C’est ce que dit la maxime facile à retenir qui est censée vous aider à identifier la tristement célèbre herbe à puce (sumac vénéneux).
Le contact avec l’herbe à puce peut provoquer des cloques extrêmement désagréables qui démangent. L’identification de cette espèce est donc une compétence importante en plein air.
Bien que facile à retenir, cette maxime populaire manque de détails.
Devriez-vous éviter toutes les plantes à trois feuilles? Que faire si elle n’a pas de baies blanches? Que faire si vous pensez l’avoir touchée?
Si vous partez dans la nature et que vous souhaitez rentrer chez vous exempt de démangeaisons, vous consultez le bon billet!
Identifier l’herbe à puce
Beaucoup de plantes ont trois feuilles ou folioles. Comment distinguer l’herbe à puce des autres plantes?
Les feuilles d’herbe à puce sont séparées en trois folioles (chaque « feuille triple » est techniquement une seule feuille). C’est ce qu’on appelle une feuille composée, comme les feuilles du frêne et du noyer.
Deux des folioles sont reliées au pétiole (tige de la feuille) à l’opposé l’une de l’autre, tandis que la foliole centrale est reliée plus loin sur le pétiole.
L’herbe à la puce n’est pas la seule espèce à correspondre à cette description; les ronces (framboises et mûres) et l’amphicarpe bractéolé également, bien que les tiges des ronces soient couvertes de piquants ou d’épines.
Contrairement aux ronces, la tige qui nous intéresse est ligneuse sans piquants.
Pour rendre les choses un peu plus compliquées, les feuilles d’herbe à puce peuvent apparaître sous différentes formes.
Leurs bords sont de forme lisse à très dentelée et peuvent être dotés ou non de lobes.
Au printemps, les feuilles sont souvent rougeâtres ou vert bronze avant de devenir vert vif en été.
Des grappes de petites fleurs vertes et blanches poussent sur l’herbe à puce au printemps, pour donner naissance en été à des fruits en forme de baies, de couleur grise à blanche, et généralement cireuses.
Suis-je en sécurité en hiver?
Malheureusement, vous devrez rester vigilant, quelle que soit la saison.
Toutes les parties de l’herbe à puce, y compris les feuilles, les baies et les tiges, contiennent de l’urushiol, la substance qui provoque des démangeaisons, si elle est touchée par la plupart des humains.
Voilà pourquoi il est important de savoir à quoi ressemble la plante en toutes saisons.
À l’automne, les plants d’herbe à puce exposés au soleil verront leurs feuilles prendre une couleur rouge orange vif ou rouge bordeaux.
Dans les zones ombragées, leurs feuilles prennent un ton brun foncé.
Les tiges ligneuses de l’herbe à puce persistent tout l’hiver. Souvent, les plants tapissent le sol forestier en touffes denses et basses. Mais elles grimpent parfois sur les troncs d’arbres ou se dressent à deux ou trois pieds de haut.
Pourquoi ne pas simplement vous en débarrasser?
L’herbe à puce prospère dans les endroits accidentés.
Elle affectionne souvent les bords des sentiers et des emplacements de camping, ou les zones de piétinement comme les sentiers sociaux.
Si nous essayons de l’arracher ou de la pulvériser, nous favorisons les conditions que cette plante aime, tout en détruisant les plantes voisines plus sensibles qui empêchent l’herbe à puce de dominer complètement la zone.
De plus, étant donné que l’herbe à puce peut pousser comme une vigne, la déraciner à un endroit ne la tue pas forcément.
L’herbe à puce joue également un rôle important dans l’écosystème. Le réseau de vignes et de racines fait un excellent travail pour empêcher l’érosion, et les baies sont une source de nourriture importante pour les oiseaux migrateurs en automne.
Et si vous pensez vous venger de l’herbe à puce en le brûlant, pensez-y à deux fois!
L’urushiol se volatilise dans la fumée. Ce qui signifie que vous pouvez inhaler le poison et développer une irritation des poumons, ce qui peut être très dangereux, voire mortel.
Où l’herbe à puce pousse-t-elle en Ontario?
L’herbe à puce est répandue dans le sud de l’Ontario et pousse au nord jusqu’à Cochrane et Kenora.
Elle pousse surtout au sud du lac Huron et à North Bay. Ce sont les régions les plus densément peuplées de la province, donc pour la plupart des Ontariens, il est impossible d’y échapper!
Oh non! Je crois que j’y ai touché… que dois-je faire maintenant?
Assurez-vous de laver à l’eau froide et au savon toutes les parties de votre peau qui ont pu entrer en contact avec l’herbe à puce.
Rappelez-vous : l’eau froide est la clé! L’utilisation d’eau chaude pour se laver ouvre vos pores, ce qui augmente les risques d’absorption de l’urushiol.
Bien que cela ne puisse pas empêcher une réaction, cela empêchera probablement une infection de se propager. Si une réaction se produit, consultez votre médecin pour un traitement.
Autres faits indéniables
Certaines personnes confondent sumac vénéneux et sumac de l’Ouest.
Toutefois, on ne trouve le sumac de l’Ouest nulle part en Ontario.
Le sumac de l’Ouest et le sumac à vernis font partie du même genre que le sumac vénéneux. Le sumac à vernis pousse également en Ontario, bien sûr, et contient le même produit chimique nocif : l’urushiol.
Cela signifie que si vous touchez l’un puis l’autre, les effets peuvent être cumulés.
Les scientifiques estiment que 10 à 15 pour cent d’entre nous sont immunisés contre l’herbe à puce.
Cependant, pour les autres, notre propre système immunitaire attaque notre peau dans la zone touchée.
Pour nous les malchanceux, plus nous sommes exposés à la plante, plus notre système immunitaire est appelé à identifier le poison et à réagir rapidement, ce qui aggrave les irritations à chaque fois!
Les humains (et peut-être d’autres primates) sont les seuls organismes connus pour développer une irritation due à l’herbe à puce.
On n’a observé aucune réaction chez des oiseaux ou des mammifères en Ontario. Mais vous devez tout de même être prudent – si votre chien se frotte à la plante, il pourrait vous la transmettre!