Observer les oiseaux dans la forêt boréale

Lev Frid, observateur d’oiseaux par excellence, a récemment exploré certains de nos parcs du Nord et nous a rédigé le billet suivant. Si vous aimez les oiseaux chanteurs, il vous faut lire ceci!

Pour beaucoup d’observateurs d’oiseaux de l’Ontario, cette passion est purement printanière. Des refuges des Grands Lacs tels que les parcs provinciaux Rondeau, MacGregor Point et Presqu’ile organisent des festivals d’observation des oiseaux et attirent des foules de visiteurs pressés de voir les migrants du printemps nouvellement arrivés.

Vous ne savez peut-être pas que les possibilités d’observer ces mêmes oiseaux dans leurs aires de reproduction de la forêt boréale, dans certains de nos parcs du Nord, sont nombreuses.

La forêt boréale

KettleLakes you could be canoeing here
Parc provincial Kettle Lakes

La forêt boréale de l’Ontario est gigantesque, s’étirant sur une partie considérable de la province – mais nombreux sont ceux qui ne se sont jamais aventurés dans cet immense et impressionnant écosystème.

Boreal forest

Caractérisée par de vastes étendues de forêt, des lacs et des tourbières à épinettes, la forêt boréale est un écosystème beau et austère.

Lisez davantage ici sur la forêt boréale et ses habitants.

Le chœur des oiseaux

Beaucoup de visiteurs parlent volontiers de la quantité d’insectes piqueurs qui habitent également la forêt boréale, mais c’est là une partie de la raison pour laquelle celle-ci est une véritable « usine à oiseaux chanteurs », accueillant l’été des millions de parulines, de moucherolles, de viréos et d’autres oiseaux qui viennent y élever leurs petits. Ce sont les mêmes oiseaux que nous voyons au cours de leur migration dans le sud de l’Ontario, sauf qu’ils passent ici plusieurs mois.

Red-eyed Vireo
Viréo aux yeux rouges

Certains viennent de très loin. Le Moucherolle à côtés olives – que l’on entend davantage qu’on ne le voit, avec son chant caractéristique « vite-trois-bières » – est un champion de la migration qui passe l’hiver en Amérique du Sud, s’aventurant dans la forêt boréale pour élever une famille.

Son cousin, l’Hyliote à ventre jaune, ne passe que deux mois ici pour faire la même chose (ce qui montre à quel point l’environnement est riche en nourriture!).

Cape May Warbler
Nombre de parulines colorées telles que cette Paruline à gorge orangée, traversent le sud de l’Ontario au printemps, mais demeurent dans la forêt boréale pendant plusieurs semaines pour se reproduire

Vingt-cinq espèces de parulines se reproduisent dans la forêt boréale, dont la Paruline à gorge orangée, la Paruline à poitrine baie, la Paruline tigrée et la Paruline à tête cendrée, qui attirent toujours des foules au cours de leur migration dans le sud de l’Ontario.

Un paradis pour les observateurs d’oiseaux

La migration printanière dépend beaucoup du temps, mais les oiseaux nicheurs sont toujours là et trahissent leur présence en chantant. Ils se sont déjà constitué des territoires et on est généralement certain de les voir aux mêmes endroits pendant plusieurs semaines.

Blackburnian Warbler
La Paruline tigrée se reproduit dans toute la forêt boréale, particulièrement lors des épidémies de tordeuse des bourgeons de l’épinette, et les observateurs d’oiseaux sont à l’affût

Un oiseau printanier rare qui s’est pointé peut ne pas rester plus de quelques heures, mais vos sympathiques naturalistes de parc pourront vous indiquer les meilleurs endroits pour apercevoir les oiseaux nicheurs locaux.

Les habitants de la forêt boréale

Les oiseaux nicheurs y sont abondants, mais la forêt boréale accueille aussi tout un éventail d’oiseaux résidents qu’on ne peut voir que dans cet habitat distinctif.

Red Crossbill
On peut trouver des becs-croisés, comme ce Bec-croisé des sapins, en nombre variable tous les ans dans la forêt boréale, selon la disponibilité de cultures porte-graines. Certains hivers, la forêt peut résonner de leurs chants.

Des oiseaux comme le Tétras du Canada, le Tétras à queue fine, le Pic à dos noir, le Pic à dos rayé, le Mésangeai du Canada et la Mésange à tête brune sont des espèces résistantes qui peuvent survivre aux hivers rigoureux de cette partie du monde.

Le Mésangeai du Canada utilise sa mémoire étonnante pour se rappeler où se trouvent ses milliers de caches de nourriture.

gray jay
Nous avons aperçu ce Mésangeai du Canada dans le parc provincial Missinaibi.

Le Tétras du Canada peut se nourrir d’aiguilles d’épinette pauvres en nutriments pour survivre. Les pics et les mésanges sont fort habiles pour trouver  de petits aliments cachés dans l’écorce.

Spruce Grouse
Le Tétras du Canada est un habitant permanent de la forêt boréale que l’on peut apercevoir en tout temps de l’année

Les strigidés du Nord – la Chouette lapone, la Chouette épervière et la Nyctale de Tengmalm – sont les fantômes boréaux, et la difficulté de les trouver et l’émotion que l’on ressent quand on les aperçoit sont un puissant aimant pour les amateurs d’oiseaux.

Northern Hawk Owl
Le charme de la rencontre d’oiseaux aussi rares et uniques que la Chouette épervière attire sans cesse les amateurs d’oiseaux dans la forêt boréale

Une expérience inoubliable et typiquement canadienne.

Vous êtes prêts à associer la qualité et la quantité des oiseaux, et la beauté des paysages du Nord, avec la possibilité très réelle d’apercevoir un Lynx rôdeur ou d’entendre une meute de loups hurlant dans la nuit?

Prévoyez une escapade boréale d’observation des oiseaux dans un parc provincial tel que ceux-ci :

Vous pouvez être assurés que ça vaut amplement le déplacement.