Êtes-vous prêt(e) pour la rivière Missinaibi?

Scott Elliott, amoureux de l’arrière-pays et spécialiste de la création de partenariats à notre bureau principal, raconte son aventure de neuf jours dans la nature sauvage.

Beaucoup de parcs sont facilement accessibles; vous mettez votre tente et votre sac de couchage dans le coffre, et vous sautez dans votre voiture pour rejoindre votre terrain de camping du week-end.

Mais pour certains parcs planification et motivation sont indispensables, ainsi que tout un ensemble de compétences.

Le parc provincial Missinaibi est un de ces parcs.

Missinaibi River Conjuring RockLa rivière Missinaibi offre l’une des expériences de canotage dans l’arrière-pays les plus complètes et les plus diverses dans les parcs de l’Ontario et — oserais-je dire — dans le monde.

Cette rivière non domestiquée s’étire sur 500 km depuis le lac Missinaibi, en amont, jusqu’à la confluence des rivières Mattagami et Moose, et aux eaux libres de la baie James.

Il y a cinq différents itinéraires de canotage, et surtout : du lac Missinaibi à Mattice (section supérieure), et de Mattice à Moosonee (section inférieure). L’accès à ces deux itinéraires de canotage est facilité grâce à des points de rencontre route-chemin de fer qui permettent aux canoteurs d’embarquer et de débarquer commodément.

Les deux sections sont idéales pour l’amateur d’eaux vives.

Nous avons opté pour l’itinéraire de Mattice à Moosonee, établi nos plans et fait le décompte des jours jusqu’au départ.

Jour 1

Notre groupe de trois hommes fait le trajet d’Ottawa à Cochrane. Nous sommes rejoints à cet endroit par notre quatrième pagayeur et profitons d’une bonne nuit de repos avant de poursuivre notre chemin sur la route 11. Nous voyageons confortablement (pour l’instant) dans une spacieuse Dodge Caravan tirant une petite remorque utilitaire.

backcountry packingNotre remorque est chargée de deux canots Royalex de 17 pieds, deux barils de nourriture, quatre sacs, du matériel de pêche, des casques, des VFI, des pagaies, des jupettes pour les bateaux, des cordes, deux exemplaires de « Journey to the Northern Sky », de Hap Wilson, deux ensembles de cartes et un wok en aluminium léger.

Personne n’osera prétendre que nous voyageons léger, mais nous sommes prêts à toute éventualité.

Jour 2

Nous nous réveillons tôt et effectuons une dernière vérification de tout notre matériel. Nous nous arrêtons pour déjeuner à Smooth Rock Falls, puis nous nous rendons à Mattice, où la route 11 traverse la rapide rivière Missinaibi. Nous sommes sur l’eau vers 11 h et le conducteur de notre navette est reparti vers Cochrane avec notre camionnette et notre remorque, où ils attendront notre arrivée dans huit jours.

Les niveaux d’eau sont extrêmement bas; le courant est rapide, mais le volume est beaucoup moindre. Nous n’avons effectué que quelques kilomètres de notre périple lorsque nous rencontrons nos premiers rapides – les rapides Rock Island. Nos embarcations sont pleines de matériel, et ces rapides sont un véritable jardin de rocaille.

Nous portageons notre matériel sur l’île centrale avant d’emprunter le chenal à droite de l’île. Le fait que l’eau soit basse rend les choses beaucoup plus techniques que ce ne serait normalement le cas. Nous sommes restés relativement au sec (les jupettes sont d’un grand secours), nous rechargeons le matériel et nous remettons en route.

Black Feather Rapids

Nous ne tardons pas à atteindre les rapides (le portage) marqués suivants – les rapides Black Feather. Cette expérience allait s’avérer des plus pénibles. Cet endroit précis se trouve présenter la plus abondante collection de roches de la planète. En tout cas, c’est l’impression que ça donne.

C’est sans conteste le plus gros jardin de rocaille que nous aurions jamais pu imaginer – il doit bien s’étirer sur près d’un km. La photo ci-dessous en donne une bonne idée – une vue vers l’amont de l’itinéraire que nous avons suivi. Nous n’avons jamais trouvé le portage, qui aurait été fort utile – probablement à cause de l’étiage.

Pour parcourir à bord de nos embarcations ce bout de rivière de 1 km, il nous faut environ 4 heures. Nous sommes épuisés et établissons notre campement sur le rivage rocheux de Black Feather.

Missinaibi campsite

Jour 3

Après cette deuxième journée, nous cherchons à nous racheter – nous sommes unanimes à affirmer que c’est la Missinaibi qui a eu l’avantage en cette première journée sur l’eau.

Après un déjeuner complet, nous avons atteint en premier les rapides Beam – des rapides courts et agréables qui n’exigeaient qu’un peu de travail d’éclaireur pour assurer un passage sécuritaire. Pagayant, nous atteignons les chutes Kettle. Une modeste cascade, mais il n’est pas question de la franchir en canot. Nous effectuons le portage de 400 m autour de la chute et dégustons un bon dîner sous celle-ci.

Comme il ne reste plus de portages ce jour-là, nous sommes en mode régulateur de vitesse pour atteindre la pointe Bare Rock pour notre deuxième nuit de camping.

bassC’est le moment d’une petite pause pêche. Premier essai – ÇA MORD!

Il ne faut pas beaucoup de temps pour trouver de quoi enrichir notre repas, mais peu après cette prise, nous constatons que la topographie de la rivière évoque de nouveau ces pénibles jardins de rocaille.

Quand le niveau de l’eau est plus élevé, ces fonds rocheux ne sont probablement même pas visibles et ne doivent apparaître que comme des tourbillons à la surface. Mais le niveau de l’eau ayant baissé de plusieurs pieds, notre rythme est ralenti, puisque nous serpentons sur l’eau agitée entre des rochers gros comme des voitures.

boulders like cars

À un moment – nous regardons un hydravion qui nous bourdonne au-dessus de la tête, suivant la rivière dans une direction contraire à la nôtre. C’est là le tout premier signe de la présence d’autres personnes.

Au milieu de l’après-midi, le courant est devenu plus fort – ce qui indique que nous approchons de la grande attraction de Missinaibi – les chutes Thunderhouse.

Au lieu de poursuivre notre chemin, nous convenons de camper à Bare Rock – un bel emplacement de camping avec un port rocheux naturel, et, semble-t-il, quelques excellents lieux de pêche. Nous avons officiellement un jour de retard sur notre programme — Bare Rock devait être l’emplacement de notre première nuit.

Bare Rock

Nous dégustons un bon repas (avec du poisson fraîchement pêché!) avant de jeter nos lignes le soir dans la rivière.

C’est IRRÉEL.

FishingNous pêchons une heure ou deux, et nous conservons assez de brochets pour le déjeuner du lendemain, un énorme brochet casse une ligne et nous rejetons beaucoup de beaux poissons. Nous n’avions jamais connu pareille pêche auparavant.

Nous sommes maintenant à égalité dans notre compétition avec la Missinaibi, mais nous sommes très conscients que ces petites victoires sont tout ce que nous pouvons espérer.

Jour 4

Un déjeuner de bacon, d’œufs et de brochet est au programme avant de pagayer sur le court trajet pour atteindre les chutes Thunderhouse. Nous sommes prêts de bonne heure et sommes sur l’eau avant 8 h.  Le trajet est relativement court jusqu’au point de débarquement du côté gauche de la rivière – qui est très bien indiqué.

Thunderhouse Falls Il ne faut pas manquer ce point de débarquement, et il ne faut pas se trouver du mauvais côté de la rivière. Il y a de multiples points de débarquement du côté gauche de la rivière, mais chacun, plus on va vers l’aval, présente un élément de risque supplémentaire si on bascule. À chaque point de débarquement, il y a d’importants rapides CII et CIII qui peuvent facilement vous mettre dans le pétrin.

Notre première embarcation choisi judicieusement le premier point de débarquement, qui ajoute quelques centaines de mètres au portage. En tout, l’itinéraire pour contourner Thunderhouse est d’environ 3 km le long d’un portage bien entretenu. N’oubliez pas de signer votre nom dans le journal.

Notre seconde embarcation choisit d’explorer et de descendre le premier ensemble de rapides au-dessus de Thunderhouse dans l’espoir d’atteindre le deuxième point de débarquement.

Pour faire bref : ils se retrouvent trempés. Ils remplissent leur embarcation d’eau et doivent nager et tirer leur bateau jusqu’au point de débarquement. Ils ne gagnent pas de temps et n’épargnent pas d’efforts, et ils sont chanceux de ne pas perdre leur matériel.

Thunderhouse Falls

Chacun enfin au sec, les embarcations entreposées au bout du portage, et le campement installé, nous passons notre après-midi à contempler les chutes Thunderhouse et le rocher Conjuring House, et à explorer le portage parallèle à la gorge.

Le soleil qui nous a accompagnés jusqu’ici semble vouloir nous abandonner. Le temps sera plus frais et pluvieux.

Jour 5

Il tombe une petite pluie, il fait beaucoup plus frais et il souffle un vent de face. En dessous du rocher Conjuring House, nous embarquons de nouveau dans nos canots pour le court trajet jusqu’à Hell’s Gate.

Nous serpentons à travers d’autres jardins de rocaille et débarquons au portage contournant les rapides Stone. Le même sentier et portage est relié au portage Hell’s Gate, et ils forment ensemble un itinéraire de près de 5 km autour des rapides Stone et du canyon Hell’s Gate.

Le canyon est un portage obligatoire, mais les rapides Stone sont très praticables compte tenu des niveaux d’eau actuels. Le vent de face rend ces rapides techniques plus fastidieux que nous l’aurions souhaité, mais il nous épargne de transporter le canot sur près d’un kilomètre.

Paddling the Missinaibi

Nous choisissons de portager notre matériel sur tous les 5 km contournant les rapides Stone et le canyon Hell’s Gate, mais nous descendons en canot les rapides Stone et tirons les canots hors de l’eau seulement pour le portage contournant le canyon Hell’s Gate.

Ce portage est relativement facile (pour un portage vraiment long) – sauf pour les 80 premiers mètres et les 80 derniers mètres. La corde est utile pour faire monter ou descendre le canot sur ces pentes – elles sont très raides aux deux extrémités.

Thunderhouse FallsNous avions lu sur d’autres excursionnistes qui avaient eu droit à de la boue jusqu’aux genoux et à l’omniprésence de moustiques. La Missinaibi nous épargne ce supplice. Nous parcourons rapidement le portage et retrouvons l’eau au milieu de l’après-midi.

L’après-midi offre quelques éclaircies sporadiques, mais nous savons qu’une pluie plus forte ne saurait tarder. La rivière fait ensuite une série de longs coudes à travers d’autres jardins de rocaille. Ceux-ci semblent plus cléments, à moins que ce ne soient nos techniques qui s’améliorent? Nous avons beaucoup de plaisir sur plusieurs longs passages, un rapide CI ou CII après l’autre, avant que la rivière s’ouvre sur une grande baie – la baie Bells’.

Notre prochain emplacement de camping se trouve du côté gauche de la rivière, surplombant la baie Bells’. Pour la première fois, le paysage n’est pas dominé par les rochers. Devant notre emplacement, nous voyons  de grandes falaises argileuses. Je crois bien qu’elles s’élèvent à au moins 30 m au-dessus de la rivière.

Jour 6

Une bonne partie des dénivellations de la rivière se trouvent derrière nous, et il ne reste plus aucun portage. Le reste de la navigation sera facile, jusqu’au carrefour route-chemin de fer de la rivière Moose.

Mais nous avons encore 200 km à parcourir.

Nous nous réveillons tôt et constatons que le temps nous est hostile. Il fait froid, très froid, et la pluie s’est muée en grésil. Après avoir mis nos tuques, enfilé des gants en néoprène et revêtu des vêtements de pluie, nous préparons du café chaud, levons le camp et commençons à pagayer.

Heureusement, le courant rapide de la rivière nous transporte à près de 10 km/heure. Nos mouvements réguliers nous tiennent au chaud, mais nous savons que ce ne sera qu’une question de temps avant que les vêtements de pluie atteignent leur limite et que nous commencions à être mouillés jusqu’aux couches inférieures. Nous en sommes au point où il nous faudra quitter la rivière et trouver un emplacement de camping.

Il est à peine passé midi quand nous devons nous arrêter. La température s’est adoucie (il fait plus de 10 degrés), mais les précipitations n’ont pas cessé. La pluie est torrentielle lorsque nous repérons un emplacement où nous installer pour la nuit.

L’emplacement se trouve au sommet d’une falaise argileuse escarpée, 2-3 m au-dessus de la berge sablonneuse où nous amarrons nos canots. Il s’agit d’une petite clairière dans une forêts de conifères détrempée – tout est mouillé. Pour accéder à l’emplacement, il nous faut escalader la pente boueuse et fixer une corde au sommet. Sans cette corde, nous n’aurions jamais pu monter tout notre matériel sur la pente glissante menant à l’emplacement de camping.

La pluie tombe sans répit. Nous installons deux grandes bâches, préparons un feu et mettons au menu pour le soir de la soupe chaude et du café. Nous sommes très en retard sur notre programme avec encore environ 160 km à parcourir en seulement trois jours.

Nous discutons des options qui s’offrent à nous : il était prévu d’atteindre le carrefour de la rivière Moose le vendredi après-midi, puis de prendre le train jusqu’à Cochrane. Sinon, il nous faudrait attendre jusqu’au dimanche pour le train suivant. Nous convenons de nous coucher, de passer une bonne nuit de sommeil et de repartir dès l’aube.

Jour 7

À notre réveil, le ciel est toujours couvert, mais il ne pleut plus. Nous déjeunons de café et de gruau. Nos bâches étant déjà déballées, nous décidons de nous faire des voiles et de profiter des vents jusqu’à la rivière Moose. Tenant à prendre le train du vendredi, nous sommes sur l’eau au lever du soleil.

Nous ne pagayons pas encore depuis très longtemps quand nous voyons un gros orignal descendu à l’eau pour boire.

moose

 

Grâce au courant de la rivière, au rythme régulier de nos coups de pagaie et à la grande voile de bâche bleue – nous atteignons des vitesses de 14 km/heure. Nous nous arrêtons souvent pour faire une pause et profiter du paysage, et nous examinons une ancienne station météo et sa cabane sur la rivière.

Au moment où nous nous remettons à pagayer après une pause sur la rive, un esturgeon de 3-4 pieds de long nage sous le bateau! C’est fascinant de voir ce poisson se mouvoir sans effort dans les eaux brun clair.

Missinaibi skyNous continuons par un temps ensoleillé et chaud jusqu’au début de la soirée, et nous plantons nos tentes à la rencontre de la rivière Pivabiska. Une grande langue de sable conviendra pour une confortable nuit de sommeil. Nous sommes confiants que le niveau de l’eau ne montera pas substantiellement. Sinon, un réveil mouillé nous attendrait.

Jour 8

Nous nous remettons encore en branle au petit matin. Nous remballons nos affaires dans une demi-obscurité et nous sommes sur l’eau à l’aurore. Un peu moins de 100 km à parcourir en deux jours signifie que nous avons rattrapé une bonne partie de notre retard et que nous devrions arriver à destination à temps.

Nous prévoyons de célébrer la fête du Canada cet après-midi avec quelques boissons au campement, et, avec un peu de chance, du poisson frais. Les courants n’ont pas vraiment faibli malgré l’élargissement de la rivière et le fait que les gros rochers ont cédé la place aux sections de glaise et de fonds rocheux typiques de la rivière.

Cependant, il reste de nombreux méandres à travers des chenaux rocheux, ce qui repousse souvent le courant vers l’amont, phénomène très intéressant. Lorsque nous faisons nos choix de chenaux et lisons les courants de la rivière et la profondeur des chenaux, nous avons pour devise : « Suivons les bulles. » La mousse suit toujours le flux principal.

Fishing 5Après environ 60 km, nous débarquons sur une berge herbeuse de la rivière. Nous y camperons. Toucher terre est la tâche la plus difficile – la rive est constituée d’une série de chenaux séparés par des pierres.

Nous établissons notre campement, puis nous sautons dans les canots maintenant vides pour pêcher. Chose pas vraiment étonnante, nous prenons immédiatement du poisson dans le chenal principal. Nous aurons du brochet pour souper.

Ce devait être notre dernière nuit sur la rivière.

Jour 9

Au réveil, une autre belle journée nous attend ainsi que 40 km de rivière intacte qui guideront notre retour à la maison via le Polar Bear Express, depuis le carrefour route-chemin de fer de la rivière Moose. Nous parcourons les derniers kilomètres de la rivière Missinaibi en profitant à plein de tout ce qui nous entoure.

Au confluent des rivières Missinaibi et Mattagami, où se forme la rivière Moose, nous apprécions de pagayer à travers les vagues importantes créées par la rencontre des deux grandes rivières.

Au début, le faible niveau d’eau autour de l’île Portage nous donne l’impression que nous sommes dans une impasse. Nous flottons du côté droit de l’île Portage sur à peine quelques pouces d’eau, serpentant à travers des chenaux peu profonds jusqu’à ce que nous trouvions le courant principal où les deux rivières forment la rivière Moose.

Les vagues verticales sont énormes! Pour le faire en toute sécurité, nous devons en fait pagayer vers l’amont pour atteindre le courant de la Mattagami et nous y installer, dans les grandes vagues verticales créées au confluent des deux rivières. Cela allait être notre dernière grosse section en canot de cette excursion – et elle a été très plaisante!

Nous pagayons durant quelques heures sur la rivière Moose, dont la largeur augmente à chaque coude. Elle est plus large, mais peu profonde. Nous apercevons bientôt une structure en fer familière – ce doit être la voie ferrée qui traverse la rivière Moose.

Nous pagayons vers le rivage sous le pont et trouvons un sentier battu grimpant sur un talus très escarpé. Notre voyage est presque terminé.

Rail crossing

Nous transportons lentement notre matériel et nos canots sur le sentier et nous attendons à côté de la voie ferrée le train de la fin de l’après-midi de Moosonee à Cochrane.

Le train arrive à l’heure et notre matériel est chargé dans un wagon couvert vide. Nous montons à bord du train et nous dirigeons directement vers la voiture-restaurant pour des boissons froides et des aliments réconfortants. Je dois admettre que ce n’est pas une vilaine façon de terminer une excursion.

Nous contemplons le paysage jusqu’à ce que nos paupières refusent de coopérer, et nous nous réveillons à la gare de Cochrane, où notre véhicule nous attend.

Cela demeurera une des expériences les plus mémorables de ma vie

Une combinaison unique de camaraderie, de détente, de persévérance, de solitude, d’ahurissement et de sentiment de satisfaction, voilà l’expérience que procurent certains des lieux naturels les plus intacts et inaccessibles qui soient.

Où comptez-vous vivre votre aventure?

Vous voulez essayer l’itinéraire de Scott? Cette excursion de niveau avancé figure ici parmi les options (option Mattice — Moosonee).