Découverte et sentiers vont de pair comme le beurre d’arachides et la confiture

Dans notre série « Dans les coulisses », le personnel du programme Découverte de la province offre un aperçu « des coulisses » de leurs programmes et projets préférés. Le billet d’aujourd’hui provient de David Bree, responsable du programme Découverte au parc provincial Presqu’ile.

Les sentiers et les parcs vont de pair (insérez ici votre mariage favori : « comme les petits pois et les carottes », dirait Forrest Gump). Les sentiers sont sans doute la structure récréative la plus fréquentée de notre réseau de parcs.

Toutefois, les sentiers ne sont pas innés; un concept doit initialement germer.

Où voulons-nous un sentier et pourquoi?

Un sentier est souvent conçu pour permettre à des visiteurs de profiter d’une caractéristique spéciale d’un parc.

La promenade Spruce Bog dans le parc provincial Algonquin ou le sentier Marsh Boardwalk dans le parc provincial Presqu’ile sont des exemples probants de sentier donnant accès à des habitats dont l’exploration serait difficile ou destructrice de toute autre façon.

Vue de la promenade Marsh à Presqu'ile
Vue de la promenade Marsh à Presqu’ile

Ensuite, le sentier doit être construit, surveillé, entretenu et parfois fermé et mis hors service. Toutes les étapes exigent du travail et, selon le parc, le surintendant, le contremaître de la maintenance, le technicien des opérations ou le directeur (ou plus probablement une combinaison de toutes ces personnes) peuvent s’en charger.

Au fil de mes 31 ans de service à Parcs Ontario comme membre du personnel de Découverte, j’ai participé à tous les aspects de la vie d’un sentier.

Jeter les bases

Étant donné que nous connaissons bien la faune et la flore du parc, il est naturel que le personnel de Découverte soit à l’origine de la naissance d’un sentier.

Quelle caractéristique du parc manquons-nous dans notre réseau de sentiers? Où pouvons-nous installer le sentier pour qu’il expose les caractéristiques en produisant le plus faible impact écologique possible? Ce sont des questions importantes auxquelles le personnel de Découverte peut répondre.

Pour être franc, la possibilité de travailler sur cet aspect de la vie d’un sentier ne se présente pas aussi souvent. Je n’ai participé qu’à deux reprises à la conception d’un sentier.

Même avec mes 31 ans de service dans les parcs, tous les parcs dans lesquels j’ai travaillé étaient plus anciens et disposaient de systèmes de sentiers bien développés à mon arrivée. Cependant, la conception des sentiers a souvent été confiée aux naturalistes des parcs.

Lors d’une récente conversation avec Bud Guertin, le premier naturaliste de Presqu’ile en 1957, il m’a appris que l’un de leurs premiers travaux consistait à tracer des sentiers. Ils en ont fait quatre cet été-là, dont deux font encore aujourd’hui partie de notre réseau de sentiers.

Être ou ne pas être interprétatif : telle est la question

Dans l’esprit du personnel de Découverte, il n’existe que deux types de sentiers : interprétatif et non interprétatif. La seule différence est que le sentier d’interprétation est associé à du matériel individuel qui permet au visiteur de mieux comprendre ce que l’on trouve en cours de route. Ce matériel a été traditionnellement soit un guide de randonnée que vous em

Panneau interprétatif situé le long du sentier FIT au parc provincial Bonnechere

portez avec vous, soit des panneaux que vous lisez en cours de route.

J’ai employé le terme « traditionnellement » car il existe des sentiers innovateurs qui intègrent le toucher et l’ouïe, ainsi que de nouvelles technologies qui permettent d’accéder directement au matériel éducatif à partir de votre téléphone mobile.

Quoi qu’il en soit, vous pouvez être assuré qu’un naturaliste ou un historien de Découverte a minutieusement étudié, rédigé (ébauche après ébauche) et conçu chaque guide ou panneau, puis travaillé avec un imprimeur ou un fabricant, en vérifiant et revérifiant, jusqu’à l’obtention du produit fini.

J’ai contribué entre autres à des guides d’interprétation pour le sentier Cliff Top à Bon Echo, le sentier à Peter’s Woods, et à des panneaux sur la promenade Marsh à Presqu’ile. Ces projets comptent parmi les plus importants et les plus gratifiants de ma carrière.

 

Les choses changent, tout comme changeront les panneaux

La nature change et un autre aspect du travail sur les sentiers consiste à les surveiller pour relever ces changements. Au début de la saison, je parcours les sentiers d’interprétation de Presqu’ile pour m’assurer que tous les panneaux et tous les poteaux sont toujours en place et que ce qui a été écrit à chaque halte est toujours valide.

Une halte dont le panneau décrivant un bouleau jaune qui pousse sur une souche de pépinière est tombé il y a deux ans, ce qui n’est pas une interprétation très efficace.

La surveillance – ramassage des ordures, nettoyage du sentier et détermination des dommages ou des dangers dont il faut s’occuper – se poursuit tout au long de l’année. Parfois, je peux résoudre le problème et d’autres fois, je confie le travail à des membres plus qualifiés de notre équipe d’entretien.

Je note également les conditions du sentier, les oiseaux qui nidifient, ce qui fleurit et la gravité de la situation concernant les insectes hématophages.

Ces informations sont souvent nécessaires pour répondre aux nombreuses questions que l’on me pose sur ce qui se passe dans le parc et constituent du matériel utile pour les publications sur les médias sociaux. Je reste également attentif aux espèces envahissantes qui doivent être éliminées avant qu’elles ne deviennent incontrôlables.

(D’accord, j’admets que la plupart du temps, la surveillance des sentiers du parc entre dans la catégorie « Je ne peux pas croire que je suis payé pour cela » et que c’est l’une de mes tâches préférées, mais tout doit être fait.)

Les sentiers de parc changent aussi!

À l’occasion, un sentier doit être fermé ou réorienté. Peut-être qu’une espèce sensible a été découverte le long d’un sentier, que les exigences en matière d’entretien deviennent trop rigoureuses ou que de nouvelles informations laissent entendre qu’un nouveau sentier serait plus efficace pour illustrer l’histoire.

Installation d’une promenade en bois au parc provincial Silver Lake en 2015.
Installation d’une promenade en bois au parc provincial Silver Lake en 2015

Heureusement, je n’ai participé qu’à la fermeture de deux sentiers de parc, les deux pour des raisons environnementales.

L’une des fermetures avait pour but d’arrêter l’érosion le long d’une voie navigable à Bon Echo. Ce travail nécessitait l’installation de panneaux et le remplissage de l’ancien sentier avec plusieurs chargements de broussaille coupée. Les gens s’attachent beaucoup à leurs sentiers et ne veulent pas y renoncer!

Les sentiers ont assurément fait partie de ma vie dans les parcs et je crois qu’ils font partie intégrante de l’expérience du parc pour la plupart des visiteurs. Les sentiers, comme toutes choses, ont une vie de bout en bout. Certains sont longs, d’autres courts et certains sont interprétatifs, d’autres pas, mais vous pouvez être assuré que le personnel du programme Découverte de Parcs Ontario participe au parcours d’un sentier, à chaque pas du chemin.