Employée observant les oiseaux avec un visiteur

Des inventaires de parcelles avec l’Atlas des oiseaux nicheurs

Le billet d’aujourd’hui provient d’Anna Sheppard, écologiste adjointe pour la zone nord-est de Parcs Ontario.

J’avoue que je ne suis pas une personne matinale par nature – si cela ne tenait qu’à moi, je ferais la grasse matinée tous les jours!

Mais je suis passionnée par les oiseaux et, juste quelques mois par an, je suis prête à sauter du lit à 5 heures du matin pour soutenir l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario.

En juin dernier, je me suis jointe à une petite équipe de bénévoles qui s’est levée à l’aube pendant plusieurs jours dans le parc provincial Grundy Lake et le parc provincial Mikisew afin de recenser les oiseaux pour l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario.

Qu’est-ce donc que l’Atlas?

L’Atlas est une enquête quinquennale sur les quelque 300 espèces d’oiseaux nicheurs de l’Ontario, de l’île Pelée au sud au parc provincial Polar Bear au nord, en passant par tous les endroits intermédiaires.

La majeure partie du travail pour l’Atlas est effectuée entre la dernière semaine de mai et la deuxième semaine de juillet (le pic de la saison de reproduction), bien qu’un certain nombre d’espèces nichent avant et après ces dates.

personne observant les oiseaux depuis une promenade en bois

L’Atlas est un moyen d’évaluer scientifiquement l’état des oiseaux nicheurs dans la province au fil du temps – en d’autres termes, comment les oiseaux se comportent et ce qui change.

Il s’agit du troisième Atlas de l’Ontario. Le premier Atlas a été réalisé de 1981 à 1985 et le second de 2001 à 2005.

Les comportements de reproduction décrits dans le cadre du projet comprennent entre autres exemples le chant, le marquage territorial, la construction du nid et l’alimentation des jeunes.

Les données recueillies révèlent que certaines espèces (comme le pygargue à tête blanche) ont connu un incroyable rétablissement au cours des 40 dernières années, tandis que d’autres espèces (dont l’engoulevent d’Amérique) connaissent un important déclin.

carte
Répartition du pygargue à tête blanche. Données : Atlas des oiseaux nicheurs
montage de cartes
Répartition de l’engoulevent d’Amérique. Données : Atlas des oiseaux nicheurs

Un inventaire des oiseaux!

Les parcs provinciaux Grundy Lake et Mikisew ont soutenu l’Atlas en juin en fournissant des emplacements de camping aux participants à l’inventaire de parcelles.

Aux fins de ce projet, la province est divisée en parcelles de 10 km sur 10 km. En utilisant les parcs comme « base », les participants à l’inventaire ont étudié six parcelles entourant chacun de ces parcs.

personne observant les oiseaux

Chaque parcelle nécessite au moins 20 heures de collecte de données, 25 dénombrements ponctuels de cinq minutes et la confirmation d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Les données des dénombrements ponctuels sont utilisées pour établir des cartes d’abondance, montrant non seulement où les espèces sont présentes, mais aussi où elles sont les plus et les moins abondantes dans la province.

Pourquoi étions-nous debout si tôt?

Le « chœur de l’aube » (lorsque la plupart des oiseaux chanteurs chantent à tue-tête) se produit au lever du soleil, et c’est le meilleur moment pour les détecter.

Après 10 heures du matin environ, les oiseaux commencent à se calmer. La plupart des relevés sont donc effectués entre 5 h et midi.

Paruline à flancs marron.
Paruline à flancs marron. Photo : Greg Jaski

Notre groupe comprenait des observateurs d’oiseaux très expérimentés, mais aussi des participants à l’inventaire engagés à tous les niveaux de la courbe d’apprentissage. Ceux qui n’étaient pas sûrs de pouvoir faire des comptages ponctuels de cinq minutes à l’oreille ont utilisé un appareil enregistreur portable Zoom H2N pour enregistrer le chant des oiseaux.

Les enregistrements de cinq minutes ont été téléchargés pour être interprétés plus tard dans l’année par des observateurs d’oiseaux experts. Les appareils enregistreurs Zoom permettent à tout observateur d’oiseaux passionné d’enrichir l’Atlas de données de premier ordre.

L’observateur devient l’observé

Mon point culminant de l’inventaire des parcelles de Grundy Lake? S’arrêter dans une petite zone humide au milieu de la forêt pour dresser une brève liste d’oiseaux.

Nous n’avons pas eu une vision complète de la zone humide, mais nous avons pu entendre un couple de grues du Canada s’interpeller.

Grues du Canada
Grues du Canada

Nous étions curieux de les voir, alors nous avons attendu un moment et nous nous sommes vite rendu compte que l’un d’entre eux semblait se rapprocher de plus en plus de nous…. tout en appelant son compagnon (nous ne pouvions en voir aucun).

Au fond de l’étang, j’ai soudain remarqué un oisillon d’une grue du Canada (appelé poulain à cause de ses longues et fortes pattes) qui traversait l’étang à la nage avec ses pattes maladroites et qui a disparu dans les buissons.

Nous avons alors compris que la grue du Canada adulte sortait des buissons pour nous observer!

Ne voulant pas stresser davantage la petite famille (et ne voulant pas non plus tomber nez à nez avec une grue du Canada mécontente), nous avons rapidement regagné notre véhicule et sommes passés au site suivant.

D’autres points de vue des participants

« Mon moment fort a été de voir les oisillons de gélinotte huppée traverser la route avec leur mère. Lorsqu’une petite buse est arrivée et a essayé d’en attraper un, la femelle a pris son envol vers le faucon pour défendre ses petits! »

– Kaelyn Bumelis, coordinatrice adjointe à l’Atlas

Gélinotte huppée
Gélinotte huppée : Kaelyn Bumelis

« Mon moment fort a été d’être réprimandée par une marouette de Caroline. Quand j’ai tourné le dos et que je me suis éloignée, elle s’est enhardie! C’était aussi génial de voir un nid de junco pour la première fois! »

– Donna Ferguson, participante à l’inventaire

« Bien que les oiseaux aient été fantastiques, ce sont les gens qui, pour moi, ont été le point culminant de l’inventaire des parcelles. C’était un privilège de se retrouver avec des observateurs d’oiseaux de premier ordre. L’enthousiasme était palpable. Passer quelques jours à observer les oiseaux avec Stan m’a également permis d’améliorer mes compétences en matière d’identification de la flore. Le parc provincial Grundy Lake est certainement un endroit magnifique. Je suis heureuse d’avoir apporté mon canoë et mon vélo de montagne pour l’explorer un peu plus que je ne l’aurais fait autrement. J’ai hâte de participer à d’autres inventaires de parcelles.

Paruline du Canada

En ce qui concerne les oiseaux, l’un des faits marquants a été le chant incessant d’un moucherolle à côtés olive pendant une heure, alors que nous prenions notre pause déjeuner. Je n’en avais pas vu depuis très longtemps. Puis, alors que nous roulions, j’ai crié ‘Arrêtez la voiture!’ parce que j’ai entendu une paruline du Canada. Nous avons réussi à l’observer parfaitement et à prendre quelques photos.

C’était un oiseau très difficile à photographier, car il se déplaçait beaucoup. L’un des meilleurs moments de la journée a été de voir une paruline couronnée transporter de la nourriture. Après que tout le monde ait été parti pour aller observer les oiseaux le matin, je suis retourné à ma tente pour prendre quelque chose. La paruline couronnée a marché en demi-cercle autour de moi, à moins d’un mètre de mes pieds, ce qui m’a permis de la filmer dans une séquence vidéo de 30 secondes. »

– Greg Jaski, participant à l’inventaire

Participez à notre prochain inventaire!

Les deux inventaires de parcelles auxquels j’ai participé ont remporté un vif succès, ajoutant 330 dénombrements ponctuels et plus de 125 heures de collecte de données générales dans 12 parcelles.

Le soutien de Parcs Ontario rend le travail dans les régions éloignées beaucoup plus facile et productif. Nous avons hâte d’organiser d’autres inventaires de parcelles à différents endroits dans le Nord l’été prochain.

personnes observant les oiseaux depuis un canot

Si vous êtes un ornithologue amateur passionné et/ou expérimenté et que vous souhaitez participer à un inventaire de parcelles l’année prochaine (et que cela ne vous dérange pas de vous lever extrêmement tôt et de devoir affronter les moustiques), veuillez contacter l’Atlas pour un complément d’information.

Vous pouvez soutenir l’Atlas partout en Ontario, mais c’est dans le Nord que le besoin de soutien est le plus grand. Pour de plus amples renseignements, contactez votre coordinateur régional.

Sittelle à poitrine rousse
Sittelle à poitrine rousse. Photo : Donna Ferguson

Nous aurions besoin de votre aide pour de nombreuses parcelles!

N’oubliez pas : nul besoin d’être un ornithologue expert pour apporter une contribution importante à l’Atlas.

En fait, vous savez peut-être où se trouvent certains des nids les plus insaisissables autour de chez vous et que personne d’autre n’a encore remarqués!

Vous prévoyez de visiter une zone protégée au cours du mois? Il est encore temps de contribuer à l’Atlas!

Soumettez vos observations à l’Atlas des oiseaux nicheurs jusqu’à la fin du mois de juillet.