Alerte : espèce envahissante! Châtaigne d’eau 101

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Amanda Reed, organisatrice des médias numériques à notre bureau principal.

Saviez-vous que la Châtaigne d’eau européenne est une espèce envahissante?

Cette plante destructrice s’est installée dans le parc provincial Voyageur, et sans les efforts constants du personnel du parc, elle envahirait les plages et détruirait nos terres humides.

Comment elle est arrivée ici

La Châtaigne d’eau européenne est originaire (oh! surprise) d’Europe et, en fait, elle est considérée comme en voie de disparition dans de nombreux pays européens. Ele est arrivée en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, et sa présence n’est attestée qu’à quelques endroits de l’Ontario.

Un de ces endroits est le parc provincial Voyageur.

A person holding a water chestnut plant
La Châtaigne d’eau doit être arrachée au bon endroit pour saisir les fruits.

Comme on ne trouve de populations de Châtaigne d’eau qu’à quelques endroits de l’Ontario, il est très important que nous nous efforcions d’éliminer cette plante avant qu’elle ne se répande à d’autres endroits.

La châtaigne d’eau : quel est le problème?

Les espèces envahissantes sont des espèces non indigènes qui sont nocives pour l’environnement ou la santé humaine.

La châtaigne d’eau pousse densément sur l’eau, créant des couches flottantes de végétation qui réduisent la pénétration de la lumière dans l’écosystème subaquatique. La châtaigne d’eau fait concurrence à des plantes indigènes et les étouffe.

paddling through water chestnut

La pénétration moindre de la lumière et la diminution de la croissance des plantes sous la canopée de châtaignes d’eau, alliées à la grande quantité de végétation en décomposition, peuvent entraîner une chute des niveaux de l’oxygène dissous, ce qui peut avoir une incidence sur des espèces indigènes, et peut même tuer des poissons.

Ses fruits piquants constituent un danger pour les baigneurs et ceux qui fréquentent les plages. En fait, cette plante devient si dense que – sans les efforts du parc pour la contrôler – les plages de Voyageur ne seraient pas accessibles aux baigneurs, aux pêcheurs à la ligne et aux plaisanciers.

Mais je mets des châtaignes d’eau dans mon sauté!

La Châtaigne d’eau européenne n’a rien à voir avec la sorte que vous mettez sans vos sautés. Ces châtaignes d’eau sont originaires d’Asie et non d’Europe.

a water chestnut seed
Gros plan d’un fruit de Châtaigne d’eau européenne

Vous voyez les piquants? Leur présence indique sans doute possible qu’il s’agit bien  de cette espèce envahissante de châtaigne d’eau.

L’intérieur d’une Châtaigne d’eau européenne est également un peu plus grumeleux que la sorte que vous mettez dans vos sautés. Voici de quoi il a l’air :

A person holding a Water Chesnut that has been cracked open

Le combat de Voyageur contre la châtaigne d’eau

Depuis plusieurs années, le personnel de Voyageur s’efforce de se débarrasser des châtaignes d’eau qui poussent dans les terres humides du parc et la rivière des Outaouais. Des gens comme Jean Malboeuf et Oliver Rondeau participent à cette opération depuis le début. Ils se rendent à l’occasion jusqu’à Hawkesbury pour se débarrasser de cette espèce!

L’opération est lancée tous les printemps.

Des membres du personnel en pantalon-bottes arrachent manuellement les châtaignes d’eau là où ne peuvent aller les embarcations. Il faut beaucoup de patience, mais on peut progresser très rapidement.

people in hip waders pulling Water Chestnuts from a wetland
Des employés s’activent à arracher des châtaignes d’eau

La châtaigne d’eau est une plante annuelle qui passe l’hiver sous forme de graine. Empêcher les plantes de l’année en cours de produire des graines permet donc de mettre un terme à l’infestation. Comme les graines peuvent être en dormance dans la rivière durant de huit à dix ans, il est nécessaire d’exercer un contrôle pendant plusieurs années pour gérer la population.

Il est essentiel d’arracher la racine de la châtaigne d’eau; il faut la saisir au bon endroit pour attraper les graines. L’équipe de Voyageur est constituée de pros, mais il est presque impossible d’arracher la racine à chaque fois. Il faut donc poursuivre la lutte.

L’autre façon de se débarrasser de la châtaigne d’eau est beaucoup plus amusante. Il est possible avec des bateaux de ratisser les plantes et de les ramasser dans des filets.

 a person lowering a rake machine into the water
Jean nous montre comment se servir de la machine à ratisser à l’avant d’un bateau

Sans ces travailleurs acharnés, les secteurs où vous vous baignez et circulez en bateau seraient entièrement envahis par cette sale plante. Heureusement, une partie de l’opération consiste à placer des barrières dans l’aire de baignade.

an orange barrier in water

Si vous vous baignez dans le parc et apercevez des barrières orange, c’est que le secteur a été bloqué pour tenir les châtaignes d’eau à l’écart. Vous pourrez ainsi vous baigner sans vous faire piquer les orteils.

Est-ce que tout ce travail donne quelque chose?

Jusqu’ici, les efforts de Voyageur ont permis de contenir cette espèce envahissante, l’empêchant de se répandre dans d’autres parties de la province.

staff beside water chestnut holding signs about invasive species

En contrôlant activement et en éradiquant éventuellement la population, Parcs Ontario empêche la propagation de la châtaigne d’eau dans les voies navigables de la province, maintenant l’intégrité écologique de l’habitat de plus en plus rare des terres humides riveraines.

Merci aux nombreux membres du personnel qui travaillent d’arrache-pied pour trouver une solution à ce problème épineux!

Soyez une partie de la solution

Tandis que le personnel de Voyageur travaille à éliminer cette espèce envahissante du parc, nous avons besoin de votre aide pour empêcher celle-ci de se répandre dans d’autres secteurs.

Cela est particulièrement important pour les plaisanciers. N’oubliez pas de :

  • Nettoyer votre embarcation et votre matériel
  • Vider votre bateau avant de partir
  • Assécher ou désinfecter votre bateau avant de l’utiliser de nouveau
  • Éviter de laisser tourner le moteur à travers les plantes aquatiques
  • Ne jamais transporter ou relâcher une espèce envahissante interdite