Un roi en hiver : le lynx du Canada

Un roi en hiver : le lynx du Canada

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Christine Terwissen, stagiaire en biologie dans notre zone du Sud-Est.

Le lynx peut être considéré comme le « roi » des animaux qui hivernent chez nous. Sa fourrure épaisse lui permet de rester actif pendant tout l’hiver.

Le lynx est présent dans l’ensemble de la forêt boréale canadienne, ce qui, en Ontario, signifie en gros au nord du parc Algonquin.

La meilleure façon de savoir si vous avez vu un lynx du Canada, c’est par les touffes de poils au bout des oreilles qui leur sont particulières (qui sont beaucoup plus longues que celles du lynx roux) et par leur queue courte terminée par des poils noirs.

lynx

Le lynx est une espèce particulièrement discrète, et par conséquent la façon la plus courante de détecter la présence de lynx en hivers, c’est par leurs pistes.

C’est d’abord par la grandeur que l’on identifie les traces d’un lynx. Elles ont environ 7 à 8 cm de largeur. Les empreintes des canidés (les loups et les coyotes) ont pratiquement la même largeur, mais on peut facilement les différencier à l’aide des dessins ci-dessous :

Empreinte de lynx et Empreinte de canidé (loup ou coyote)
Empreinte de lynx et Empreinte de canidé (loup ou coyote)

Les lynx laissent davantage de marques circulaires de doigts, et trois lobes. Les lynx ont des coussinets plutôt circulaires alors que ceux des canidés sont triangulaires. Les canidés laissent généralement des empreintes de griffes.

Vous recherchez des empreintes de lynx? Soyez à l’affut des indices :

  • forme très arrondie
  • le coussinet est formé de trois lobes
  • les traces présentent rarement des empreintes de griffes

Les lynx sont particulièrement bien adaptés pour la chasse à leur principale proie : le lièvre d’Amérique. Leurs pattes poilues et particulièrement grosses, qui leur servent de raquettes, leur permettent de courir rapidement sur la neige.

Lynx

Toutefois, le lièvre d’Amérique a développé ses propres défenses. Il change de couleur chaque automne, passant du brun au blanc, afin de se confondre avec la neige, devenant ainsi plus difficile à repérer par le lynx.

Snowshoe hare in summer and winter

lièvre d’Amérique
Ce lièvre d’Amérique en est à la moitié de son changement de couleur saisonnier.

Ces deux espèces sont si étroitement liées que leurs populations évoluent en fonction l’une de l’autre partout au pays. On croit que si la population de lièvre d’Amérique augmente, celle du lynx augmentera également jusqu’à un certain point. Finalement, les lynx réduiront la population de lièvres d’Amérique, ce qui résultera en un accroissement de la compétition entre les lynx pour les proies disponibles. Par conséquent, la population de lynx décroîtra, le cycle se répétant approximativement tous les 10 ans.

Ce cycle prédateur-proie caractéristique est l’un des exemples les plus étudiés, le nombre de lynx pouvant être déterminé à partir des registres de piégeage de la Compagnie de la Baie d’Hudson jusque dans les années 1800.

Cela signifie que – tout dépendant de la période du cycle de dix ans actuelle – apercevoir un lynx peut-être un vrai coup de chance! Surtout que les lynx sont notoirement craintifs face aux humains.