Killarney – sentier Granite Ridge en hiver

Améliorer la biodiversité dans les plantations d’arbres de Killarney

Cet article a été rédigé par Connor Oke, interne en marketing à Ontario Parks, d’après l’information fournie par Ed Morris, écologiste de la zone nord-est à Parcs Ontario. 

Lorsque le parc provincial Killarney a été établi en 1964, les gestionnaires de parc ont été confrontés à un problème : que faire des anciens champs faisant partie de propriétés familiales rurales de l’époque comprises dans les limites du parc?

Pour empêcher la propagation des mauvaises herbes, ils ont décidé de planter des arbres, y compris l’épinette blanche et le pin rouge, et de renouveler les forêts.

Plus de 50 ans plus tard, ces plantations ont atteint leur pleine maturité, mais un nouveau problème est apparu : ces zones n’ont pas du tout l’air de forêts naturelles.

Les arbres sont tous de la même essence et anormalement près les uns des autres. Cela signifie que la lumière du soleil a du mal à atteindre le sol forestier, ce qui compromet la survie de nombreuses autres espèces végétales.

Une forêt artificielle – beaucoup d’arbres individuels qui ne ressemblent pas à une vraie forêt, sans biodiversité.
Très peu d’autres espèces sauvages sont présentes dans une plantation d’épinettes matures. Elle ne ressemble pas à une forêt naturelle.

À cette fin, Parcs Ontario et les Amis du parc Killarney ont lancé une nouvelle expérience visant à améliorer la biodiversité de cette zone.

Faire de la place pour plus d’espèces

Le plan était simple : défricher de petites zones à l’intérieur de la plantation.

Sur les conseils des écologistes de Parcs Ontario et des Amis du parc, l’équipe de Killarney a sélectionné une zone de 30 m de la plantation d’épinettes Tyson, près du sentier Granite Ridge, qui pourrait être défrichée pour créer une clairière.

Panneau d’entrée du sentier de randonnée Granite Ridge.

En agissant ainsi et en gérant la propagation des espèces envahissantes, ils espéraient favoriser la colonisation de la clairière par des plantes et des animaux indigènes. Après tout, ce que préfère la plupart des plantes c’est de l’espace pour pousser et profiter du soleil.

En mai 2016, des équipes expérimentées d’entretien de l’arrière-pays se sont mises au travail, coupant et enlevant des billots, avant de finalement brûler des tas de rémanents en novembre de l’année suivante.

Brûlage d’un tas de rémanents dans une clairière à Killarney
Des tas de rémanents ont été brûlés en novembre 2017, alors qu’il n’y avait pas de risque que le feu ne se propage et ne déclenche un incendie de forêt

Surveillance des changements

Afin de déterminer si ce plan allait fonctionner, l’équipe du parc a établi quatre parcelles de surveillance :

  • une au centre du dégagement
  • deux sur les bords (pour déterminer si des espèces indigènes se rendent dans les zones au-delà du dégagement)
  • une parcelle de référence éloignée de la clairière sans changements

L’équipe a marqué chaque parcelle en plaçant un poteau en bois au centre.

Vue aérienne de la forêt de Killarney montrant les emplacements des parcelles de référence.
Les emplacements des parcelles de surveillance dans le parc. La parcelle « O » est la clairière, « AW » et « AE » sont les parcelles adjacentes et « R » représente la plantation sans clairières

L’équipe a effectué ses levés initiaux en septembre 2018, puis une seconde série de levés en 2019. Dans chaque parcelle de surveillance, elle a enregistré des informations sur le sol, la couverture végétale, la végétation et plus encore.

Les résultats

Ainsi, cela avait-il fonctionné? Des plantes et des animaux avaient-ils réintégré la clairière?

La comparaison des données de 2019 avec celles de 2018 révèle des résultats prometteurs. Des espèces indigènes et introduites ont envahi la clairière, mais heureusement les espèces indigènes semblent prévaloir.

Une petite plante pousse entre les brindilles sur le sol

Des écologistes de Parcs Ontario l’ont constaté de plusieurs façons.

Tout d’abord, ils ont remarqué le sol forestier. Dans la zone défrichée, la couverture végétale était une mosaïque complexe de matières, y compris des feuilles, du bois, de l’humus (la partie organique du sol).

Dans la parcelle de référence laissée intacte, la couverture était principalement limitée à des aiguilles et des branches d’épinette.

Ensuite, ils ont observé la végétation présente. Dans la zone défrichée, des arbustes et des espèces ligneuses dominaient la parcelle. L’équipe y a relevé 17 espèces indigènes, contre seulement huit en 2018.

Buissons feuillus et plantes
Un aperçu de la zone défrichée

Il y avait également plus d’espèces introduites relevées dans la zone (10, contre 5 en 2018). Cependant, elles n’étaient pas abondantes, ne recouvrant que 4 % de la parcelle.

Et il s’est avéré que les humains n’ont pas été les seuls à remarquer changements.

Dans la parcelle défrichée, on a pu observer le retour des oiseaux migrateurs, des chevreuils, des ratons laveurs et des ours noirs. Les bourdons ont particulièrement prisé l’apparition de fleurs sauvages.

Brown-belted Bumblebee foraging on an Aster
Bourdon à ceinture brune butinant sur un aster dans une clairière de plantation du parc provincial Restoule

Par contre, l’équipe n’a pas effectué les mêmes constatations dans la parcelle de référence.

Et maintenant?

Parcs Ontario a récemment étendu la recherche à d’autres endroits, y compris le parc provincial Restoule. Nous continuerons de surveiller les changements dans la végétation pendant plusieurs années.

Par la suite, nous examinerons l’efficacité de cette technique de restauration et déterminerons si le projet justifie la création d’autres clairières.

Pour l’instant, cependant, les choses à Killarney et Restoule sont de bon augure.

La conservation et la protection de la biodiversité sont des objectifs clés à Parcs Ontario. Vous pouvez toutefois vous demander pourquoi la biodiversité est-elle de première importance.

Consultez ce billet pour découvrir comment la biodiversité vous touche et ce que vous pouvez faire pour contribuer à sa protection.