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Tout ce qu’il faut savoir sur les excréments de chien : pourquoi ne sont-ils pas tous les mêmes

Pour être un bon propriétaire d’animal de compagnie et un bon visiteur de parc, il faut notamment nettoyer les excréments de son chien.

Se pencher et ramasser : tous les propriétaires d’animaux de compagnie entendent cette phrase depuis des décennies, mais les employés des parcs se font souvent poser la question suivante : « Pourquoi dois-je ramasser les excréments de mon chien alors que ceux des animaux sauvages n’ont pas à être ramassés? »

C’est une bonne question. En quoi les excréments de chien sont-ils différents des excréments de raton laveur, de coyote, d’orignal ou même d’ours?

Il s’avère que les excréments ne sont pas tous identiques.

La modération dans tout… y compris les excréments!

Chien buvant dans une gamelle

Les animaux sauvages consomment la nourriture produite dans leur écosystème.

Une fois digérés, les nutriments sont ensuite restitués à l’écosystème.

Les déchets sont produits en quantités suffisamment faibles pour que les décomposeurs puissent poursuivre le cheminement des nutriments dans les cycles du carbone, de l’azote et du phosphore.

Les excréments des animaux sauvages jouent également un rôle important dans la dispersion des graines des plantes indigènes.

Comparez cela aux chiens, qui sont généralement nourris avec des aliments achetés en magasin et très riches en nutriments.

Lorsque votre chien fait ses besoins dans un parc, ou n’importe où ailleurs, il laisse derrière lui des déchets contenant de grandes quantités d’azote et de phosphore qui peuvent causer des problèmes au niveau de l’écosystème. [1]

Dans la plupart des parcs, nos compagnons bien entretenus sont présents en bien plus grand nombre que les populations de canidés sauvages, et produisent plus de déchets que les décomposeurs ne peuvent le faire.

Les nutriments supplémentaires peuvent créer des conditions dans lesquelles les espèces végétales envahissantes ont plus de facilité à se développer et à prospérer, et réduire la biodiversité globale. [2][3]

Moche, malodorant et dangereux

Randonneur avec un chien en laisse sur une promenade en bois

Il est désagréable de se promener dans un parc où des tas d’excréments ont été négligemment laissés à la vue et à l’odorat des autres, sans oublier la possibilité de marcher dans ces derniers.

Mais au-delà de l’aspect esthétique médiocre, les excréments de chien constituent un danger pour la santé des humains, des animaux sauvages et des autres chiens.

Les excréments de chien sont une source de parasites, de bactéries et de virus. On peut y retrouver notamment la bactérie E. coli, le parasite giardiase, la salmonelle, le nématode et le ver solitaire. [4] [5] [6] [7]

Dans la plupart des cas, nos animaux de compagnie ne sont pas régulièrement testés pour ces organismes, et vous ne pouvez pas être certain que votre chien n’est pas un vecteur de maladie.

Les nématodes constituent un problème particulier pour la faune. Leurs œufs peuvent persister dans le sol pendant des années, ce qui signifie qu’un seul excrément négligé peut infecter la faune pendant très longtemps. [8]

Raton laveur dans l’herbe

Heureusement, il existe une solution facile!

Les chiens arrivent dans nos parcs avec leurs compagnons humains compétents.

Lorsque vous visitez Parcs Ontario avec votre animal de compagnie, vous devez ramasser ses excréments. Pendre les sacs d’excréments à un arbre ne compte pas!

Femme jetant des excréments de chien dans une poubelle à l'épreuve des animaux

Si vous vous trouvez dans l’arrière-pays et qu’il n’y a pas de poubelles à proximité, veuillez traiter les excréments de votre chien comme vous le feriez pour des déchets humains. S’il n’y a pas de toilettes extérieures dans les environs, déposez les déchets solides dans de petits trous creusés à 15 ou 20 centimètres de profondeur, à au moins 30 mètres de l’eau, des emplacements de camping et des sentiers. Remettez immédiatement la terre en place.

Veillez à ce que votre chien protège également les parcs

Un seul propriétaire de chien négligent dans un parc ne crée pas beaucoup de problèmes.

Cependant, nos parcs sont des destinations populaires pour les chiens. Des milliers de petits problèmes se combinent pour en créer de plus gros.

Un couple promène un chien en laisse sur un sentier.

Des millions de chiens habitent l’Ontario. Ils produisent une énorme quantité d’excréments chaque jour, et une partie de ces excréments se retrouvent dans nos zones protégées.

Cela représente beaucoup de nutriments, d’agents pathogènes et de déchets hideux. Il est essentiel que tous les propriétaires d’animaux de compagnie fassent leur part.

Ensemble, nous pouvons garder nos parcs à jamais protégés.


[1] De Frenne, P., M. Cougnon, G.P.J. Janssens, et P. Vangansbeke. 2022. Nutrient fertilization by dogs in peri-urban ecosystems. Ecological Solutions and Evidence 3(1). https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2688-8319.12128 (en anglais seulement)

[2] Tilman, D. 1987. Secondary succession and the pattern of plant dominance along experimental nitrogen gradients. Ecological Monographs, vol. 57, n3, p. 189-214. www.jstor.org/stable/2937080 (en anglais seulement)

[3] Bobbink, R., K. Hicks, J. Galloway, T. Spranger, R. Alkemande, M. Ashmore, M. Bustamante, S. Cinderby, E. Davidson, F. Dentener, B. Emmett, J-W. Erisman, M. Fenn, F. Gilliam, A. Nordin, L. Pardo, W. De Vries. 2010. Global assessment of nitrogen deposition effects on terrestrial plant diversity: a synthesis. Ecological Applications, vol. 20, n1, p. 30-59. esajournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/pdfdirect/10.1890/08-1140.1?casa_token=RRoP8G0iGXgAAAAA:c2nPjDZ8yMK9SR8E_kRg7oJ0bOZJv5bGmuKvz5VXIxi18MBv2d-qPTVJuoqqUUalLOW983J5fz9TJlg (en anglais seulement)

[4] Lafferty, K.D. et L.R. Gerber. 2002. Good medicine for conservation biology: the intersection of epidemiology and conservation theory. Conservation Biology, vol. 16, n3, p. 593-604. http://conbio.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1046/j.1523-1739.2002.00446.x#b24 (en anglais seulement)

[5] Wright, M.E., H.M. Solo-Gabriele, S. Elmir, et L.E. Fleming. 2009. Microbial Load from Animal feces at a recreational beach. Marine Pollution Bulletin, vol. 58, n11, p. 1649-1656. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2771205/ (en anglais seulement)

[6] Bowers, R.M., A.P. Sullivan, E.K. Costello, J.L. Collett, R. Knight, et N. Fierer. 2011. Sources of bacteria in outdoor air across cities in the midwestern United States. American Society for Microbiology, vol. 77, n18, p. 6350-6356. journals.asm.org/doi/pdf/10.1128/AEM.05498-11 (en anglais seulement)

[7] Ward., E. n.d. Giardia in dogs. VCA Animal Hospitals. vcacanada.com/know-your-pet/giardia-in-dogs (en anglais seulement)

[8] Lynn, M.K., J.A. Morrissey et D.F. Conserve. 2021. Soil-transmitted helminths in the USA: a review of five common parasites and future directions for avenues of enhanced epidemiologic inquiry. Current Tropical Medicine Reports, vol. 8, p. 32-42. link.springer.com/article/10.1007/s40475-020-00221-2 (en anglais seulement)