Île Pic

Intégrité écologique au parc provincial Neys

Le billet d’aujourd’hui provient de Jake Guggenheimer, ancien employé du programme Découverte au parc provincial Neys.

Imaginez-vous dans une forêt.

Qu’entendez-vous?

Le bruissement des arbres dans le vent. Les oiseaux qui gazouillent entre eux. Le ruissellement d’un ruisseau.

Que voyez-vous?

Une fleur prête à s’épanouir. Un tamia qui court sur le sol. Le soleil qui brille à travers des nuages épars.

Si vous vous êtes imaginé dans le parc provincial de Neys, les animaux et les plantes que vous avez visualisés font partie de la flore et de la faune les plus intéressantes des environs.

C’est parce que Neys est une zone naturelle protégée avec un haut niveau d’intégrité écologique.

Qu’est-ce que l’intégrité écologique?

L’intégrité écologique (IE) est un principe que Parcs Ontario s’efforce de maintenir. Par intégrité écologique on entend trois éléments fondamentaux : structure, composition et fonction.

La structure englobe tous les êtres vivants et non vivants : les roches, le sol, les plantes, l’eau, l’air et les animaux présents sur le territoire.

Ours noir dans un arbre, fixant directement l’appareil photo

La composition est la variété des êtres vivants au sein de l’écosystème, également connue sous le terme de biodiversité. En général, plus une zone compte d’espèces, plus le niveau de biodiversité est élevé.

La fonction décrit les processus naturels prenant effet, tels que les cycles de l’eau ou les cycles prédateur-proie. Par exemple, dans le parc, les rivières changent de trajectoire, les animaux sont protégés des chasseurs et les forêts se développent en peuplements matures.

Bernaches du Canada

Essentiellement, l’intégrité écologique est le « caractère naturel » que possède une zone!

Un parc provincial aurait un niveau d’intégrité écologique plus élevé que, par exemple, le centre d’une ville. Mais un travail important continue d’être accompli pour augmenter et protéger le niveau d’IE des parcs provinciaux et ainsi assurer que ces habitats et les espèces qui y vivent puissent se développer pour les générations à venir.

L’intégrité écologique au parc Neys

Le parc provincial Neys, situé sur la rive nord du lac Supérieur, borde la limite sud de la forêt boréale. Cette situation géographique confère à Neys des qualités très intéressantes.

La forêt boréale est le plus grand biome forestier du monde. Elle encercle l’hémisphère nord, dont le Canada, les États-Unis, la Russie et plusieurs pays nord-européens.

Certaines essences d’arbres présentes dans la forêt boréale sont l’imposante épinette blanche (Picea glauca), la mince épinette noire (Picea mariana) et le pin gris (Pinus banksiana) qui ponctuent le paysage.

Le rivage à Neys. La plage est couverte de bois de grève blanchi. En arrière-plan, une épaisse forêt composée d’une variété d’arbres.
La forêt boréale vue du sentier Kopa Cove de Neys

Les feux de forêt remplissent une fonction naturelle importante dans la forêt boréale. De nombreuses essences d’arbres en dépendent pour se reproduire, et ils contribuent à maintenir la santé de la forêt.

Les cônes des pins gris sont fermés fermement par une résine qui ne fond qu’à des températures de 50 °C et plus! Ce n’est qu’alors que les graines peuvent être libérées dans le sol et commencer à faire pousser un nouvel arbre.

Toutes ces essences d’arbres et bien d’autres peuvent être trouvées à Neys, alors demandez à un naturaliste du parc de vous aider à les identifier lors de votre prochaine visite!

Le fait d’être si près du lac Supérieur peut faciliter la vie de nos campeurs, mais offre également la possibilité d’observer de nombreuses espèces que l’on trouve normalement à des centaines de kilomètres au nord, dans la toundra!

Trois photos de plantes que vous trouverez dans le parc provincial Neys. La première est une petite plante verte avec des fleurs violettes. La deuxième ressemble à une succulente : avec des feuilles en forme de larme et un corps compact qui pousse sur une roche. La dernière est une plante avec un petit corps vert foncé, une longue tige fine et des fleurs violet clair.
De gauche à droite : grassette commune, saxifrage incrustée et primevère du lac Mistassini

Ces espèces de « plantes arctiques à répartition discontinue » ont une chance de se développer ici dans les microclimats plus frais du littoral du lac Supérieur.

Observez certaines de ces espèces, notamment la grassette commune, la saxifrage incrustée et la primevère du lac Mistassini, lors de vos randonnées sur le sentier The Point ou le sentier Under the Volcano.

Intégrité écologique : les défis

Les parcs sont confrontés à de nombreux défis en matière d’intégrité écologique.

Un sentier qui traverse une forêt avec des rangées d’arbres imposants de part et d’autre du chemin. Le soleil brille, projetant des ombres vers la caméra.
Le sentier Dune

Pour certains, il peut s’agir de maintenir la population d’une espèce en péril. Certaines espèces peuvent être très sensibles aux perturbations et nécessitent un habitat plus naturel, à l’écart de toute activité humaine.

Les sentiers sont l’une des meilleures attractions de Parcs Ontario, mais ils doivent être gérés en permanence. Si un sentier est trop fréquenté, le sol peut être compacté, ce qui peut endommager les racines des arbres, modifier l’écoulement de l’eau ou empêcher les petits animaux de creuser.

Vous pouvez contribuer à empêcher l’élargissement d’un sentier en prenant soin de marcher en file indienne lorsque le sentier devient étroit et de toujours rester sur les sentiers désignés.

Les déchets constituent un autre défi que les parcs doivent relever.

Assurez-vous de toujours jeter vos déchets de façon appropriée; votre foyer n’est pas une poubelle. Si vous pouvez emporter une barre de céréales lors d’une randonnée, vous pouvez facilement rapporter l’emballage avec vous.

Une canette de boisson gazeuse Pepsi décolorée, datant probablement des années 1980, jetée et gisant derrière des branches d’arbre sur le sol forestier
Détritus trouvé sur le sentier Lookout de Neys

Si on laisse des collations aux animaux, ils peuvent s’habituer à la nourriture humaine, ce qui réduit leur dépendance à l’égard de leur alimentation naturelle, perturbe le délicat équilibre de l’écosystème et nuit à leur santé.

Rangez toujours vos aliments dans votre véhicule lorsque vous ne cuisinez pas ou ne mangez pas, et ne laissez pas d’aliments sans surveillance à votre emplacement de camping.

Plantation de pins rouges

À Neys, un défi à notre intégrité écologique est également l’une des caractéristiques les plus marquantes de notre parc : une plantation de 72 hectares de pins rouges (Pinus resinosa).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Neys accueillait un camp de prisonniers de guerre. Après la guerre, les bâtiments ont été démantelés et le site sablonneux a été abandonné. En 1962, des pins rouges ont été plantés par les Boy Scouts du Canada pour aider à stabiliser l’écosystème vulnérable des dunes qui avait commencé à s’éroder sous l’effet des vents violents du lac Supérieur.

Les pins ont eu plusieurs effets sur le parc. Le fait d’être une monoculture (une seule espèce d’arbre) augmente le risque de dommages en cas d’épidémie ou d’invasion d’insectes. Il est important que les forêts offrent de la diversité!

Grands troncs de pins rouges matures, plantés très près les uns des autres. Petites plantes vertes poussant autour de la base des troncs sur le sol forestier recouvert d’aiguilles de pin.
Plantation de pins rouges

Les rangées de pins offrent également un habitat limité à la faune (il n’y a nulle part où se cacher!) et les aiguilles qu’ils laissent tomber rendent lentement le sol acide, compliquant ainsi la croissance d’autres espèces.

Les pins rouges ne sont pas non plus une espèce indigène de cette région de l’Ontario et on les trouve habituellement dans des forêts plus au sud. Ils s’adaptent mal aux hivers froids de la côte nord.

La restauration de la plantation de pins rouges en un habitat forestier et un écosystème de dunes plus naturels est un objectif à long terme de Neys.

Des mesures ont été prises en 2019 pour enlever certains des pins rouges morts dans le terrain de camping et replanter des espèces indigènes comme le bouleau gris (Betula papyrifera) et l’épinette blanche (Picea glauca).

Ce processus sera une entreprise pluriannuelle, mais il est important de s’y atteler afin de renforcer l’intégrité écologique de Neys.

Comprendre votre impact

Lors de votre prochaine présence dans un parc, essayez de remarquer les différentes espèces de plantes et d’animaux que vous rencontrez.

Un oiseau blanc avec des marques noires, assis sur une fine branche d’arbre couverte de lichen, dans la forêt.
Un mésangeai du Canada

Pensez aux processus naturels qui se déroulent et à leurs interactions réciproques. Réfléchissez à l’impact que vous avez sur l’environnement pendant que vous explorez.

En traitant la nature avec soin, vous pouvez contribuer aux efforts de Parcs Ontario pour préserver et améliorer l’intégrité écologique de notre belle province.

Le parc provincial Neys est situé à 3 ¼ heures de Thunder Bay et à 30 minutes de Marathon.