Interpréter l’Ontario : présentation des interprètes de Parcs Ontario

Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Cathy Entwhistle, la chargée des programmes éducatifs du patrimoine naturel et coordonnatrice des bénévoles au parc provincial Bronte Creek.

En lisant le titre, vous vous êtes peut-être dit que ce billet porte sur les nombreuses langues qui sont parlées en Ontario.

Les parcs de l’Ontario sont visités chaque année par des locuteurs de dizaines de langues différentes et nous faisons de notre mieux pour communiquer avec chacun, mais les membres du personnel que nous appelons « interprètes » peuvent ne parler qu’une langue (ou au moins une langue humaine).

Dans les parcs de l’Ontario, le travail d’un interprète consiste en fait à interpréter pour les nombreux visiteurs de nos parcs la nature et l’histoire de l’Ontario.

Depuis qu’il y a des parcs et des espaces sauvages, il y a des gens qui racontent leurs histoires à quiconque s’y intéresse, tentant d’inspirer chez les autres le même amour de ces lieux spéciaux.

black and white photo of program
Cet interprète de Parcs Ontario dirige un programme dans le parc provincial Algonquin en 1963.

Les interprètes de l’Ontario sont les descendants de ces conteurs d’histoires; nous racontons les histoires des gens et des lieux, des animaux et des paysages de l’Ontario.

Comme le disait le Dr Seuss dans The Lorax: « Nous parlons pour les arbres » … et pour les oiseaux, les poissons, les lichens, les pierres, les voyageurs, les terres humides, les bûcherons, les grenouilles et… bon, vous voyez ce que je veux dire.

Nous racontons les histoires de nos parcs, non seulement pour divertir, mais pour établir des liens.

Hikers, kids and naturalists

Qu’est-ce que l’interprétation?

La National Association of Interpretation définit l’interprétation en ces termes :

« Un processus de communication fondé sur la mission qui forge des liens émotifs et intellectuels entre les intérêts du public et les significations inhérentes aux ressources. »

En d’autres termes, notre travail consiste à vous aider à comprendre et aimer le riche legs naturel et culturel de notre province. Cela peut être plus difficile qu’on pourrait le croire.

Apprenants à vie

Il ne fait aucun doute qu’en Ontario il y a beaucoup à aimer, et qui est susceptible d’inspirer. Des chutes majestueuses aux rivages rocheux, et des champs balayés par les vents aux sombres forêts, tous les méandres d’un sentier dévoilent quelque chose d’impressionnant. Il peut s’agir, à grande échelle, de paysages panoramiques ou, à l’opposé, de lichens en dentelle s’offrant à la vue sur un rocher.

NHE leader holding snake

Mais comment aider les gens à établir d’authentiques et solides liens avec tout cela? Comment les aider à prendre soin des animaux qu’ils peuvent ou pas voir par eux-mêmes? Comment les amener à écouter l’histoire de notre province, lorsque beaucoup d’entre eux se sont assoupis à l’entendre en classe?

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Des interprètes du parc provincial Samuel-de-Champlain donnent vie à l’histoire! Les visiteurs peuvent se costumer et pagayer à bord d’un canot des voyageurs!

Les interprètes relèvent ces défis avec détermination, une lueur de passion dans le regard. L’interprète doit s’intéresser passionnément à notre passé, notre présent et notre avenir naturels et culturels. Mais surtout, il doit authentiquement désirer partager avec les autres – partager savoir, expériences et intuitions.

Les interprètes sont des apprenants à vie qui cherchent à répondre aux questions inattendues et perspicaces de visiteurs, ou à satisfaire leur curiosité personnelle. Ils partagent ce qu’ils apprennent de beaucoup de façons différentes.

Par exemple, vous pourriez rencontrer un interprète :

  • qui donne une causerie traditionnelle avec diapos sur une scène
  • qui enseigne à un groupe de visiteurs, sur un sentier la nuit, comment hululer comme un hibou
  • qui fait de l’histoire vivante dans un campement de voyageurs près du rivage et sollicite la participation des gens
  • qui conduit une petite armée d’enfants munis de filets dans un marais

Vous pourriez même en trouver un hors du parc en train de visiter des écoles ou des bibliothèques locales pour amener l’extérieur à l’intérieur, ou même en ligne dans des messages sur des médias sociaux.

Killbear visitors centre

Nouveaux défis

Notre technologie et la population évoluent, et l’art et la science de l’interprétation en font autant. Il faut relever de nouveaux défis tous les jours :

  • Quel est le moyen le plus efficace d’utiliser les médias sociaux pour joindre nos visiteurs?
  • Comment établissons-nous des liens avec une population urbanisée?
  • Comment faisons-nous de la technologie une alliée plutôt qu’une concurrente?

La conférence de 2017

Ces questions et d’autres encore seront abordées cette année à l’atelier 2017 de la région IV de la National Association of Interpretation, qui aura lieu en avril à St. Catharines (Ontario).

Basée aux États-Unis, la National Association of Interpretation est une organisation internationale sans but lucratif fondée il a 60 ans. Elle dessert actuellement des milliers de membres dans plus de 30 pays. La NAI a contribué à définir et maintenir des normes professionnelles et des procédures pour l’interprétation comme profession. L’atelier de la région IV offrira à des interprètes de l’Ontario, de l’Ohio, du Michigan et de l’Indiana des possibilités de formation continue et de réseautage, et leur permettra de partager savoir, expériences et difficultés dans un cadre professionnel.

Ces types de possibilités d’apprentissage permettent à nos interprètes de réagir aux nouvelles tendances et de mettre en œuvre des méthodes modernes pour partager leur riche savoir en matière de nature et de culture.