz

9. Cygne siffleur (Cygnus columbianus)

Chaque printemps, les cygnes siffleurs répètent une migration de 6 000 km qui remonte à la dernière période glaciaire, un voyage qui les conduit au nord de leurs sites de reproduction d’été.

Cygnes siffleurs
Photo : Alistair MacKenzie

10. Célithème géante (Celithemis eponina)

Inchangées depuis la nuit des temps, les libellules sont assurément des créations réussies, et l’on peut trouver des copies apparemment conformes sous forme de fossiles.

Célithème géante
Photo : Alistair MacKenzie

Patrimoine représentatif

Difficile de raconter l’histoire de Pinery à cause du nombre élevé d’éléments interconnectés.

Dans un cadre naturel complexe présentant de nombreuses composantes mobiles, les mesures qui influent sur une espèce peuvent déclencher une cascade de conséquences pour les autres espèces.

Notre recherche scientifique est touchée par notre programme de brûlage dirigé qui est touché par notre travail de gestion du chevreuil.

Tout est une question d’équilibre, ce que nous nous efforçons d’établir par voie de partenariats, de surveillance, et de recherche.

Je vous invite à surveiller la publication d’autres billets « À jamais protégés » concernant les extraordinaires espaces naturels qui constituent notre réseau de parcs provinciaux.