Goglu des prés

Leçons de vie tirées en travaillant avec les goglus des prés

Le billet d’aujourd’hui provient de Victoria Reimer, stagiaire d’été au programme Emplois verts du parc provincial Bronte Creek, et amie des oiseaux de partout.

Si vous m’aviez demandé ce qu’était une stagiaire au programme Emplois verts avant de commencer, je ne l’aurais pas su moi-même.

Maintenant, après avoir occupé ce poste, je peux vous dire que c’est une merveilleuse possibilité de tisser des liens étroits avec votre parc. Chaque jour, mon travail me stimule, mais il me donne aussi de nombreuses occasions d’apprendre.

Victoria dans un champ

Une journée typique comporte beaucoup de marche, de téléchargement de données dans iNaturalist, de gestion des espèces envahissantes et de discussions avec les visiteurs du parc, mais il y a un genre très spécial de visiteur avec lequel je passe la majeure partie de ma journée.

Ces visiteurs ne sont pas là pour camper, ni pour pique-niquer, ni pour rencontrer les animaux de notre ferme. Vous ne les trouverez pas non plus en train de faire de la randonnée sur les sentiers ou de pêcher dans le ruisseau!

Si vous levez les yeux au-dessus d’un champ d’herbes hautes, vous pourriez bien voir leurs acrobaties aériennes ou entendre leur chant vif. Ce sont les goglus des prés, et ils sont devenus l’un de mes mentors en matière de nature!

Je vous présente le goglu des prés

Les goglus des prés (ou « goglus », comme nous les appelons affectueusement à Bronte Creek) sont des oiseaux magnifiques, mais qui sont en déclin.

Ces oiseaux nichent au sol. Ils se reproduisent dans les herbes ondulantes des prairies à herbes hautes et les champs agricoles. En raison d’un certain nombre de problèmes, notamment la pénurie d’habitats de reproduction privilégiés, cette espèce est désormais classée comme menacée.

Goglus des prés
Les « goglus » mâles arborent un plumage noir éclatant, orné de jaune à l’arrière de la tête et de blanc le long des ailes et du dos. Les femelles sont d’un jaune brun plus discret, moucheté de brun plus foncé le long des ailes.

Situé dans la région du Grand Toronto, en constante expansion, Bronte Creek protège l’habitat dont les goglus ont si désespérément besoin.

Il incombe au personnel du parc de s’assurer que les champs qu’ils utilisent pour nicher et se nourrir sont aussi accueillants que possible pour eux. Mon travail consiste à surveiller les goglus des prés pour savoir combien d’entre eux utilisent ces champs et de quelle manière.

C’est extrêmement important, car cela nous permet de suivre l’évolution de la saison de reproduction des goglus des prés et d’éviter que le personnel ne perturbe les champs avant que les oiseaux n’aient fini de les utiliser.

C’est ainsi que je me suis retrouvée à arpenter les champs de goglus des prés chaque matin, à observer et à apprendre.

Chanter à la ronde

J’entends généralement les chants territoriaux clairs des mâles avant même d’arriver dans leurs champs.

Leur cri est dynamique, et il y a une qualité quasi numérique dans les tons. Cela ressemble plus à une sonnerie qu’à quelque chose émanant de la nature.

Leurs chants peuvent être entendus distinctement et fréquemment de mai à début juin, lorsqu’ils établissent des territoires et tentent d’attirer les femelles.

Leur hardiesse me rappelle d’être moi-même hardie, et de profiter des aventures qui se présentent dans la nature.

Quand les mâles sont les plus bruyants, les femelles sont silencieuses et effacées.

J’en vois généralement moins dans les champs, et quand elles surgissent, ce n’est généralement que pour un court vol avant de disparaître à nouveau dans le tapis vert et luxuriant de l’herbe. Je me suis demandé « pourquoi sont-elles si effacées »?

J’ai alors compris que c’est parce qu’elles avaient un travail important à accomplir. Chaque femelle doit construire un nid et pondre ses œufs dans un endroit bien camouflé, à l’abri des prédateurs. Ainsi, l’absence apparente de femelles sur le terrain m’a en fait appris une leçon sur leur monde.

Cela m’a rappelé d’être calme, patiente et de voir au-delà des apparences pour profiter des merveilles moins évidentes de la nature.

L’envol

Toutefois, trouver les plus beaux joyaux dans la nature se résume parfois à une question de chance.

C’est cette chance qui a guidé mes pas le jour où, en traversant l’un de ces champs, j’ai fait sortir de l’herbe un goglu des prés femelle en lui faisant peur. Son envol a été si soudain qu’il m’a effrayée autant qu’elle!

Nid de goglu des prés
Le nid de goglu des prés était une coupe d’herbe complexe, fermement tissée sur le sol, et abritant cinq œufs bleu pâle marqués de taches brunes irrégulières.

De l’endroit où elle s’était envolée, j’ai trouvé quelque chose qui en valait assurément la peine : un nid de goglu des prés.

Les goglus sont tellement habiles pour camoufler leurs nids qu’il est rare d’en voir un, alors en trouver un de façon si inattendue m’a comblée d’une grande joie.

La découverte de ce nid m’a confirmé pourquoi je reviendrais toujours à la nature.

Parfois, il fait trop chaud, c’est trop humide ou il y a trop d’insectes pour être au grand air. Mais cela vaut la peine de braver ces conditions, car si vous passez suffisamment de temps dans la nature, vous êtes sûr de vivre des expériences étonnantes.

Vous ne savez jamais quand vous trouverez un nid de goglu des prés – ou un insecte spectaculaire, ou une grenouille amusante, ou la plus belle fleur que vous n’ayez jamais sentie!

Aller de l’avant

La saison de reproduction des goglus des prés va bientôt s’achever à Bronte Creek.

Ils vont quitter les champs, et je ne pourrai pas les voir tous les jours. C’est triste de penser à leur départ, mais cela me réconforte de savoir que notre parc les a accueillis alors qu’ils élevaient une nouvelle génération.

Goglu des prés en vol

Je suis fière de dire que j’ai contribué à protéger les goglus des prés du parc, afin que d’autres aient la chance de tirer leurs propres leçons de ces oiseaux et de la nature qui les abrite.


Parcs Ontario soutient le troisième Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario : une formidable initiative scientifique communautaire qui vise à répertorier tous les oiseaux nicheurs de la province.

C’est un énorme travail, alors si vous aimez les oiseaux et que leur conservation vous tient à cœur, votre aide nous est précieuse!