En planche à rame à Killarney

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé Grant Sutherland, photographe et féru de pagayage.

Toute excuse pour retourner au parc provincial Killarney  est une bonne excuse. Donc, quand mon épouse Heather et moi avons commencé à nous intéresser aux planches à bras sur lesquelles on pouvait se tenir debout, nous avons pensé que c’était l’occasion idéale pour essayer quelque chose de nouveau.

Une randonnée dans l’arrière-pays en planche à rame? Voilà qui promet une belle aventure!

Nous avons commencé par tenter d’imaginer tous les problèmes logistiques susceptibles de se produire, la distance que nous pourrions parcourir, la façon dont nous transporterions notre matériel, la vitesse que nous pourrions atteindre et comment nous pourrions franchir les portages. La vitesse de déplacement a été le problème le plus facile à résoudre, car nous avions prévu d’aller lentement sur des distances faciles à parcourir. Nous avions beaucoup d’expérience en canotage dans l’arrière-pays. Nous avons donc planifié notre équipement en nous basant sur ce que nous avions appris.

Après une nuit au camping du lac George, nous sommes partis du point d’accès du lac Bell. Nous avions prévu des arrêts pour la nuit au lac Three Mile, au lac David au au lac Clearsilver.

Il s’est avéré qu’on peut avancer à bonne allure (à une vitesse comparable à lorsqu’on pagaie sans se presser dans un canot), et nous avions donc tout le temps de siroter notre café le matin, d’explorer pendant la journée et de nous détendre le soir. Nous avons donc profité de très agréables mini-vacances.

SUP George Lake Killarney
Pagayage d’échauffement sur le lac George

Évidemment, il y le vent. Ça n’a pas été un problème le premier jour ni la majeure partie du deuxième jour, mais lorsque nous avons atteint le lac David nous faisions directement face à des coups de vent et de grosses vagues.

David Lake
Lac David

Prévoyant cette possibilité, nous avions apporté des pagaies de kayak pliantes. Heather s’est assise sur sa planche et je me suis mis à genoux sur la mienne, et nous sommes repartis. C’était un peu humide, mais nous avons utilisé les caps pour nous abriter lorsque c’était possible et nous sommes arrivés sains et saufs à notre emplacement de camping.

L’équipement a constitué le défi suivant. Nous avons fixé des  boucles en D aux planches avec de la colle de contact, choisi des sacs de paquetage imperméables munis de courroies, et avec en plus quelques cordons élastiques le problème était résolu.

SUP loaded with gear

Équipement bien au sec, chargement stable, siège confortable sur la planche si vous avez bien rangé votre équipement, et facile à transporter dans les portages. Nous avons apporté peu de choses (comme si nous faisions une grande randonnée pédestre) pour que le poids reste faible.

Quant aux planches, c’est une autre histoire. Elles sont extrêmement légères mais malaisées à transporter sur un terrain accidenté et de longues distances. Heather a fabriqué des harnais avec des sangles afin que nous puissions transporter les planches comme des valises, mais avec le poids porté sur l’épaule opposée. Cela a fonctionné, mais il faudra perfectionner le système si nous essayons à nouveau.

SUP boards on land

Il a fallu ensuite se pencher sur le problème de la mise à l’eau et de l’accostage. Les endroits sauvages ne fournissent guère d’endroits pratiques où accoster, et les planches à rames peuvent être fragiles à cause de leur légèreté. Alors soyez prêts à vous mouiller les pieds pour protéger votre planche. Nous avons voyagé en septembre et donc nous portions des bottes en néoprène, mais en été vous pouvez être pieds nus ou vous contenter de sandales, de souliers de bain ou de n’importe quelle vieille paire de chaussures.

shore lunch with SUP

Il est rapidement devenu évident que les ailerons pourraient poser problème. Ils ont tendance à se prendre dans les roches et les herbes si vous ne faites pas attention. Si votre planche s’immobilise abruptement lorsque vous êtes debout, vous risquez de vous retrouver dans l’eau. C’est une autre raison de randonner par beau temps.

La prochaine fois, j’enlèverai les ailerons latéraux de ma planche. Si vous possédez un aileron à faible tirant d’eau, je vous conseille de l’utiliser. Nous avons constaté que les plages, bien que rares, sont un bon endroit pour vous glisser sur la terre ferme avec la planche ce qui vous permets d’en descendre par l’avant sans avoir à vous mouiller.

Nous avons également appris que les planches polyvalentes sont plus adéquates que les planches pour la course, car leur plus grande stabilité permet à l’esprit de s’évader sans risquer de faire le plongeon.

sunset over wetland
Parce qu’avec des paysages comme ceux de Killarney, il est impossible que votre esprit et votre regard ne soient pas distraits…

Sinon, nous n’avons pas eu d’autres problèmes et nous n’hésitons pas à recommander de tenter une randonnée en planche à rame. Après tout, si elle vous oblige à aller plus lentement, vous aurez plus de temps pour profiter de Killarney.