Annette Dods a campé au lac Westward, 1938. Photo : Archives et collections du parc Algonquin.

Hier et aujourd’hui : la cuisine dans l’arrière-pays

Dans le billet d’aujourd’hui, la chef Deb Rankine, alias The Fridge Whisperer, partage des recettes de haricots et de bannique éprouvées.

Dans le cadre des célébrations du 125e anniversaire de Parcs Ontario, c’est amusant de faire un retour sur le passé pour voir comment a évolué, au fil des décennies, le camping en arrière-pays dans notre milieu sauvage aux multiples paysages.

Au parc provincial Algonquin, par exemple, dans l’arrière-pays originel, il fallait aux aventuriers un canot en bouleau d’écorce et un sac de fardage rempli de provisions en quantité suffisante pour durer une ou deux semaines alors qu’ils pagayaient et portageaient sur les nombreux lacs et rivières du parc.

Une liste de provisions des années 1940 provenant de l’hôtel Algonquin indique que ce qui suit – en plus des autres aliments de base de garde-manger, des chandelles, des allumettes et du savon – devrait suffire à approvisionner deux personnes pendant une semaine dans la nature :

  • sept livres de bacon
  • six livres de sucre
  • trois livres de haricots blancs séchés
  • trois livres de café grossièrement moulu
  • deux livres de fruits en conserve
  • quatre boîtes de lait évaporé

Le coût était de 9,00 $. Le duo installerait un camp pour la nuit, ferait cuire le souper sur le feu de camp et se préparerait pour une bonne nuit de sommeil sur un lit de branches de sapin baumier.

Avance rapide jusqu’à aujourd’hui

Le camping en arrière-pays est en effet très différent.

Un couple en train de cuisiner dans l’arrière-pays par une journée ensoleillée

Le canot en bouleau d’écorce a été remplacé par un kayak gonflable pour deux personnes avec rames télescopiques en aluminium. Les branches d’arbre se sont transformées en tentes ultralégères tous temps.

Les articles de cuisine ont évolué, passant des lourds faitouts en fonte sur un feu à ciel ouvert aux nécessaires de cuisson en aluminium anodisé, pesant moins de quatre livres et comprenant un réchaud à gaz portatif, des chaudrons et casseroles et des ustensiles de cuisson pliants.

Bien que le camping en arrière-pays ait changé au fil des ans, une chose est certaine : notre amour de la copieuse cuisine maison lui n’a pas changé. Donc, où que vous choisissiez de passer la nuit, voici deux recettes de camping qui n’ont pas seulement résisté au passage du temps, mais qui peuvent aussi être concoctées sur un feu de camp ou un réchaud de camping.

Haricots au lard sur feu de camp (8 portions)

Accélérez cette recette en remplaçant les ingrédients par des haricots au lard en conserve, auxquels vous ajouterez un peu de mélasse. Dans une demi-heure, votre souper sera prêt.

Haricots au lard dans un chaudron en céramique brun sur une terrasse grise (photo prise par Jason Chow Photography)
Photo : Jason Chow Photography
  • 3 boîtes (540 mL) de haricots ronds blancs, égouttés et rincés
  • 1 oignon jaune moyen, coupé en dés
  • 1/4 livre de flanc de porc salé, coupé en dés
  • 1/2 tasse de cassonade tassée
  • 1/2 tasse de ketchup
  • 1/4 tasse de sirop d’érable pur
  • 1/4 tasse de mélasse pour la cuisson
  • 2 cuillères à thé de moutarde en poudre
  • 1 cuillère à thé de sel casher
  • 1 cuillère à thé de poivre noir concassé
  • eau bouillante

Déposer les haricots dans un faitout en fonte avec l’oignon, le porc, la cassonade, le ketchup, le sirop d’érable, la mélasse, la moutarde en poudre, le sel et le poivre. Remuer jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène.

Ajouter suffisamment d’eau bouillante pour couvrir à peine les haricots.

Placer le faitout sur les braises et laisser cuire jusqu’à ce que les haricots aient absorbé la plupart du liquide, environ deux heures, en remuant de temps à autre.

Bannique (1 portion)

  • Pain rond avec petits trous (faits avec une fourchette), sur une planche à découper, planté d’un couteau à beurre
    Photo : Jason Chow Photography

    3 tasses de farine tout usage

    • 2 cuillères à soupe de poudre à pâte
    • 1 cuillère à thé de sel casher
    • 1/4 tasse de beurre fondu
    • 1 1/4 tasse d’eau

Mélanger la farine, la poudre à pâte et le sel. À l’aide d’une fourchette, incorporer le beurre jusqu’à l’obtention d’une texture friable.

Ajouter l’eau et remuer jusqu’à l’obtention d’une pâte molle, légèrement collante. Renverser sur une surface de travail enfarinée et pétrir jusqu’à ce que la pâte soit lisse et ne colle plus (environ cinq minutes).

Aplatir la pâte avec les mains pour former un cercle de ½ pouce d’épaisseur, puis transférer dans une grande poêle en fonte bien graissée. Piquer la surface avec les dents d’une fourchette.

Cuire sur une chaleur indirecte sur des braises ou encore sur une petite flamme jusqu’à ce que la texture soit dorée et croustillante et que la bannique soit cuite au centre, environ 15 minutes par côté.