Le conopholis : une plante curieuse

Le billet d’aujourd’hui provient de Maddie Bray, une naturaliste au parc provincial Awenda.

En tant que naturalistes du parc, nous nous faisons poser toutes sortes de questions sur divers organismes qui vivent dans le parc. Les campeurs décriront un chant d’oiseau qu’ils n’ont pas tout à fait entendu ou la couleur d’un insecte qu’ils n’ont pas eu le temps de photographier.

L’une de ces questions en particulier qui se fait toujours poser pendant l’été – qu’est-ce que ce sont les trucs jaunes pales qui poussent au sol?

Est-ce un champignon? Un épi de maïs pourri? Une pomme de pin jaune?

Croyez-le ou non, il s’agit en fait d’une fleur sauvage! C’est une plante parasite connue sous le nom de conopholis d’Amérique.

Des bougerons bruns-jaunes entourés de terre et de feuilles mortes
Ces doigts brunâtres-jaunâtres sont faciles à manquer à la fin du printemps lorsqu’ils poussent sous les feuilles de chênes et d’érables

Bien que le nom officiel soit le conopholis d’Amérique, au parc provincial Awenda, nous avons l’habitude l’appeler simplement le conopholis.

La principale particularité de ces plantes est l’absence complète de couleur verte que l’on observe chez la plupart des autres plantes.

Tout un parasite!

Contrairement aux plantes de familles distinctes, le conopholis (et aux autres plantes de familles proches) a des nutriments qui ne proviennent pas du soleil, mais des plantes qui l’entourent, absorbant les nutriments hydrosolubles des racines de son hôte. C’est un parasite obligatoire qui ne peut pas pousser sans une plante hôte à ses côtés.

Des bourgeons jaunes poussant à travers les feuilles mortes de chêne
Ces épis floraux d’un jaune crème contrastent à merveille avec les feuilles tombées de son hôte : le chêne

Le conopholis est un parasite des chênes, en particulier le chêne rouge (quercus rubra). Les jeunes plants ne peuvent pas se développer sans la présence de jaunes racines d’un chêne vulnérable, près de la surface du sol sur lesquelles s’accrocher.

La principale partie de la plante est souterraine, accrochée sur la racine pour se procurer des nutriments. Les fleurs sont la seule partie qui poussent à la surface du sol, en saillies ressemblant à des doigts à la fin mai ou au début juin.

Une fois la plante identifiée, vient la question suivante…

Est-ce que ces plantes tuent les chênes?

Non! En général, il s’agit de plantes pérennes assez petites qui vivent seulement pour une dizaine d’années. Comparativement aux décennies ou aux siècles que peut vivre un chêne rouge en santé, ce n’est rien!

Un seul hôte peut être attaqué par ces parasites pendant de nombreuses générations et ne ressentir aucun effet néfaste important.

Des graines d’un vert pâle d’une plante poussant à travers les feuilles mortes d’un chêne

Les fruits et les graines peuvent être disséminés sur de longues distances grâce au cerf de Virginie, mais ils ne peuvent pas pousser s’il n’y a aucun chêne à proximité.

Le conopholis d’Amérique n’est pas une plante particulièrement courante, mais elle est certainement visible dans la forêt du parc Awenda grâce à l’abondance relative de ses hôtes, les chênes rouges.

Visitez le parc provincial Awenda entre les mois de juin et d’août pour observer ces plantes inhabituelles.

Il n’y pas beaucoup de fleurs sauvages aussi géniales!