Dans le billet d’aujourd’hui, Jessie Pleasance, membre du personnel du programme Découverte au parc provincial Neys, nous aide à acquérir des compétences en matière d’identification.
L’été bat son plein, il est donc temps de rafraîchir vos talents de détective de la nature!
Une enquête responsable
Apprendre à suivre et à repérer les animaux sauvages est un privilège et en premier lieu, vous devez savoir comment respecter les habitats dans lesquels vous vous trouvez, ce qui nous aidera à préserver l’intégrité écologique des différents écosystèmes de notre parc.
Respectez toujours la vie sauvage en étant aussi peu intrusif que possible. En d’autres termes, faites de votre mieux pour laisser l’écosystème tel que vous l’avez trouvé. Cela signifie que vous ne cueillerez pas de fleurs (aussi belles soient-elles), que vous ne déplacerez pas de façon permanente des morceaux de bois ou des pierres, et surtout que vous ne laisserez pas de déchets.
Veillez à « ne pas laisser de traces » et, ce que vous ne faites pas chez vous, de grâce ne le faites pas dans les habitats de la flore et de la faune de nos précieux parcs.
Une autre chose à savoir est l’endroit où vous pouvez trouver une flore et une faune variées.
En ville, vous aurez peut-être de la difficulté à trouver différentes espèces à identifier et à suivre. En revanche, Parcs Ontario offre une grande variété d’écosystèmes et d’habitats à explorer et à observer.
La préparation
Une fois que vous aurez enfilé vos chaussures de randonnée et adopté une attitude positive, il ne vous manquera plus qu’une chose avant de vous lancer dans l’aventure : un guide pratique!
Les guides pratiques sont une excellente ressource à emporter. Vous pouvez en ranger un dans votre sac à dos et y accéder facilement pendant une randonnée pédestre.
iNaturalist est une excellente application pouvant vous aider dans vos recherches si vous découvrez quelque chose que vous n’êtes pas en mesure d’identifier. Prenez une photo de votre découverte que vous pouvez publier afin que des naturalistes professionnels l’identifient pour vous. Que ce soit en quelques secondes ou en quelques jours, vous devriez obtenir des réponses.
Pour en savoir plus sur l’utilisation de l’application, cliquez sur iNaturalist.
Identification de la flore
Les plantes ne laissent pas le même genre de traces que les animaux, donc vous devez d’abord tomber sur une plante par hasard.
Une fois que vous avez trouvé une plante, vous devez savoir comment l’identifier. Voici quelques caractéristiques de base favorisant une identification précise.
Questions à se poser :
- De quel genre de plante s’agit-il? Est-ce un arbuste? Un arbre?
- Combien de pétales a-t-elle?
- Combien de feuilles? (Cette question peut être très utile pour identifier les plantes toxiques comme l’herbe à puce. N’oubliez pas, trifoliée, ne pas toucher!).
- Quelle est la forme des feuilles? Palmées, en forme de cœur, rondes ou peut-être même des aiguilles? Cela peut vous aider à exclure les arbres à feuilles persistantes si les feuilles ne sont pas des aiguilles, ou à réduire la liste si elles le sont!
- Les nervures des feuilles sont-elles quadrillées ou parallèles?
- Les feuilles présentent-elles un motif simple ou un motif composé?
- Le bord des feuilles est-il lisse, dentelé ou lobé?
- La tige est-elle disposée de façon alternée, opposée ou verticillée?
- Quel est l’emplacement de la plante? Les plantes diffèrent d’un endroit à l’autre; il est donc important de noter où vous avez repéré votre découverte. Une plante trouvée dans le Sud de l’Ontario peut ne pas être trouvée dans le Nord de l’Ontario et vice versa.
- Quel mois avez-vous observé la plante? Il est utile de connaître la période de floraison d’une plante pour déterminer ce que vous avez pu observer.
Ce ne sont que quelques questions pour vous aider à commencer votre projet d’identification des plantes.
Prenons l’exemple du sabot de la Vierge.
Cette fleur possède déjà tellement de caractéristiques uniques qui la rendent très facilement identifiable. Elle a deux larges feuilles à la base pouvant atteindre 20 cm de long, ornées de nombreuses nervures et de forme elliptique.
La lèvre gonflée de la fleur (la partie du nom dite « sabot ») mesure environ 3 à 6 cm de long et est généralement de couleur rose foncé, mais cela peut varier.
Si vous avez la chance de tomber sur l’une de ces magnifiques fleurs, faites très attention à ne pas la déranger.
À peine 2 % des sabots de la Vierge sont effectivement pollinisés, car les abeilles sont conscientes qu’il n’y a pas de nectar à récolter pour elles.
Les sabots de la Vierge mettent également beaucoup de temps avant d’avoir leur première floraison – environ neuf ans!
Identification de la faune
L’été est le meilleur moment pour étudier les différentes traces que de nombreuses espèces laissent derrière elles.
Par exemple :
Empreintes
Tout d’abord, les empreintes sont-elles GRANDES ou petites?
Lorsque vous connaissez la taille approximative de l’empreinte, vous êtes en mesure d’exclure un certain nombre d’espèces.
Déterminez si les empreintes sont celles de sabots ou en forme de pattes.
Si l’empreinte est celle d’un sabot, vous pouvez être certain que l’animal que vous suivez est un ongulé comme un élan ou un cerf.
Ensuite, vous pouvez affiner vos recherches en examinant la forme particulière de l’empreinte et le nombre d’orteils qu’elle compte.
Excréments
Les excréments d’animaux sont une trace qu’il est presque impossible de manquer!
Vous m’avez bien compris… la crotte!
Les traces d’excréments peuvent nous en apprendre beaucoup sur les types d’animaux qui sont passés dans le secteur, à peu près quand, ainsi que sur ce qu’ils ont pu manger.
Prêtez une grande attention à la taille et à la forme des excréments.
Si vous trouvez quelque chose qui ressemble vaguement à du chocolat saupoudré d’amandes, n’y goûtez pas! Les apparences sont parfois trompeuses…
Quel est ce son?
Si vous écoutez attentivement, la nature vous révèle souvent qui sont ses habitants.
De nombreux oiseaux chantent tout au long de la journée, alors écoutez bien! Le bruant à gorge blanche chante « Où es-tu Frédéric, Frédéric, Frédéric », tandis que la mésange à tête noire entonne « Tchic-a-di di-di » ou « di-di-di » ou « Di-di-di tchic-a ».
De nombreux amphibiens comme les grenouilles peuvent croasser tout au long de la journée et en soirée également!
Les différentes grenouilles (et crapauds) ont en fait des cris différents. Les grenouilles et les crapauds n’émettent pas tous le fameux cri « ribbit »!
Par exemple, un ouaouaron adopte souvent un ton grave pour quasiment grogner le thème « jug-o-rum, jug-o-rum ». Une grenouille des bois émet un caquètement bas et rapide, comme un canard.
Une rainette crucifère émet un son aigu « pe-ip, pe-ip ».
Ces sons sont faciles à reproduire, alors essayez!
Repérez les signes
Certains animaux peuvent laisser derrière eux des traces autres que des excréments et des empreintes.
Si vous voyez un arbre qui a l’air d’avoir été griffé, cela peut indiquer qu’un ours est passé dans les environs, à la recherche d’insectes à grignoter. Si vous voyez de la fourrure incrustée dans un arbre, il est probable qu’un ours a trouvé son nouveau grattoir de choix!
Les oiseaux peuvent laisser des plumes. Si vous repérez des éclats de coquille d’œuf au pied d’un arbre, un nid pourrait se trouver tout près.
Certains animaux sauvages peuvent se trouver juste sous votre nez! De nombreuses espèces, comme les papillons, se camouflent dans leur environnement pour éviter les prédateurs, mais si vous êtes patient, des phénomènes étonnants se produisent…
Pensez-y : lorsque vous suivez des animaux sauvages, regardez EN HAUT et EN BAS, et vous remarquerez des indicateurs partout!
Le plus important : retirez-en du plaisir!
Maintenant que vous avez acquis quelques notions de base, vous pouvez vous lancer dans l’aventure!
Être un détective de la nature, c’est bien plus que vos capacités d’identification. Si vous avez une passion pour la nature et que vous êtes disposé à apprendre, alors vous êtes déjà sur la voie du succès!
Maintenant, en route vers de nouvelles découvertes!