Un hymne à la découverte

Dans la publication d’aujourd’hui, Anna Winge-Breen nous fait part de son parcours à partir du moment où elle a commencé à visiter le parc provincial Algonquin durant son enfance jusqu’à son entrée au service du programme Découverte du parc en tant que garde.  

Nous avons tous vécu au moins une expérience durant notre enfance qui était si vive et profonde qu’elle est devenue presque inséparable de notre identité.

Un souvenir ancré si profondément dans notre cœur que le seul fait d’y penser nous met dans un état d’excitation d’une intensité que seul un enfant peut ressentir.

Dans mon cas, il s’agit des étés passés au parc Algonquin.

Une expédition annuelle

Je n’oublierai jamais que j’avais l’estomac noué lorsque ma mère m’annonçait qu’elle avait planifié notre excursion annuelle de camping au parc Algonquin. Je peux seulement imaginer sa frustration, car il m’était alors impossible de dormir, comme je comptais les jours restants avant notre voyage.

Un enfant qui observe l’étendue d’eau

Je me rappelle l’excitation et l’anticipation que je ressentais alors que les vastes plaines de ma ville natale du Sud de l’Ontario disparaissaient lentement à l’horizon pour faire place aux paysages vallonnés et aux rochers escarpés très impressionnants du Bouclier canadien.

Je me souviens avec tendresse de la joie que je ressentais lorsque nous franchissions le point d’entrée ouest, la radio syntonisée sur 102.7 FM pour écouter les mises à jour du parc, ponctuées du grésillement des parasites radio… ça voulait dire que nous étions arrivés!

C’est à l’âge de deux ans que j’ai passé mon premier été au parc Algonquin et, depuis ce temps, j’y suis revenue chaque année. Durant son adolescence, ma mère a également passé un bon nombre de ses étés à faire du portage ici!

Découvrir le programme Découverte

Après avoir installé notre emplacement de camping, ma mère et moi allions immédiatement à la recherche du dépliant This Week in Algonquin Park  (Cette semaine au parc Algonquin) pour choisir attentivement les programmes Découverte (alors appelés les programmes PEPN) auxquels nous allions participer durant notre séjour — ma partie préférée de nos excursions!

Notre aventure commençait souvent par un programme pour enfants, suivi d’une visite guidée avec exploration des étangs et épuisettes.

Spectacle au théâtre en plein air

Le soir, nous entreprenions notre pèlerinage annuel vers le théâtre en plein air pour respecter le programme de la soirée. Je m’assoyais, admirant le naturaliste du parc sur la scène qui racontait des récits sur l’écologie du parc et sur son histoire, tout en tentant désespérément de chasser les moustiques.

Comme j’étais une enfant de la ville, mais une grande amoureuse de la nature, l’étrange crapaud qui errait dans ma cour était la découverte du siècle. Lorsque je visitais le parc Algonquin, je me retrouvais complètement immergée dans la nature et entourée de gens qui partageaient la même passion que moi pour celle-ci.

C’était divin.

Je ne me souviens pas de tous les détails de ce que j’ai appris des programmes (autres que le fait que les tortues peintes respirent par les fesses pendant l’hiver, un phénomène appelé respiration cloacale; j’ai dû raconter ce fait à ma famille des centaines de fois). Toutefois, je me rappelle encore la sensation que cela me procurait.

Nourrie par la nature

Je me suis toujours sentie importante. J’avais à l’égard des naturalistes du parc une sorte de révérence.

Les étudiants d’été se dressant devant moi avec leurs chemises beiges et leurs casquettes de Parcs Ontario semblaient avoir la réponse à toutes mes questions concernant la nature (et croyez-moi, j’en avais des tonnes. Ces naturalistes étaient patients, eux aussi). Je les trouvais tellement cool.

Une employée du programme Découverte

À chaque fois que j’assistais à un programme pour enfants, je me sentais spéciale. Malgré le fait qu’ils devaient répondre à des questions qui leur étaient sans doute posées des centaines de fois, les naturalistes écoutaient attentivement et répondaient à mes questions comme si c’était la première fois qu’on les leur posait.

Lorsque je leur montrais ce que j’avais trouvé dans mon épuisette, ils m’encourageaient et me donnaient l’impression que j’avais découvert quelque chose de fascinant. J’ai toujours eu la conviction que j’avais beaucoup à apporter.

Dès mon très jeune âge, les gardes du programme Découverte ont concouru à insuffler en moi, une enfant de la ville, une passion pour la nature et une volonté d’en apprendre davantage. Je partais des programmes Découverte en sentant que j’étais capable d’explorer les forêts luxuriantes et les immenses lacs qui m’attendaient au parc Algonquin.

Devenir un exemple

Je me souviens de mon enthousiasme lorsque ma mère me disait : « Hé, ça pourrait être toi là un jour. »

Être un enfant au parc Algonquin est une expérience tellement inestimable que je peine à trouver les mots pour la décrire. Les moments que j’y ai passés m’ont appris beaucoup de choses qui m’accompagnent toujours aujourd’hui : l’indépendance, la soif d’aventure et une profonde reconnaissance envers la terre qui m’accueille.

Je souhaite réellement que tous les enfants puissent vivre une telle expérience.

Cet été, j’ai eu 20 ans. J’ai travaillé au parc durant deux étés, et maintenant, je commence ma première année au sein de l’équipe Découverte.

La prochaine génération des amoureux de la nature

J’ai hâte de rencontrer les visiteurs, d’écouter leurs questions et de les aider à en apprendre davantage sur ce magnifique parc.

Personne n’a toutes les réponses aux questions sur la nature, ce qui rend l’expérience encore plus excitante! Cela permet de cultiver une curiosité et un sentiment d’émerveillement permanents pour tous les endroits que vous visitons.

J’attends avec impatience de provoquer chez les visiteurs du parc les mêmes sensations que je ressentais lorsque j’étais enfant.

J’ai surtout hâte de rencontrer les générations futures de naturalistes qui passeront leurs étés à explorer le parc provincial Algonquin.