Constellations en vedette : Madoodiswan, Noondeshin Bemaadizid et Madoodoowasiniig

Parmi les constellations en vedette ce mois-ci, nous discuterons de deux constellations anishinaabek que vous pouvez observer à cette période de l’année : Madoodiswan (la hutte à sudation) et Noondeshin Bemaadizid (le baigneur épuisé).

Les constellations

Madoodiswan (la hutte à sudation) et Madoodoowasiniig

La constellation Madoodiswan se trouve parmi les mêmes étoiles que la constellation grecque de la Couronne boréale (Corona Borealis), et revêt une grande importance pour de nombreux peuples autochtones.

Pour bien voir la hutte de sudation, vous devez vous orienter dans la direction opposée et faire face au nord.

Selon le professor Will Morin, la hutte de sudation –Madoodswan ou Mdoodoowgamig (doodoosh–poitrine) fait partie intégrante d’une importante cérémonie de purification depuis les temps anciens.

À titre de rappel de nos origines, comme un enfant dans le ventre de sa mère, ce rituel de purification permet une renaissance et une guérison de l’esprit, du corps et des émotions.

Bien que l’interprétation puisse varier d’un endroit à l’autre, en fonction des différences tribales et des traditions régionales, il existe une certaine uniformité dans la forme de base d’une hutte de sudation avec un cadre de poteaux en bois sur lequel est placé un auvent de peaux d’animaux et d’autres matériaux pour fermer la structure.

Les roches sont chauffées dans un feu qui est placé à l’est de la hutte lors de la cérémonie. Ces roches, représentant les « grands-pères », sont appelés dans la hutte dans une série de « rondes » par le chef de la hutte.

Lorsque les grands-pères sont accueillis, ils sont placés dans un trou au centre de la hutte de sudation et de l’eau peut être ajoutée pour produire de la vapeur chaude. Les prières des ancêtres dans quatre directions, identifiées par des étoiles et des chants, sont partagées par le chef et les personnes qui se baignent ou qui participent à la cérémonie de purification. Comme le ciel nocturne, l’intérieur de la hutte est complètement noir, les grands-pères/roches chauffées sont la seule source de lumière pendant le rituel.

Photo : NASA

Vous avez peut-être observé ces grands-pères dans le ciel.

Sept étoiles rapprochées (beaucoup plus proches que la petite ourse) forment la constellation Madoodoowasiniig (les roches de la hutte de sudation).

À la fin de l’automne (Dagwaagin) et au début de l’hiver (Biboon), on peut observer la constellation Madoodoowasiniig haut dans le ciel. On l’appelle souvent l’amas d’étoiles des Pléaides.

Noondeshin Bemaadizid (le baigneur épuisé)

Les « rondes » pendant la cérémonie peuvent durer plus d’une heure, chacune d’entre elles s’intensifiant au fur et à mesure que les grands-pères sont accueillis.

À l’intérieur, l’intensité de la chaleur ressentie peut être difficile, les participants pouvant être assez épuisés au moment où le rituel de sudation est terminé.

Et, il va de soi, juste à côté de la hutte de sudation, on trouve la constellation de la personne qui en sort : le baigneur épuisé (Noondeshin Bemaadizid), on fait littéralement référence à une personne (bemaadizid) qui est épuisée (noondeshin).

Cette constellation se trouve parmi les étoiles de la constellation grecque d’Hercule. Fait intéressant, comme Hercule, cette constellation est plus visible face au nord. L’amas globulaire M13 illustre la tête et le corps en direction du nord.

Dans cette représentation (selon les enseignements de l’aîné ojibwé Carl Gawboy dans son livre « Talking Sky »1), la forme d’une personne peut être clairement observée parmi les étoiles à côté de la hutte de sudation et aide à compléter le récit de la hutte de sudation.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’astronomie autochtone, veuillez consulter le livre « Ojibwe Sky Star Map Constellation Guidebook2 », et la planiphère  l’accompagnant qui contient de nombreuses cartes de constellations permettant d’en apprendre davantage sur les constellations des diverses cultures autochtones.

Les deux sont actuellement disponbles auprès des Amis du parc Killarney (en anglais) ou de la Société royale d’astronomie du Canada (en anglais).

[1]Gawboy, C., & Morton, R. L. (2014). Talking sky: Ojibwe constellations as a reflection of life on the land. Duluth, MN: Rockflower Press.

[2] Lee, A. S., Wilson, W., Tibbetts, J., & Gawboy, C. (2014). Ojibwe Sky star map constellation guidebook: an introduction to Ojibwe Star knowledge. St. Cloud, MN: Native Skywatchers.


Nous sommes reconnaissants envers les professeurs Will Morin, de l’Université de Sudbury, et Annette S. Lee, de la St. Cloud State University, pour leurs conseils sur ces constellations importantes.