Le billet d’aujourd’hui a été rédigé par Brooke Michell, biologiste au parc de la région caractéristique des Hautes-Terres de Kawartha.
« L’amour des étendues sauvages est davantage qu’un désir ardent de ce qui est toujours inaccessible; c’est également une expression de loyauté envers la terre, cette terre dont nous sommes nés et qui nous fait vivre, le seul paradis que nous connaîtrons jamais, le seul paradis dont nous ayons jamais besoin. » – Edward Abbey
Certains des moments que nous chérissons le plus se déroulent hors des sentiers battus. Dans l’arrière-pays des parcs de l’Ontario, le passionné de randonnée, de canotage et de pêche à la ligne, et l’amoureux de la nature, recherche la solitude. Mais quiconque a déjà campé dans l’arrière-pays sait que ce n’est pas une simple balade.
Les limites physiques sont souvent repoussées lorsqu’on portage en terrain accidenté et qu’on pagaie à travers des plans d’eau balayés par les vents. À ce compte-là, pourquoi le camping dans l’arrière-pays est-il un de nos loisirs préférés?
L’habitué de l’arrière-pays expliquera que même la pire douleur au cou subie en portant un canot disparaît comme par enchantement à l’écoute de l’harmonie d’un chœur de Huarts. À moins que ce ne soit la vue d’une tortue qui se réchauffe au soleil, ou d’un rivage orné de Pins blancs devant un coucher de soleil éclatant. À moins que ce soit la poursuite couronnée de succès d’un Omble de fontaine impressionnant qui a donné toute sa valeur à ce déplacement ardu.
La réponse à cette question varie d’une personne à l’autre, mais, en dépit de nos différences, nous recherchons tous les agréables sensations que seul un paysage intact d’arrière-pays peut offrir.
Pour cette raison, un écosystème intégral possède une valeur incommensurable. Il nous incombe de protéger les paysages d’arrière-pays qui sont notre terrain de jeu.
Voici comment nous pouvons minimiser notre impact écologique lorsque nous campons dans l’arrière-pays :
Planifiez
- Soyez au courant des règlements et des difficultés particulières relativement au parc que vous visitez.
- Choisissez] les dates de votre excursion de façon à éviter les périodes de pointe.
- Déplacez-vous et campez en petits groupes.
- Planifiez votre itinéraire.
- Évitez d’utiliser de la peinture de marquage ou du ruban de signalisation. Naviguez plutôt en vous servant d’une carte et d’une boussole.
Déplacez-vous et campez sur des surfaces durables
- Ne campez que dans les emplacements désignés. Limitez votre groupe à neuf personnes.
- Utilisez les sentiers et les emplacements de camping établis, ou le roc, le gravier, les herbes sèches ou la neige.
- N’élargissez pas les sentiers et ne causez pas de dommages aux secteurs adjacents. N’utilisez que les sentiers et les portages existants.
- Marchez en file indienne au centre du sentier.
- Les bons emplacements de camping, on les trouve, on ne les aménage pas. Il n’est pas nécessaire de transformer un emplacement.
- Gardez les emplacements de camping petits. Concentrez vos activités dans les secteurs où il n’y a pas de végétation.
Débarrassez-vous correctement des déchets
- Minimisez les déchets en emballant les aliments dans des contenants réutilisables.
- Rapportez tout! Cela comprend tous les déchets, les restes de nourriture et les ordures.
- S’il n’y a pas de toilettes extérieures, déposez les déchets humains solides dans de petits trous creusés de 15 à 20 centimètres de profondeur, à au moins 70 mètres de l’eau, des emplacements de camping et des sentiers. Replacez immédiatement le sol.
- Pour vous laver et laver la vaisselle, transportez l’eau à 70 mètres des cours d’eau ou des lacs, et utilisez de petites quantités de savon biodégradable. Débarrassez-vous de l’eau grise dans un trou, et non pas dans l’eau (le savon biodégradable a besoin de terre pour se décomposer efficacement.
- Les pêcheurs à la ligne devraient jeter les restes de poisson dans un courant rapide ou dans l’eau profonde. Ne laissez pas de restes dans des secteurs dégagés ou sur le rivage.
Laissez ce que vous trouvez
- Laissez tout objet naturel tel que vous l’avez trouvé. N’oubliez pas qu’il est illégal de couper des végétaux vivants, de harceler des animaux sauvages ou de perturber ou enlever des artefacts culturels dans un parc provincial.
- Méfiez-vous de la propagation d’espèces envahissantes; nettoyez souvent votre matériel et vos vêtements de dessus.
- Ne construisez pas de structures, ne fabriquez pas de meubles et ne creusez pas de tranchées.
Minimisez l’impact des feux de camp
- Les feux de camp peuvent avoir une incidence durable sur l’arrière-pays. Utilisez un réchaud léger pour la cuisine et une lampe de poche ou une lanterne à bougie pour vous éclairer.
- Vérifiez les interdictions de faire des feux en vigueur avant de commencer votre excursion. Là où les feux sont permis, utilisez les endroits prévus pour les feux, les plateaux à feu, ou faites les feux sur de petits monticules de terre.
- Faites en sorte que les feux restent petits. N’utilisez que des branches trouvées sur le sol que vous pouvez casser à la main.
- Veillez à ce que toutes les braises soient consumées en cendres fines, et à ce que le feu soit complètement éteint (les cendres ne doivent pas être chaudes au toucher).
Respectez la faune
- Observez la faune de loin, ne perturbez pas les animaux. Gardez particulièrement une distance prudente à des moments sensibles tels que la nidification, l’accouplement, l’élevage des petits ou l’hiver.
- Ne nourrissez pas les animaux sauvages. Cela peut nuire à leur santé, altérer leur comportement naturel et les exposer aux prédateurs.
- Protégez la faune et vos aliments en entreposant les rations et les déchets de façon sécuritaire.
- Lorsque vous campez avec des animaux familiers, surveillez-les en tout temps.
Soyez attentionnés
- Soyez courtois. Cédez le passage aux autres utilisateurs sur le sentier.
- Laissez prévaloir les sons de la nature. Évitez les éclats de voix et le bruit.
- Ayez pour principe de laisser votre emplacement de camping en meilleur état que vous l’avez trouvé.
- Respectez les autres visiteurs et protégez la qualité de leur expérience.
Les loisirs en plein air dans l’arrière-pays des parcs de l’Ontario sont une expérience importante pour nous tous. Beaucoup d’entre nous conviennent que la nature sauvage est une riche et capricieuse source d’information, et que ses leçons sont parmi les plus profondes.
En suivant ces 7 lignes directrices simples, nous pouvons réduire notre impact sur les aires protégées, permettant aux générations futures de jouir à leur tour d’expériences dans la nature sauvage.
« Nous abusons de la terre parce que nous y voyons un bien de consommation qui nous appartient. Lorsque nous y voyons une communauté à laquelle nous appartenons, nous pouvons commencer à l’utiliser avec amour et respect. » – Aldo Leopold