Avez-vous déjà fait battre l’aile d’un rapace nocturne ou tenu dans vos mains un insecte vieux d’un siècle? Sinon, vous pouvez faire tout cela dans la salle des collections du parc Algonquin!

Les peaux, crânes et spécimens centenaires de la salle des collections du parc Algonquin vivent comme de petits ermites dans le sous-sol du centre des visiteurs. Étonnamment bien préservés, ils sont rarement vus par quiconque, sauf les naturalistes de parc et des scientifiques en visite.

Cependant, de temps à autre, les portes s’ouvrent et le public est invité à visiter ce trésor d’histoire naturelle vieux de 50 à 100 ans.

Préserver les vestiges de l’histoire naturelle

« Une partie de notre travail est de recueillir des spécimens de l’histoire naturelle, et ces visites sont un excellent moyen pour les gens de pénétrer dans les coulisses et de voir exactement ce en quoi consiste ce travail et pourquoi il est si important », déclare Rick Stronks, naturaliste en chef au parc Algonquin. « Pour quelqu’un comme moi qui a une formation de naturaliste, cette salle est la plus fantastique qui soit. »

Beaucoup des objets plus anciens de la salle des collections témoignent de la vie au parc Algonquin à une époque plus simple, quand une collection de spécimens n’avait qu’une seule vocation : recueillir ce qu’on pouvait et entreposer ces spécimens pour la postérité sans trop savoir les mystères qu’ils pouvaient révéler plus tard. Il n’y avait pas d’appareil photo numérique, pas de trousses d’analyse de l’ADN ni même de protocoles de conservation comme on a aujourd’hui.

La conservation a beaucoup évolué

« La salle des collections témoigne des progrès de la science et des efforts des naturalistes et des scientifiques », déclare David LeGros, directeur de l’éducation du patrimoine naturel au parc Algonquin. « En ayant accès à ces spécimens aujourd’hui, nous pouvons retourner dans le passé et les étudier en utilisant les outils d’analyse de données dont nous disposons actuellement. Cela aurait été impossible autrefois. Ce qui rend les spécimens si précieux, c’est que chacun d’eux est accompagné d’une étiquette de données, ce qui d’une importance cruciale. Comme on dit dans les musées : “Un spécimen sans données n’est qu’un cadavre.” »

« Les données nous révèlent une époque, un endroit et un collecteur précis, et nous donnent des renseignements vraiment importants sur cette époque, ce spécimen, cette espèce et le parc dans son ensemble », affirme LeGros.

Ce qu’il y a à voir dans la salle des collections du parc Algonquin

  • Taxidermie – Animaux qui ont été « empaillés » et préservés de façon professionnelle. Les artistes viennent souvent étudier l’anatomie des animaux afin d’améliorer l’exactitude de leurs peintures et dessins.
  • Spécimens d’animaux – Les visiteurs peuvent faire battre les ailes de rapaces nocturnes ou de corbeaux pour écouter la différence des sons qui révèlent leur façon de voler et leurs habitudes. Une étude vieille de 50 ans sur des spécimens de geai gris révèle pourquoi l’approvisionnement en nourriture diminue (détérioration des aliments entreposés en raison des températures plus chaudes) et ce pour quoi les geais gris en sont menacés.
  • Os et crânes – Les os et le crâne des animaux du parc expliquent des mystères sur leur habitat et leur mortalité. Les naturalistes peuvent aussi en apprendre beaucoup sur un animal simplement en étudiant ses dents.
  • Insectes – Il existe plus de 7 000 espèces d’insectes dans le parc Algonquin. Leur étude révèle beaucoup de choses sur les écosystèmes et la biodiversité du parc. Les visiteurs peuvent admirer des spécimens de près et découvrir la diversité de ces insectes.
  • Spécimens de plantes – Datant de plusieurs dizaines d’années, les spécimens de plantes parfaitement préservés de l’herbier illustrent aussi la biodiversité du parc. Les visiteurs peuvent recevoir des conseils sur comment conserver leurs propres spécimens de plantes à la maison ou à l’école, et apprendre pourquoi c’est important. Les chercheurs universitaires visitent souvent l’herbier pour recueillir des échantillons d’ADN.

Contribuer à prévenir de futurs problèmes

« Parce que nous avons la responsabilité de recueillir des données sur l’histoire naturelle, la salle des collections est un endroit où nous pouvons exercer une surveillance à long terme et mieux comprendre le rôle important que nous jouons quant à la conservation des espaces protégés, soutient David LeGros. Ainsi, pour des enjeux qui se présenteront dans 50 ou 100 ans, comme le changement climatique ou des espèces envahissantes qui continueront probablement d’être un défi pour nous, nous pourrons utiliser ces données afin de réagir et, espérons-le, de comprendre suffisamment le problème pour en trouver la solution. »

Pour connaître les heures d’ouverture de la salle des collections du parc Algonquin, consultez la page du parc ou celle des Amis du parc Algonquin. De plus, ne manquez pas de regarder cette vidéo intitulée Cool Things in Algonquin!