télescope sur fond de ciel étoilé

Étoiles au-dessus du parc Killarney 2019 : une expérience d’apprentissage d’astronomie autochtone

Le billet d’aujourd’hui provient de Bruce Waters, ancien éducateur au planétarium McLaughlin et fondateur de l’observatoire au parc provincial Killarney.

L’astronomie est un domaine scientifique qui fait appel à un esprit curieux et qui reconnaît qu’il existe souvent de nombreuses perspectives sous lesquelles apprendre, étudier et apprécier le cosmos et au-delà.

En cette Année internationale des langues autochtones, Parcs Ontario a eu la chance d’accueillir un événement absolument exceptionnel mettant en vedette l’astronomie et l’apprentissage culturel autochtones.

Luke Wassegijig, directeur à Wikwemikong Tourism, a déclaré, « [Cet] événement illustre parfaitement comment des collaborations qui reposent sur le respect mutuel peuvent promouvoir et soutenir une véritable réconciliation ».

As with the officially recognized “Greek” constellations, there are different animals and heroes to appreciate within the Indigenous understanding.

Selon l’Ancien ojibwé Carl Gawboy, dont les recherches nous ont permis d’acquérir une bonne partie de nos connaissances sur les constellations anishinaabek, « [Comment peut-on] faire de la randonnée, faire du canot, pêcher, chasser ou même cueillir des baies sous un ciel constitué de crabes, de lions, de béliers, de chèvres et de scorpions » [1] (en parlant des constellations officielles).

L’événement s’est tenu au parc provincial Killarney avec des présentations effectuées par des Anciens et des guides du territoire non cédé Wiikwemkoong, de Tourisme Wikwemikong et du parc Point Grondine (félicitations à Naomi Mishibinijima de Tourisme Wikwimikong, qui a grandement aidé à organiser la participation de nombreux Anciens et guides!). Will Morin, professeur d’études autochtones à l’Université de Sudbury, a joué un rôle prépondérant d’organisateur et de présentateur. Des membres du Waasa Naabin Youth Centre nous également accordé le privilège de se joindre à nous à titre d’invités très enthousiastes.

Saluer la terre et accueillir les invités

Luke Wassegijig amorce la journée par une allocution d’accueil.

Cet accueil a été suivi d’une introduction aux principes fondamentaux anishinaabek par l’Ancien et gardien du savoir, Brian Peltier, secondé par le professeur Will Morin.

Un chant traditionnel de bienvenue a été magnifiquement interprété par notre guide, Steven Antoine. Toutes les personnes présentes ont été profondément émues par sa belle voix et par la fierté émanant de la musique.

Une perspective rafraîchissante sur une randonnée favorite

Après le déjeuner, il y a eu une randonnée guidée sur le magnifique sentier Granite Ridge, dirigée par les guides de Point Grondine, Steven Antoine et Tyrone Debassige, et par la responsable de Découverte de Parcs Ontario, Michelle Lawrence. Ils ont expliqué l’importance de la terre et de la faune pour le mode de vie autochtone.

Photo : Jenna Hinds, Société royale d’astronomie du Canada

Science Nord participe aux festivités

Ceux qui ont souscrit à la partie Science Nord de l’événement Étoiles au-dessus du parc Killarney ont eu droit à une visite du boulevard Polaris (agrémenté de l’énorme cadran solaire), ont appris à utiliser un planisphère et ont admiré le spectacle primé de Science Nord, Minwaadiziwin, dans le planétarium.

Démonstration de Science Nord
Olathe MacIntyre guide les participants le long du boulevard Polaris à un énorme cadran solaire

Quatre sarraus bleus (éducateurs en sciences) de Science Nord, dirigés par Olathe MacIntyre et Lucie Robillard, se sont ensuite rendus dans le parc provincial Killarney dans un autocar rempli de visiteurs pour le dévoilement du nom de l’observatoire.

En reconnaissance de la terre, les observatoires de Killarney reçoivent des noms anishinaabemowin

En fin d’après-midi, le parc provincial Killarney Provincial Park a eu l’honneur de voir les Anciens dévoiler les noms officiels de nos deux observatoires.

Il avait été décidé que les deux observatoires – pour honorer la terre sur laquelle ils avaient été érigés – recevraient des noms anishinaabemowin, ce que nous pensons être une première nord-américaine!

Voici les nouveaux noms (prononcés par Madeline Wemigwans) :

Grand observatoire : Kchi Waasa Debaabing (g-CHEH WAH-suh De-BAH-bing), ce qui signifie « Voir très loin (aussi loin que les yeux peuvent voir) »

Petit observatoire : Waasa Debaabing (WAH-suh De-BAH-bing), ce qui signifie « Voir loin (aussi loin que l’œil peut voir) »

Comprendre la création pour comprendre le ciel nocturne

Après le dîner, plus de 200 participants ont écouté avec émotion l’histoire de la création d’Anishinaabek racontée par Brian Peltier. Son explication étonnante a permis de fournir un contexte très détaillé et riche pour ce qui allait bientôt arriver.

Le professeur Will Morin a présenté une discussion passionnante sur l’astronomie anishinaabek basée sur les livres Ojibwe Sky Star Map [2] et Talking Sky. Comme Brian, il a relié les éléments de la création à ceux des constellations anishinaabek. L’auditoire a pu bien comprendre le lien entre la langue et les éléments d’histoire représentés dans les constellations.

Les visiteurs ont ensuite parcouru notre système solaire à l’échelle 1:2 milliards lors d’un parcours autoguidé jusqu’à Saturne (à 700 m). Ils ont ensuite atteint le champ d’observation, où les deux observatoires du parc et 15 autres télescopes ont été orientés sur divers objets.

Ces 15 télescopes ont été installés par des bénévoles du Centre de Sudbury de la Société royale d’astronomie du Canada, ainsi que du Kitchener Waterloo Centre. Sous la conduite de Linda Pulliah, les bénévoles ont passé de nombreuses heures avec les visiteurs de l’événement à leur montrer des vues étonnantes.

Will Morin a projeté les constellations autochtones sur un écran temporaire tout en les indiquant dans le ciel nocturne aux 250 participants alors rassemblés par les observatoires.

On a fait appel à Rachel Mantas et aux Amis du parc de Killarney qui ont fourni des rafraîchissements et du matériel éducatif sur l’astronomie autochtone jusque tard dans la nuit.

L’événement s’est terminé peu après 23 h, tout le monde étant ravi d’avoir vécu une incroyable expérience riche sur le plan de la culture et de l’acquisition d’une meilleure compréhension de la beauté du ciel nocturne – le tout dans un esprit de collaboration, de respect et de réconciliation!

Nous remercions tout particulièrement le surintendant Jeremy Pawson et le surintendant adjoint Shawn Spencer, ainsi que la responsable de Découverte, Michelle Lawrence, qui ont travaillé inlassablement pour faire de cet événement un énorme succès.


[1] Gawboy, C., & Morton, R. L. (2014). Talking sky: Ojibwe constellations as a reflection of life on the land. Duluth, MN: Rockflower Press.

[2] Lee, A. S., Wilson, W., Tibbetts, J., & Gawboy, C. (2014). Ojibwe Sky star map constellation guidebook: an introduction to Ojibwe Star knowledge. St. Cloud, MN: Native Skywatchers.