Un homme tirant sur l’eau un canot rempli de matériel de camping.

Quelle sensation d’arriver en avion à Wabakimi et d’y faire du canot!

Dans le billet d’aujourd’hui, l’influenceur Ken Jones raconte son excursion dans l’arrière-pays à Wabakimi.

L’année écoulée a été pour le moins intéressante. La pandémie mondiale a grandement changé notre façon de voyager. Après avoir dû annuler un voyage en Alaska en septembre, ma femme et moi souhaitions explorer un endroit en Ontario où nous n’étions pas encore allés.

Fervents adeptes de canot, nous avons décidé de planifier une excursion en canot dans l’une des régions les plus reculées de l’Ontario : le parc provincial Wabakimi.

Nous disposions de trois semaines pour organiser le voyage et, avec l’aide de Wabakimi Outfitters, nous y sommes parvenus!

Nous nous proposions de nous rendre en avion puis en canot au cœur de Wabakimi, une excursion qui durerait huit jours, de la fin août au début septembre. C’était une excursion à laquelle je rêvais depuis plus de dix ans et j’étais enthousiaste à l’idée de me surpasser, car il s’agissait de mon expédition la plus difficile à ce jour.

La logistique

Avant notre voyage au parc provincial Wabakimi, nous avions surtout fréquenté le parc provincial Algonquin. Nous étions donc habitués aux sentiers de portage rodés et à la signalisation abondante du parc.

Canot chargé accostant au rivage.

Nous savions que Wabakimi demanderait un temps d’adaptation. Pour être sûrs de pouvoir nous repérer dans le parc, nous nous sommes équipés de deux ensembles de cartes et d’un GPS portable.

Le cœur de Wabakimi est un parc de catégorie sauvage, qui s’efforce de le rester autant que possible. Les emplacements de camping ne sont pas marqués, et la plupart des portages sont balisés plutôt que d’être signalés par des panneaux jaunes facilement reconnaissables.

Bien qu’il n’y ait pas de bureau du parc sur place, les permis sont néanmoins nécessaires et peuvent être achetés en ligne ou auprès du pourvoyeur.

Notre itinéraire nous ferait passer par une série de lacs et de rivières en commençant par le lac Granite et en passant par le lac McWade, le lac Lower Wabakimi, le lac Smoothrock et la rivière Boiling Sands, pour finir par un ramassage en voiture au lac Tamarack.

Un départ retardé

Nous avions prévu d’entreprendre notre expédition juste au sud d’Armstrong Station, en Ontario. À notre arrivée, il était évident que nous n’allions pas avoir le meilleur temps pour notre excursion de huit jours.

En vue d’améliorer nos conditions, nous avons repoussé notre voyage d’une journée pour éviter de pagayer sous les 30 mm de pluie prévus. Heureusement, nous avions prévu ce type de changement, ce qui nous a permis de disposer de quelques jours supplémentaires à la fin de notre séjour et de ne pas être brusqués sur le trajet de retour de deux jours.

Littoral sur un lac calme.

Le lendemain du jour où nous avions prévu de partir, nous nous sommes réveillés sous un soleil radieux. Nous avons fait nos bagages et effectué notre premier portage jusqu’au quai où nous devions rencontrer notre pilote de brousse pour entamer notre voyage.

Seuls en milieu sauvage

Après avoir été déposés au milieu du lac Granite, nous avons regardé l’avion décoller. Quand l’avion a été hors de vue, nous avons pris conscience de notre éloignement.

Vue de la forêt depuis l’avion

Aucun de nous n’avait ressenti cela auparavant dans aucun des parcs du Sud de l’Ontario. Nous recherchions la solitude et nous espérions passer tout le séjour sans rencontrer personne d’autre.

Le premier jour du séjour a été magnifique. Nous étions tous deux si heureux d’être enfin immergés dans la forêt boréale, ce qu’aucun de nous n’avait vécu auparavant. D’imposantes épinettes noires dominaient le paysage, tandis qu’une mousse dense et épaisse tapissait le sol rocheux. Ce type de paysage est ce qui nous a attirés à Wabakimi, car il n’y a rien de tel dans le Sud de l’Ontario.

Tente d’arrière-pays dans les bois.

Il y a quelque chose d’étonnant dans le contraste entre la forêt dense et les vestiges des incendies de forêt qui ont ravagé le parc. C’était un merveilleux rappel du cycle de vie de la forêt dans laquelle nous nous trouvions.

Peut-être pas aussi seuls que nous le pensions

Le premier jour de notre excursion, nous avons eu le plaisir d’apercevoir un grand ours noir de l’autre côté du lac McWade, où nous nous étions arrêtés pour déjeuner. C’était génial de voir l’ours, mais cela nous a fait prendre conscience de l’état sauvage du parc.

Wabakimi est également l’habitat du caribou des bois. De nombreux visiteurs les croisent par hasard, mais il faut être très discret pour qu’ils ne vous entendent pas arriver.

Un changement de plans

Au cours de notre périple, nous avons eu plusieurs jours où nous n’avons pas pu parcourir la distance prévue à cause de la météo.

Non seulement nous avons eu des jours avec des vents violents, mais également des pluies abondantes. Il devenait évident que la possibilité d’ajouter des jours de repos à notre itinéraire et de faire preuve de souplesse serait notre planche de salut.

À mi-chemin de notre séjour, après quelques jours venteux et pluvieux, nous avons finalement décidé que nous ne pourrions pas terminer l’itinéraire que nous avions prévu dans le délai imparti pour le séjour.

Plutôt que de nous précipiter et de risquer notre sécurité pour rattraper la distance à parcourir, nous avons décidé de nous détendre pour le reste du périple et de profiter pleinement du milieu sauvage dans lequel nous nous trouvions.

Nous avions un appareil satellite, ce qui nous a permis de communiquer assez facilement avec notre pourvoyeur et de prendre des dispositions pour être transportés par avion le huitième jour depuis le lac Smoothrock.

Une fois de plus, la flexibilité des plans a joué en notre faveur, même si cela a entraîné une augmentation des coûts au bout du compte.

Pour les jours restants, nous avons séjourné à l’un des emplacements de camping les plus incroyables que j’aie jamais vus. Il était situé au pied d’une chute d’eau et donnait sur une baie rocheuse.

Rapides dans le Bouclier canadien et la forêt boréale.

Notre position au pied de la chute d’eau en faisait un endroit idéal pour la pêche. Nous avons passé nos journées à lancer la ligne depuis la rive et avons capturé des grands brochets et des dorés. Malheureusement, un grand brochet de taille digne d’un trophée s’est décroché de mon hameçon juste au moment où je le ramenais sur la rive.

Nous reviendrons

Le dernier jour, nous avons entendu notre avion de brousse se poser et nous sommes allés à sa rencontre au milieu du lac Smoothrock. Lorsque l’avion a décollé et nous a fait quitter le parc, nous avons pu jeter un dernier coup d’œil au parc provincial Wabakimi depuis les airs.

Rivière calme bordée d’arbres et de rochers.

Il reste tant à explorer à Wabakimi que je sais que j’y retournerai.

Si vous envisagez de planifier une excursion à Wabakimi pour explorer son incroyable paysage, sachez que ce n’est pas un parc convenant aux débutants. Wabakimi est un parc stimulant qui exige de solides compétences en matière de canotage et d’orientation géographique.

Vous devez posséder de l’expérience pour vous assurer de passer un moment agréable en toute sécurité, mais les efforts et la préparation en valent vraiment la peine.