La guerre au nerprun dans le parc Mark S. Burnham

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Corina Brdar, écologiste de zone, Christine Terwissen, écologiste de projet, et d’autres membres de Team Invasive Alien (l’équipe de lutte contre les espèces étrangères envahissantes).

Si vous avez visité dernièrement le parc provincial Mark S. Burnham, vous avez peut-être remarqué de nombreux petits chicots fraîchement coupés. C’est le résultat d’une récente campagne pour faire disparaître du parc une espèce étrangère envahissante — le nerprun commun.

MSB : petit mais remarquable

Bien qu’il soit petit, on trouve dans le parc Mark S. Burnham une forêt ancienne et quelques trésors cachés.

Entrance Sign - MArk S Burnham

L’un d’entre eux est le plus vieil érable à sucre vivant connu au monde : il a plus de 330 ans! Ce survivant a germé d’une samare plus d’un siècle avant que des Européens ne s’installent dans cette partie de l’Ontario.

Lorsque cette samare a germé, les environs devaient être tout à fait différents. Certaines des espèces avec lesquelles elle partageait la forêt ont disparu, et de nouvelles sont arrivées.

La forêt du parc Mark S. Burnham a réussi à éviter la colonisation par un grand nombre des plantes apportées par les colons européens – des plantes que les biologistes qualifient d’« étrangères ».

L’envahisseur

Le nerprun est une de ces plantes.

Il a été introduit dans les années 1880 pour constituer des brise-vents dans les champs cultivés, ou peut-être pour servir d’arbuste ornemental. Depuis, il s’est répandu dans tout le sud de l’Ontario.

park staff take out buckthorn
Des employés du parc s’occupent des nerpruns qui poussent dans le parc Mark S. Burnham.

Malheureusement, cet arbuste épineux résistant peut former des fourrés denses, éliminant d’autres arbres et arbustes indigènes et réduisant la biodiversité. Il peut également modifier la chimie des sols, rendant plus difficile la croissance des plantes indigènes.

Il se propage facilement parce que les oiseaux aiment ses baies foncées (qui sont légèrement toxiques pour d’autres animaux et ont un effet purgatif). On trouve souvent des rangées de jeunes nerpruns poussant sous des lignes de transport d’électricité ou d’autres endroits où les oiseaux aiment se percher, où les fruits digérés et les graines ont été « déposés » (formant souvent une tache violette voyante).

En raison de sa capacité à se propager facilement et à envahir un secteur, il est considéré comme une espèce envahissante. Le nerprun est une des quelques espèces végétales étrangères qui ont pris racine dans le parc Mark S. Burnham. Avec le temps, plusieurs gros arbustes anciens se sont multipliés. On trouve maintenant des centaines de petits arbustes.

Il était temps de faire venir Team Invasive Alien!

buckthorn-blitz-team

Un groupe de membres du personnel du parc s’est réuni un jour de novembre afin d’enlever le plus de nerpruns possible, se servant de sécateurs pour les petits arbustes et de scies à chaîne pour abattre les nerpruns ayant la taille d’un arbre.

L’automne est la meilleure période pour s’attaquer au nerprun. Comme beaucoup d’espèces envahissantes, sa saison de croissance est plus longue que celle de plantes indigènes. Demeurant vert plus longtemps l’automne, il peut capter les derniers rayons de soleil, et peut ainsi plus facilement traverser l’hiver et produire des fleurs et des fruits l’année suivante.

Nous avons traité les chicots coupés avec un herbicide approuvé qui les empêche de produire des drageons.

buckthorn stumps

Les drageons évoquent Méduse et sa chevelure de serpents : de nombreuses petites pousses sont rejetées par la branche coupée pour remplacer celle qui a été perdue.

Quelle sera la prochaine étape?

L’été prochain, nous retournerons sur le site pour nous débarrasser de tous les drageons de nerprun survivants.

Nous sommes très curieux de voir ce qui poussera à la place. Il faudra peut-être attendre quelques années, mais nous espérons voir de jeunes érables, hêtres ou autres arbres indigènes remplacer le nerprun.