Paysages changeants au parc provincial Killbear

Le billet d’aujourd’hui provient d’Isabelle Moy, naturaliste du programme Découverte au parc provincial Killbear

Comme de nombreux campeurs fidèles de Killbear s’en souviendront, il y a sept ans, notre paysage de camping a radicalement changé avec l’abattage de nombreux hêtres d’Amérique en raison de la maladie corticale du hêtre.

Malheureusement, Killbear est à nouveau infesté par une espèce envahissante.

Cette fois, il s’agit de l’agrile du frêne, un coléoptère envahissant qui affaiblit et tue les frênes. C’est ainsi que le paysage de Killbear sera à nouveau modifié!

Signes des agriles du frêne

Le personnel du parc a initialement découvert l’agrile du frêne à l’automne 2019.

Originaire d’Asie, ce coléoptère vert iridescent décime les frênes dans le sud de l’Ontario et progresse régulièrement vers le nord.

Agrile du frêne

Fait intéressant, c’est la forme larvaire (bébé) de l’agrile du frêne qui s’attaque aux frênes.

Des œufs sont pondus, cachés dans l’écorce d’un frêne. Lorsque les larves éclosent, elles commencent à ronger la couche située sous l’écorce, où les nutriments circulent de haut en bas de l’arbre.

Les larves grandissent et mangent de plus en plus jusqu’à se métamorphoser et finir par sortir de l’arbre sous forme de coléoptère adulte un à deux ans plus tard. Vous pouvez parfois apercevoir de petits trous de sortie en forme de « D » dans l’écorce, là où les adultes ont émergé.

Sous la couche d’écorce, on peut voir les « galeries d’alimentation » sinueuses qui marquent le cheminement de la larve qui s’y est développée.

Les frênes infectés par l’agrile du frêne subissent un dépérissement de la couronne, ce qui signifie moins de feuilles à l’extrémité de leurs branches.

Trous dans l’écorce

Ces arbres n’arrivant pas à envoyer de nourriture ni d’eau jusqu’à la couronne, il naît souvent des « pousses adventives ». Ces fines branches déplacées que l’on trouve le long du tronc permettent à l’arbre de continuer à recueillir la lumière du soleil et à produire de la nourriture malgré l’infestation.

Les trous de pics et l’écorce pelée par les pics sont d’autres signes de l’agrile du frêne.

Préparation pour l’avenir

Tout comme Killbear a quelque peu changé après la coupe entraînée par la maladie corticale du hêtre, la coupe qui a eu lieu cette année a encore modifié les choses.

Les emplacements de camping peuvent sembler un peu plus ensoleillés et la forêt peut paraître un peu plus éclaircie.

Piles de rondins

Heureusement, la forêt s’adaptera.

D’autres espèces d’arbres profiteront de la lumière et de l’espace et pousseront plus rapidement, comblant ainsi des lacunes pour l’avenir.

Entre-temps, le grondement des broyeurs à bois est devenu familier, car les équipes d’entretien travaillent ardemment pour préparer le parc le plus rapidement possible.

En fin de compte, Killbear restera le même parc que vous connaissez et que vous aimez.

Brûlez là où vous achetez!

Tout le monde a un rôle à jouer pour arrêter la propagation de l’agrile du frêne. Ce qui s’est passé à Killbear n’a pas à se produire dans les autres parcs et zones naturelles de l’Ontario.

Individuellement, l’agrile du frêne est un coléoptère qui ne peut voler que sur quelques kilomètres.

firewood

 

La raison pour laquelle l’agrile du frêne a pu se propager si rapidement partout en Ontario est que des gens ont transporté du bois de chauffage infesté dans différentes régions.

Pensez à brûler votre bois de chauffage là où vous l’avez acheté! N’apportez aucun produit ligneux provenant d’autres parties de la province dans les parcs.

Apprenez-en davantage sur les espèces envahissantes à Parcs Ontario.

Ensemble, nous pouvons empêcher la propagation de l’agrile du frêne.